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10 novembre 2011 4 10 /11 /novembre /2011 14:48

 

 

Affiche-PP_40x60cm.JPG

représentation du spectacle « PRINCES ET PRINCESSES »

le samedi 19 novembre 2011 à 13h30 au Théâtre Marigny (Carré Marigny, Paris 8ème - Métro L1/L13: Champs Elysées Clémenceau).

 

Si vous êtes intéressés,

adressez moi un message avec votre nom et le nombre de places

demandé (1 ou 2)

Les quelques places nous sont offertes dans le cadre du partenariat entre le CNAFAL et APC cinéma.

 

L'intérêt c'est de voir le spectacle, de vivre ce moment inoubliable et après d'en parler autour de nous.

  

 

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31 octobre 2011 1 31 /10 /octobre /2011 18:48

Dès maintenant, inscrivez vous au colloque du 18 novembre 2011 à Vaux le Pénil

Il s'agit d'un moment de réflexion et de débats .

Notre objectif est clair : il s'agit de faire avancer un droit fondamental, celui pour toute personne et toute famille d'avoir un logement décent....

 

Le CNAFAL a sorti un numéro spécial de sa revue trimestrielle.

Ce numéro "Un toit pour tous" sera disponible lors du colloque

Voici en avant première, l'éditorial de Jean-Marie Bonnemayre, président du CNAFAL

Le Logement, secteur sinistré

 

Avec le recul, depuis un siècle, la France est confrontée à la problématique du logement. Seules les années comprises entre 1965 et 1985 ont concrétisé un réel effort pour construire et mettre à niveau la question du logement qui a toujours fait partie, en France, de la question sociale. La confédération nationale du logement est centenaire et faisait descendre à Paris, en 1913,100000 manifestants. C'est donc une question récurrente depuis plus d'un siècle. Il faut dire que la France a subi sur son territoire deux guerres mondiales avec des centaines de milliers de logements détruits, mais aussi les voies de communication et les infrastructures. En 1947, il a y a eu aussi le « baby boom» suivi des « Trente Glorieuses ». Il a fallu, du point de vue du logement, absorber les vagues d'immigration consécutives à l'industrialisation de la France après la Seconde Guerre mondiale, l'arrivée d'un million de pieds noirs, et c'est en 1950 que, pour la première fois, la population urbaine dépasse la population rurale pour arriver à une urbanisation accélérée.

 

La France invente le logement social avec les Habitations à bon marché (HBM).

 

,

Ce système sera peaufiné jusqu'en 1976: les prêts concédés aux HLM sont à bas taux d'intérêt et l'emprunt concédé par l'Etat via la Caisse des dépôts et consignations est de longue durée (trente, quarante voire cinquante ans). C'est ce qui permettait de mettre sur le marché des logements à bas loyer compte tenu de la durée de l'amortissement de l'emprunt. C'est ce système qui a été cassé en 1977 par la loi Barre de réforme du financement du logement social en rapprochant les conditions de l'emprunt du régime privé (raccourcissement de la durée de remboursement: quinze à vingt ans avec un taux d'intérêt pas toujours indexé sur l'inflation). Néanmoins, le rythme de construction élevé dans les années 1965-1975, voire jusqu'en 1985, 'permet d'amortir la crise sociale et économique consécutive au choc pétrolier, et d'absorber les nombreux chômeurs en difficulté. Incontestablement, le logement social, dans ces années-là, a servi d'amortisseur à la crise. En 1981 et 1982, les grandes villes ouvrières d'Angleterre subissaient des émeutes d'une rare ampleur avec destruction d'immeubles comme il y a quelques mois. Belle leçon à méditer à l'heure où certains parlent de privatiser le logement social et de le vendre. Jusqu'aux années 1990, le logement social, et ce n'est pas la moindre de ses vertus, a servi à réguler le marché. On a oublié cette dimension qui est essentielle, et la baisse de

 

« En ,France, environ 500 900 ménages sont en impayés de loyers chroniques. »

 

constructions de logements sociaux, de 2000 à nos jours, fait que l'offre étant inférieure à la demande, mécaniquement les prix du privé se sont envolés tant en locatif qu'en accession. Là, comme ailleurs, la dérégulation amorcée par Lionel Jospin et amplifiée jusqu'à nos jours par les gouvernements libéraux (baisse de l'aide à la pierre réduite à nos jours à une dimension symbolique, baisse des aides personnelles aux logements, prélèvement fiscal sur l'ensemble de la chaîne du logement supérieur au soutien de l'Etat), font qu'à l'heure actuelle ce secteur est sinistré.

 

Depuis 2000, et avant la crise financière, le déficit total de logements était estimé à 800 000. Depuis, il a doublé. Ce sont ainsi 3,5 millions de personnes qui sont victimes du mal-logement, dont 600 000 enfants, nous rappelle la Fondation Abbé-Pierre. Dix millions de Français sont quasiment au seuil de pauvreté, 500 000 ménages sont en impayés de loyer chroniques. Plus de 100000, chaque année, sont menacés d'expulsion locative. Entre 2002 et 2009, les charges locatives ont progressé de 33 %. Et 35 % des locataires HLM étaient considérés comme très pauvres en 2005 avec des revenus inférieurs à 700 € par mois. Le taux d'effort des ménages pour payer leur loyer est passé de 9 % en 1970, à 17,7 % en 2006. Si on ajoute les charges locatives et la consommation d'énergie (eau, électricité, chauffage), le taux d'effort est de 27,4 % pour les locataires du secteur libre, 22,5 % pour le secteur HLM, et 24,3 % pour les accédants. Dans le même temps, les impôts et taxes sur les logements ont généré, en 2006,51 milliards d'euros de recettes. Et le taux de couverture par les aides personnelles au logement de la population d'ayant droit est passé de 85 % en 1979 (effet de la loi Barre, généreuse sur ce plan pour compenser le raccourcissement des emprunts, entraînant aussi

,

 

«  le taux d'effort des ménages pour payer leur loyer est passé de 9 % en 1970 à 17,7 % en 2006. »

 

une plus grande vitesse de rotation du capital) à 35 % en 2009. Cherchez l'erreur! Jusqu'en 2002,62 à 65 % de la construction neuve locative était ciblée sur des plafonds de revenus modestes ou très moyens. Pour l'accession à la propriété, près de 55 % des réalisations étaient dédiées à des ménages de revenus modestes, ce qui autorisait un minimum de parcours résidentiel, même pour les plus modestes.

 

A partir de 2005, sur 400 000 logements mis en chantier, seulement 160000 sont classés

« logement social » et encore à des prix prohibitifs pour les plus pauvres. Dans le même temps, tous les gouvernements libéraux qui se sont succédé ont favorisé la rente foncière, le placement financier/retraite et au bout du compte, la spéculation avec des avantages fiscaux scandaleux. Avec la loi De Robien, c'est 22500 € par logement en moyenne qui ont été octroyés à l'investisseur privé, sans même l'obligation de loger un ménage modeste. Ce dispositif a perduré jusqu'à nos jours et même le prêt à taux zéro, finalement, profite aux familles aisées! En trois à quatre années, le processus de défausse de l'Etat s'est accéléré: les collectivités locales, les collecteurs du 1 %, ont été mis massivement à contribution au point d'ailleurs que ces derniers financent intégralement l'Anah (Agence nationale pour l'amélioration de l'habitat), et réalisent de plus en plus l'effort sur l'aide à la pierre détournant une part de salaire socialisé à destination des salariés des entreprises qui avaient besoin d'être aidés. Le 1 %, ou du moins ce qu'il en reste (argent des cotisations des salariés), a même été orienté sur le financement de l'AN RU (Agence de rénovation urbaine). Malgré la mise en place de la loi Besson (pas Eric) en 1990, affirmant le droit au logement, et la loi Aubry du 29 juillet 1998 de lutte contre les exclusions, réaffirmant ce même droit, et

 

la protection des plus faibles, il a fallu se battre avec insistance pour la mise en place de la loi Dalo en 2007, qui reste mal appliquée et contournée même par des bailleurs sociaux, qui expulsent avec le concours de la force publique des familles ignorantes de leurs droits au logement, et qui ne bénéficient ainsi d'aucun secours. C'est ainsi que le mal ­ logement produit l'éclatement de la cellule

,

 

«  les bailleurs qui pratiquent

des expulsions sont inconscients des dégâts qu'ils commettent. »

 

familiale, le nomadisme de personnes qui errent de solutions provisoires en solutions incertaines, en hébergement chez des tiers, à l'hôtel, ou parfois dans la rue. Ce constat accablant est désastreux pour les enfants qui grandissent dans la rue avec des scolarités chaotiques et, au bout du compte, des placements en institution. Les bailleurs qui pratiquent les expulsions sont inconscients des dégâts qu'ils commettent. C'est pourquoi le CNAFAL défend depuis plusieurs années le principe de l'interdiction des expulsions locatives pour toute personne ou famille dont les ressources sont inférieures au seuil de pauvreté.

 

Pris dans une tenaille purement gestion­naire, des présidents d'office et directeurs en sont arrivés à boursicoter leurs fonds propres, donc l'argent des loyers de leurs locataires, sur des marchés financiers risqués, malgré les avertissements des autorités de tutelle (rapport MLOS 2010 - territoire habitat). Où sont passées les valeurs défendues en son temps par l'Union Nationale HLM? La boucle est bouclée dans cette longue dérive synthétique forcément, que nous venons de décrire. Oui, le logement social fait partie intégrante de la question sociale et doit être restauré dans sa profondeur de champ et ses fondamentaux.

 

 bONNEMAYRE Jean-Marie Bonnemayre

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20 octobre 2011 4 20 /10 /octobre /2011 11:29

Sortez vos agendas et réservez votre soirée

du VENDREDI 18 NOVEMBRE 2011

pour assister au Colloque.

Pensez à réserver a Familles Laiques auprès de Cindy ou Carine par mail ou par tel au 09.75.38.81.13 avant le 14 novembre.

Comptant sur votre présence. 

 

Monsieur Pierre CARASSUS , Maire de Vaux le Pénil

Monsieur Noël BARBIER, président de la CAF 77

Madame Jeannine JOUANIN, présidente du CDAFAL 77

     et toute l'équipe de Familles Laïques

 

ont le plaisir de vous inviter  au 4ème COLLOQUE

 

UN TOIT POUR TOUS

 

Le VENDREDI 18 NOVEMBRE 2011 à 16 h 30

MAISON DES ASSOCIATIONS de Vaux-le-Pénil

  

 

PROGRAMME

de 16 h 30 à 21 h 00

 

Interventions de :

Monsieur CARASSUS, maire de Vaux-le-Pénil

Madame MOREAU, maire adjointe de Vaux-le-Pénil en charge du logement

Monsieur DELECOURT, sociologue

Madame FIAT, psychosociologue

Monsieur LEMAOULT, vice-président de la Communauté d'agglomération Melun-Val-de-Seine

Monsieur GERBAUD

Madame  LACAZE, juriste à l’Agence départementale d’information sur le logement

 

Débat

 

Clôture

Monsieur BONNEMAYRE, président du CNAFAL

 

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17 octobre 2011 1 17 /10 /octobre /2011 06:51

On pourrait croire qu’un linguiste est un personnage un peu myope à force de s’user les yeux à décortiquer les textes dans sa tour d’ivoire. Alain Bentolila (1) a montré tout le contraire, dimanche 9 octobre 2011, au « Salon littéraire » de Vaux-le-Pénil, pendant la conférence de deux heures qu’il y a donnée sur le thème « Qu’est-ce que lire ? » (2).

 

 

L’enjeu sociétal d’une langue commune

 

D’entrée, il a fait prendre la mesure de l’enjeu d’une langue commune pour la survie de toute société. Si ses membres ne la partagent pas et ne comprennent ni les mots ni « la syntaxe qui les met en scène », alors c’est l’incompréhension et le repli communautariste qui en résultent. Le mythe biblique de la Tour de Babel devrait mettre en garde : une société qui ne partage pas une langue commune court à sa destruction.

 

La langue est, d’autre part, la condition première de toute science pour déchiffrer le monde. A. Bentolila a pris l’exemple de Galilée qui a été fort bien compris du pouvoir ecclésiastique quand il a affirmé en 1633 que « la terre tournait autour du soleil » et non l’inverse. La langue fixe une place au sujet et au complément qui n’est pas négociable : chacun doit apprendre à s’y conformer sous peine de confusion. Et la preuve que Galilée a bien été compris de ses juges qui soutenaient le contraire, c’est qu’il a été assigné à résidence pour le restant de ses jours à Arcetri, dans la banlieue de Florence.

 

Langue et science ne peuvent s’exprimer enfin que dans une société libérée du carcan de tout dogme. Par l’échange que seule rend possible une langue commune, les hommes s’autorisent à aller voir derrière les apparences. C’est sans doute la meilleure définition de la Laïcité qui seule permet de penser ensemble et de questionner le monde au-delà des croyances invérifiables.

 

« 35 à 40 ans de mensonges ! »

 

L’enjeu d’une langue commune ainsi perçu, Alain Bentolila s’en est pris alors à ce qu’il a appelé « 35 à 40 ans de mensonges » qui ont conduit la société française à une situation bien proche de celle de la Tour de Babel où ses membres ne peuvent plus se comprendre et se replient sur divers communautarismes.

 

1- La négation d’un dictionnaire mental originel

Un premier mensonge a été de nier que l’apprentissage de la lecture dépend du stock initial de mots qu’un enfant de 6 ans détient dans « son dictionnaire mental » et qui lui vient de son milieu culturel. Il peut varier de 1 à 7, selon A. Bentolila. Qu’on songe à ce qu’il peut en être quand une masse d’enfants apprennent à l’école une langue qui n’est pas leur langue maternelle !

 

Une méthode pernicieuse venue d’Amérique a prétendu laisser tomber le déchiffrage de la relation entre lettres et sons au profit de la simple photographie de « la silhouette » des mots à mémoriser.

- Quand ces mots correspondent à des images du dictionnaire mental dont dispose déjà l’enfant grâce à son milieu culturel, il les assimile très bien.

- Mais quand ils ne renvoient à rien, l’enfant ne peut apprendre à lire : il est perdu et renonce. En revanche, la méthode syllabique lui donne une assurance, en lui permettant d’avancer pas à pas : il apprend à déchiffrer, mémorise, et reprend confiance.

Les deux méthodes ne doivent donc pas s’exclure : leur pertinence dépend du contexte culturel de l’enfant.

 

2- la négation du labeur qui précède le plaisir

Un second mensonge a été de faire croire qu’il fallait d’abord rechercher le plaisir de lire, quand, dit A. Bentolila, c’est « le labeur (qui) précède le plaisir de savoir lire », selon le titre d’un de ses récents articles. L’apprentissage du code - à quoi bon le cacher ? - nécessite un rude effort : seules, la relation entre lettres et sons, d’une part et, d’autre part, leur mise en ordre selon une syntaxe invariable ouvrent sur le sens. Nul ne peut s’opposer à ce code sous peine de ne rien comprendre et ne pas être compris.

 

Deux perversions qui ont été contractées

 

À ces mensonges se sont ajoutées des perversions dont on a pas su se garder.

 

1- Les deux attitudes préalables à toute compréhension

Car l’acte de comprendre exige deux attitudes qui doivent s’équilibrer, comme « les deux plateaux d’une balance », selon A. Bentolila.

- L’une est « le respect et l’obéissance dus à l’auteur » qu’on a fini par oublier. Or, pourtant, n’est-il pas important de savoir qu’un auteur est celui qui a pris la peine d’écrire pour transmettre à ses lecteurs contemporains ou futurs avec précision ce qu’il souhaitait transmettre de son expérience ? Cela ne mérite-t-il pas qu’on lui en doive reconnaissance en commençant par faire effort pour saisir au plus juste ce qu’il a écrit ?

- La seconde attitude est celle qui découle de la singularité de chaque lecteur avec sa propre histoire et son expérience originale, c’est-à-dire son cadre de référence personnel à travers le quel est filtrée sa représentation de la réalité.

 

2- Les deux perversions qui peuvent en découler

Seulement ces deux attitudes complémentaires peuvent ouvrir sur deux perversions.

- La soumission aveugle à l’autorité

L’une est une soumission aveugle à l’autorité de l’auteur qu’on ne se permet pas de critiquer. Le meilleur exemple est la lecture religieuse des textes sacrés qui s’interdit de contester « la parole de Dieu » ou celle des prophètes. Ne reste alors que la psalmodie, la répétition et l’agenouillement devant l’autorité qui ne se trompe pas et ne peut tromper.

 

Or Dieu sait si une autorité, puisqu’elle est humaine, peut non seulement se tromper mais délibérément tromper. Il est singulier que la lecture prétendument laïque des textes ait imité ce mode de lecture religieux, la parole des Classiques n’ayant jamais fait que remplacer celle des Prophètes.

 

- L’interprétation personnelle fantaisiste

L’autre perversion est au contraire l’interprétation toute personnelle que le lecteur s’autorise à donner du texte de l’auteur. Il « picore quelques mots » ici et là et perd le sens du texte que l’auteur a tenu à transmettre. C’est le problème des illettrés aujourd’hui qui ne retiennent que quelques mots et construisent autour une histoire fantaisiste sans aucun rapport avec les informations transmises.

 

A. Bentolila a cité une expérience de huit mois menée avec ses assistants sur un millier d’illettrés, détectés lors des Journées Défense et Citoyenneté (JDC) qui ont remplacé les Journées d'Appel de Préparation à la Défense. La plupart étaient incapables de restituer la brève histoire qui leur était lue : ils inventaient les anecdotes les plus loufoques à partir de quelques mots saisis ici ou là. Et quand l’histoire originelle leur était relue, ils prétendaient que l’histoire avait été changée !

 

Lecture et écriture, conditions de l’autonomie du citoyen

 

Enfin, A. Bentolila a insisté sur la nécessité d’inscrire l’apprentissage de la lecture dans un projet que le lecteur doit ressentir comme vital pour lui. On ne consent pas un effort aussi gigantesque qu’est l’assimilation du code de lecture et d’écriture, si on n’est pas certain d’en tirer un bénéfice à la mesure du sacrifice consenti. Or, point de salut aujourd’hui sans la maîtrise de la lecture et de l’écriture, sous peine de rester dépendants des autres et de devoir renoncer à toute autonomie !

 

 

Voilà une approche de « l’acte de lire » qui est bien éloigné de ce qu’en a fait l’École. Rien d’étonnant à ce que tant d’enfants n’accèdent pas à ce savoir rudimentaire qui conditionne pourtant la qualité de leur vie future. Ce qui étonne, c’est l’obstination dans l’erreur dont fait preuve l’Éducation nationale et ses prétendus experts, en dépit d’échecs cuisants et répétés. « Errare humanum est, perseverare diabolicum ». Même si A. Bentolila ne s’est pas aventuré sur le terrain, on est en droit de se demander si cette obstination dans l’erreur n’entre pas dans un plan de démolition de l’École perçue désormais comme dangereuse, après avoir été jugée utile et nécessaire à la première révolution industrielle : n’est-il pas suffisant aujourd’hui qu’une minorité sache déchiffrer sa langue et le monde, tandis qu’une majorité d’incultes ne se verraient offrir pour toute perspective que d’entrer au service des clientèles de la minorité pour survivre ? Paul Villach

 

(1) Alain Bentolila est professeur à l’Université Paris V.

(2) Le 2ème « Salon littéraire » de Vaux-le-Pénil était organisé par l’Association de la Ferme des Jeux, Familles Laïques de Vaux-le-Pénil, la bibliothèque municipale de l’Arcature et Ciclop 77 ateliers d’écriture.

Pour toutes informations : assofermedesjeux@gmail.com

 

 

 

 

 

Actualités-Octobre 2011

 

 

 

Un jeune Turc, en France depuis quelques années, se fait arrêter en Région Parisienne au cours d’un contrôle d’identité. Il a sur lui son seul passeport avec un visa de séjour dépassé. Il est conduit aussitôt au Centre de rétention du Mesnil-Amelot. Or il est marié et père d’un enfant en France. Ses recours au tribunal administratif ayant été rejetés, il est renvoyé dans son pays. Une vie qui bascule. Or, tout homme a le droit à une vie familiale, selon la convention des droits de l’homme. C’est un exemple de l’arbitraire d’une arrestation pour honorer la politique du chiffre de 30.000 expulsions.

 

Le Centre de rétention de Nîmes a connu une série de drames ces dernières semaines : enfermement d’un enfant polyhandicapé, suicide et tentatives de suicides, et même enfermement d’étrangers en situation régulière !

Un jeune Mauritanien cherche asile en France pour fuir un climat de violence familiale. Après plusieurs années de scolarité, il parle le français correctement, ce qui lui laisse entrevoir un futur emploi. Ses démarches en préfecture de Seine-et-Marne aboutissent à un refus de régularisation et un ordre de quitter le territoire français. Arrêté peu après sur le chemin de l’école, il est emmené au CRA du Mesnil-Amelot.

 

Les mises en rétention se multiplient, selon des procédés qui souvent ne respectent ni les personnes ni parfois même les lois nationales ou européennes. Parfois les retenus n’ont pas pu récupérer leurs dossiers ni connaître leurs droits et justice ne peut leur être rendue.

 

Le Cercle de Silence de Melun, comme les 3 autres Cercles de Seine-et-Marne (Meaux, Chelles, Bussy St Georges) dénonce l’arbitraire des arrestations « au faciès » et la situation de non droit consistant à enfermer des personnes qui n’ont commis aucun délit …

 

 

 

Le CERCLE DE SILENCE de Melun.

S’y retrouvent, à titre personnel, des membres de diverses organisations : Réseau d’éducation sans frontière, Action des chrétiens contre la torture, Ligue des droits de l’homme, Familles Laïques de Vaux le Pénil, CDAFAL77, MRAP, CCFD, Entraide protestante, Cimade, Partenia 77… et aussi des hommes et de femmes n’appartenant à aucune organisation.

Si vous êtes sensibles à ces situations,

Venez nous rejoindre

Chaque dernier mardi du mois, de 18h00 à 19h00,

Place Saint Jean à Melun

Pour plus d’informations : Dominique Thibaud, 34, rue A.Sommier 77000 Maincy dominique.thibaud2@wanadoo.fr

 

 

 

 

 

 

 

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15 octobre 2011 6 15 /10 /octobre /2011 06:18

EXCEPTIONNELLEMENT

LA PERMANENCE INFO-DETTES 

A VAUX LE PENIL

SE TIENDRA LE JEUDI 10 NOVEMBRE 2011

aux heures habituelles, soit de 9h30 à 12h00

en lieu et place de l'habituel  2e vendredi de chaque mois,

celui tombant le 11 novembre jour férié

 

Affiche surrendetement RVB

(affiche conçue et réalisée par Olivier SCAPIN)

 

Il est préférable de téléphoner pour signaler votre passage aux permanences hebdomadaires

qui se tiennent à des heures et des jours différents, également à

MELUN - DAMMARIE LES LYS - LE MEE SUR SEINE - PONTHIERRY

Un suivi de dossier est assuré par les bénévoles.

 

Appelez Cindy ou Carine au 09.75 38 81 13

Secrétariat de l'association "Familles Laïques de Vaux le Pénil"

 

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12 octobre 2011 3 12 /10 /octobre /2011 06:16

Le deuxième salon littéraire de Vaux Pénil

 

Les organisateurs, les éditeurs et les écrivains étaient contents, et beaucoup  les ont d'ores et déjà remerciés pour l'accueil chaleureux et l'organisation, d'autant que pour certains c'était un 1er salon.

Si l'affluence n'était pas la même que l'an dernier, les discussions et les rencontres ont été fructueuses, riches, intéressantes ....

Voici quelques images :

universite_de_parents.JPG

Deux intervenants, auteurs à l'université de parents,

Anna CROS et Charles-Antoine CROS

 

conseil_de_lecture.JPG 

un stand nous invitant avec humour à lire,

 

Alain_Bentolila.JPG  conf-rence_d-Alain_Bentolila.JPG

la conférence passionnante d'Alain Bentolila,

 

 les_-ditions_Quart_monde.JPG

le stand de ATD Quart Monde et le témoigange qui a suivi, 

 

Monsieur_Le_Mr_Le_Naour.JPG

ainsi que celle de  Mr le Naour ,

auteur de l'histoire de l'abolition de la peine de mort

venu au salon ce 9 octobre, hasard du calendrier,

30 ans jour pour jour, après la promulgation de la loi d'abrogation en France!

 

Les associations partenaires ont annoncé leur intention de préparer une troisième édition avec en projet, et l'espèrent-elles au programme, l'attribution d'un prix littéraire, décerné le jour du salon.

Quel nom, quel genre de littérature ? Tout cela reste à déterminer.

 

Dans tous les cas, rendez-vous l'an prochain, avec si le calendrier le permet une date facile à retenir comme pour en 2010 le 10/10/10 et cette année le 9/10/11.

"Ils sont fous ces pénivauxois !" référence à une célèbre bande dessinée, car aucune lecture n'est à mettre à l'index.

 

Patrice THEVENY et Jean-François CHALOT

 

  -oOo-

 

Ci-dessous un conseil de lecture avisé de Jean-François CHALOT

 

-oOo-

 

Quand un enfant écrivain rencontre un linguiste.

La rencontre s'est déroulée au deuxième salon littéraire de Vaux le Pénil.

Pour Alain Bentolila, la maîtrise de la lecture passe entre autres par l'acquisition d'un bagage lexical suffisant.

Cet enfant a pu bénéficier d'un bain quotidien dans la langue parlée et d'un contact très jeune avec le livre. Il s'est passionné pour la lecture et l'écriture.

Ses romans valent le détour...Ils sont accessibles aux enfants et ainsi peuvent constituer une première approche ludique avant la découverte d'autres oeuvres appartenant à notre patrimoine.

 

« L’Écurie de la dernière chance »

Roman de Charles-Antoine Cros

Editions du Lys noir - février 2011 - 239 pages - 12 €

 

                                   C'est un enfant....Il vient de publier son quatrième roman !

 

A 9 ans, il écrit son premier roman et à 12 ans et demi, élève en troisième il présente au salon littéraire de Vaux le Pénil sa quatrième œuvre.

Étonné et très curieux j'ai acheté cet ouvrage que j'ai lu d'une seule traite. La lecture est aisée, les phrases s'enchaînent facilement, le style est alerte, la maîtrise grammaticale parfaite et en plus l'histoire est distrayante....Que demander de plus ?

« Les chiens ne font pas des chats » et ce pré-adolescent a déjà vécu une longue histoire avec les mots et la littérature. Sa mère écrit des romans de qualité et au domicile parental les livres sont partout : sur les étagères , au bord du lit...

Comme l'explique bien le linguiste Alain Bentolila, quand un enfant peut dans son milieu emmagasiner un nombre important de mots, il commence sa vie de futur lecteur avec des chances de réussite.

Revenons maintenant au roman.

Le « Horse club » de l’Île de Noirmoutier bat de l'aile. Les propriétaires commencent à désespérer quand un jour, un pur sang noir leur est confié.

Cet animal instable, traumatisé a tout pour réussir s'il parvient à surmonter ses peurs.

Mathieu et sa femme relèvent le défi. S'ils réussissent à ce que Scharming retourne sur les champs de course, la grosse somme versée leur sauve la mise. En cas d'échec, c'est la fermeture du centre à très court terme.

Le jeu en vaut la chandelle !

Quand Maxime, l'enfant de la famille, sorti légèrement handicapé d'un accident, voit pour la première fois le cheval, c'est le coup de foudre :

« Devant la beauté et la force qui se dégageaient du pur-sang, une incroyable impression d'ondes positives irradiait à trois mètres à la ronde.... »

Ce livre est un roman jeunesse qui peut d'ailleurs plaire à un adulte qui tout d'un coup se retrouve sur MSN , avec sa langue codée mais très correcte ici dans le roman et avec ses dangers.

Un espion surprend une conversation entre Maxime et son meilleur ami. Ils parlent librement de la grosse somme en jeu permettant en cas de succès de sauver l'écurie...

Le lecteur est alors plongé dans le suspense...

Bonne lecture.

 

Jean-François Chalot

 

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9 octobre 2011 7 09 /10 /octobre /2011 20:29

Toutes nos activités ont repris depuis fin septembre !

 

  • Les deux ateliers "informatique et convivialité" fonctionnent le mardi après midi et le jeudi matin.
  • Les permanences infos-dettes ont repris, chaque 2e vendredi de chaque mois
  • Concernant l'accompagnement à la scolarité, les effectifs sont déjà importants et les bénévoles "inquiets" pour la suite, d'autant que pour différentes raisons, quelques uns ne peuvent plus assurer leur engagement initial, et que d'autres vont quitter Vaux le Pénil dans quelques mois.
  • Les cours de français et français langue étrangère sont presque à plein régime

L'association recrute donc !

 

Si vous êtes intéressés, adressez vous à Cindy ou à Carine ?

 

Affiche 40x60 

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5 octobre 2011 3 05 /10 /octobre /2011 11:06

 

ENFANT-LIRE.jpg

lecture-copie-1.jpg

 

 

 

Un débat organisé par l'Université de Parents
en avant-première du Salon littéraire de Vaux-le-Pénil

SAMEDI 8 OCTOBRE 2011
17H30
AU PETIT THÉÂTRE
DE LA FERME DES JEUX
DE VAUX-LE-PÉNIL



ENTRÉE LIBRE

Renseignements :
01 64 71 91 20

UNIVERSITÉ DE PARENTS


QUE LISENT
NOS ENFANTS ?


Qu’est ce qu’un livre pour enfant ?

Quelles sont leurs lectures préférées ?

Quelles astuces pour leur donner envie de lire ?

Dans le cadre du Salon littéraire et avec l’aide de professionnels du
livre, Anna Cross, auteur et éditrice, Anne-Marie Le
Guhennec, bibliothécaire, nous allons entrer dans l’univers de la
littérature jeunesse, où l’on découvre aujourd’hui une multitude
d’ouvrages (albums d’images, récits, contes, romans, BD, ...) déclinés
par genre et par âge, du bébé au jeune adulte...

Comment s’y retrouver ?

La soirée sera animée par Jean-François Chalot, conseiller
municipal.

Entrée libre

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3 octobre 2011 1 03 /10 /octobre /2011 08:19

 

TOUTES ET TOUS AU SALON LITTERAIRE DE VAUX LE PENIL

 

Dimanche 9 octobre de 10H à 18 heures à la ferme des jeux, de nombreux auteurs et éditeurs ainsi que des rencontres comme celles-ci :

 

10h00-11h30 : Qu’est-ce que lire ? avec Alain Bentolila (Petit théâtre)

 

11h30-13h : Débat sur la précarité, avec ATD Quart Monde et Régis Félix (Bar du manège)

 

 

Voici en avant première un texte inédit d'Alain BENTOLILA

 

Alain BENTOLILA, 5 avril 2012

Au cœur de la laïcité, la probité intellectuelle.


 

La laïcité commença au moment où les hommes décidèrent collectivement d’imposer par le verbe leur pensée au monde ; le jour où, ne se contentant plus de contempler passivement l’œuvre de Dieu, ils se donnèrent l’ambition de l’interpréter, de la transformer et surtout de lui donner un sens par la force partagée du verbe. La laïcité commença à l’aube de la bataille engagée pour découvrir les secrets qu’un dieu jaloux ne voulait pas divulguer, à comprendre « ce qu’il y avait derrière » : derrière la vie, derrière les phénomènes qu’ils percevaient, derrière les apparences. C’est ainsi que les intelligences singulières des hommes, réunies et exaltées par leur langue commune, parvinrent à défaire nœud après nœud l’entremêlement mystérieux des principes de la genèse et de la cohérence du monde. Refusant la fatalité du hic et du nunc, s’élevant ainsi au dessus de son humaine condition, l’homme osa formuler l’universel, l’homme osa dire l’infini. Cette élévation est l’exact opposé de la révélation ; elle est une conquête et un choix humain, fondés sur une probité intellectuelle seule garante de sa valeur scientifique et morale.


 

La probité de parole

Si la langue donne à l’Homme ce pouvoir considérable de dire ce qu’il croit vrai partout et toujours, elle le laisse seul juge de son contrôle. Le verbe nous offre ainsi autant de pouvoir qu’il nous impose de responsabilité. Son exercice nous oblige d’emblée à nous poser la question de nos droits et de nos devoirs car, à la loi la mieux établie comme à l’allégation la plus infondée et la plus intolérable, la langue prête les mêmes structures, les mêmes mécanismes.

Examinons par exemple l’énoncé du principe ou théorème d’Archimède : « Tout corps plongé dans un liquide subit une poussée verticale dirigée de bas en haut ; elle est égale au poids du fluide déplacé et elle s’applique au centre de gravité de ce corps ».

À l’aide de l’adjectif indéfini « tout », en utilisant le présent de l’indicatif (« subit », « s’applique »), on parvient à poser le caractère universel de ce principe : il vaut aujourd’hui, il valait hier, il vaudra demain ici comme ailleurs. Des moyens linguistiques particuliers nous permettent de l’affirmer sans ambiguïté.

Lisons en parallèle ce que publie en décembre 1944 l’organe de la collaboration nazie « Je suis partout » : « Il est une loi parfaitement démontrée : tout Juif, demi Juif ou quart de Juif menace notre intégrité nationale. Il fait subir à nos systèmes juridique, économique et politique une intolérable pression qui le pervertit ». L’auteur de cette affirmation infâme, présentée comme définitive et incontestable, utilise exactement les mêmes moyens que ceux mobilisés pour donner au principe d’Archimède sa dimension de vérité universelle. L’adjectif indéfini « Tout » appliqué à « Juif », le présent de l’indicatif accolé aux verbes « menace » et « pervertit » donnent à cette phrase valeur de vérité générale.

La langue sert ainsi, avec le même dévouement, l’usurpateur et le juste. À tous deux, elle donne le même pouvoir de situer leur discours au-delà du constat, hors d’atteinte du perçu. Mais c’est bien parce que la langue donne à ceux qui l’utilisent ce pouvoir démesuré qu’elle impose une exigence éthique sans faille à celui qui parle ou écrit comme à celui qui écoute ou lit. Exigence personnelle de celui qui ose utiliser le discours du « partout » et du « toujours » parce qu’il doit être capable d’en démontrer la légitimité avec la plus grande rigueur. Exigence vis à vis de celui qui nous adresse un tel discours parce que nous devons le questionner sans complaisance, en traquer obstinément les failles et les faux-semblants. Je dirais volontiers en déformant à peine Rabelais : « Langue sans conscience n’est que ruine de l’âme ».Bien plus que la capacité d’articuler, c’est cette exigence éthique, à la hauteur de la puissance créatrice de la langue qui est inscrite au cœur même de l’humain. Elle en fait l’irréductible spécificité.

À nos enfants, nous devons donc apprendre, à l’école comme à la maison, qu’ils ont le droit de questionner la vérité proférée qui que soit celui qui la profère. Nous devons aussi leur montrer que lorsqu’ils s’aventurent eux-mêmes à édicter une loi ou une règle ils doivent apporter les preuves qui fondent la légitimité et l’universalité de leur proposition car ils s’inscrivent alors dans la volonté collective de donner un sens honorable au désordre et au tumulte du monde. « Passer » la langue à un enfant ne se réduit donc pas seulement à lui fournir des mots et des structures. Transmettre le verbe au petit homme, c’est le convaincre de l’exigence de dire justement le monde : « Tu es responsable de ce que tu dis parce que le verbe a fait de toi un créateur et non pas seulement une créature ». Tel est le premier message de l’école laïque.


 

La probité d’écriture

Ecrire répond à deux questions qui définissent et menacent notre humanité fragile: la première est « Est-ce que je suis ? »; la seconde est  «Serai-je encore après…».

La première question ne nous quitte jamais; elle est toujours là, tapie dans l’ombre, toujours prête à nous bondir à la gorge lorsque l’on s’y attend le moins. Toujours prête à nous entraîner dans ces abîmes vertigineux ou se dissout notre intégrité ou se défait notre cohérence. Et l’homme n’a jamais trouvé meilleure défense, jamais construit meilleur abri que ces pages écrites avec le souci de l’Autre. L’écriture est la seule vraie réponse, le seul remèdes honorables contre le doute fondamental qui taraude notre esprit : qu’est-ce qui fait que je suis Moi et non pas seulement un système complexe de cellules, un agencement astucieux d’organes ? Je suis celui qui écrit et qui, en écrivant, laisse dans l’intelligence de l’Autre une trace qui, pour être maladroite et sans réelle beauté, est une preuve tangible de mon existence. Je suis celui qui a lu l’Autre, et ces traces laissées dans ma propre pensée ont fait ma singularité et ma cohérence. Je ne suis donc en fait qu’une pensée en marche nourrie par tout ce que j’ai lu et écrit moi-même. C’est parce que je suis, par la grâce du verbe, à la fois « traceur » et « tracé » que je peux apaiser les chiens fous qui menacent de déchirer ce Moi si fragile. Quand je pousse la porte de mon amphithéâtre, quand je me mets à écrire, j’ai envie de vous dire, étudiants et lecteurs inconnus : « vous ne partirez pas sans porter la marque des griffes de mes mots ». À la question si éminemment humaine « Est-ce que je suis ? », l’écriture et aussi la parole constituent une réponse sans cesse renouvelée, sans cesse réaffirmée : « Je suis pour l’Autre ».


 

La seconde question nous accompagne, elle, tout au long de notre vie ; elle est à la fois un aiguillon qui accélère un galop qui nous grise, et une douleur qui nous paralyse et nous désespère. « Serai-je encore après… ? ». Tel est le doute lancinant qui peut ébranler notre goût de vivre et de construire. L’écriture est sans aucun doute la façon la plus juste et la plus honorable de l’apaiser un peu. Si l’on écrit, c’est avant tout pour laisser pour un autre que l’on ne connaît pas une trace de soi-même qui, nous l’espérons, nous survivra. Écrire, c’est affirmer l’espoir, qui nous console un temps, que l’esprit, notre esprit, existera pour quelqu’un lorsque notre corps ne sera plus.

Quoi de plus méprisable que ces hommes politiques, artistes ou autres people qui usurpent sans vergogne l’auguste nom d’auteur en se servant de « nègres » (ah, le vilain, mais si juste mot !) pour écrire des livres qu’ils n’ont souvent même pas pris la peine de lire, mais qu’ils iront présenter sur les plateaux de télévision avec la pitoyable complicité d’animateurs complaisants. Il n’est pas pire turpitude que de revendiquer un texte que l’on n’a pas écrit, dont on a été incapable de construire une phrase. Ce que nous devons apprendre, nous laïcs, à nos enfants, à nos élèves, c’est ce que l’humain a de plus précieux et de plus spécifique : transmettre au-delà de la mort, laisser sa propre trace pour celui que l’on ne connaît pas - une trace superbe ou médiocre, mais la sienne, dessinée de sa propre main, forgée par sa propre intelligence dans l’exaltation et le labeur solitaires ; une trace qui sera reçue, peut-être, par d’inconnus lecteurs comme sa prolongation spirituelle. C’est bien ce labeur d’écriture dont nul autre ne peut les décharger que l’on doit leur apprendre à chérir, parce que le soin obstiné qu’ils portent à la forme comme au sens construit la conscience de soi et le goût de l’Autre. Tel est le deuxième message de l’école laïque.

Dés lors que l’école laïque choisit de s’exonérer des lois que Dieu, directement ou indirectement a imposé aux hommes, elle doit alors placer au cœur même de son combat la formation à une probité intellectuelle sans faille. A nos élèves, nous devons transmettre la nécessité d’un équilibre exigeant entre droits et devoirs intellectuels: droits d’exprimer librement sa pensée mais obligation de la soumettre à une critique sans complaisance ; droits de faire valoir ses convictions mais interdiction de manipuler le plus vulnérable ; droit d’affirmer ce que l’on croit vrai mais devoir d’en rechercher obstinément la pertinence ; droit de questionner ce que l’on apprend mais devoir de reconnaître la légitimité du maître ; droits enfin d’interpréter les discours et les textes mais devoir de respecter la volonté et des espoirs de l’auteur. L’école laïque ne dit pas ce qu’il faut croire ni en qui il faut croire, elle apprend à parler juste, à lire juste, à écrire juste et à regarder le monde avec rigueur. Elle donne ainsi à chaque élève les armes d'une liberté de pensée qui sert l'intelligence collective.


 


 

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30 septembre 2011 5 30 /09 /septembre /2011 07:13

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Familles Laïques de Vaux le Pénil en partenariat avec la Ville et le CDAFAL organise son 4éme

COLLOQUE qui aura pour thème cette année « UN TOIT POUR TOUS ». Il se déroulera à la Salle des Associations de Vaux Le Pénil le VENDREDI 18 NOVEMBRE à partir de 16 h 30.

 

Réservez votre soirée

Une plaquette comprenant des indications sur le contenu va être élaborée.

Si vous voulez la recevoir en courrier ou par le net contactez nous

familleslaiques.vlp@orange.fr

 

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  • familles-laiques-de-vaux-le-penil.over-blog.com
  • C'est une association familiale laïque qui lie le combat social et le combat laïque
Son projet associatif s'inscrit dans le PAL ( prestation d'animation locale) et le PAL Vaux le Pénil est adhérent à la Fédération des Centres Sociaux 77
  • C'est une association familiale laïque qui lie le combat social et le combat laïque Son projet associatif s'inscrit dans le PAL ( prestation d'animation locale) et le PAL Vaux le Pénil est adhérent à la Fédération des Centres Sociaux 77

AGENDA

 

 

  -oOo-

 

PROCHAINES PERMANENCES "INFO DETTE"

  à VAUX LE PÉNIL

 

 Vendredi 10 février 2023

 Vendredi 10 mars 2023

sur rendez-vous au 

09 75 38 81 13 

 

    Affiche surrendetement RVB    

 

Sinon, toute l'année,  il y a des permanences hebdomadaires à 

 Melun, Dammarie, Le Mée, St Fargeau-Ponthierry, Moissy Cramayel.....

Renseignez vous auprès de notre secrétariat !

Qui sommes nous ?

Association fondée sur le principe de la laïcité,

intervenant dans tous les domaines

 où l'intérêt des familles est concerné.

     logo rose afl

Animée uniquement par des bénévoles, l'association propose différentes actions telles que : Accompagnement scolaire, alphabétisation, info dettes, écoute et soutien des familles, écrivains publics, informatique, échanges de savoir-faire. 

 

Surtout n'hésitez pas à nous laisser des commentaires en utilisant le lien en dessous de chaque article De même, lisez les commentaires, ils vous en inspireront peut-être d'autres Notre PAL est subventionné par la Caisse d'Allocations Familiales 77 et le Conseil Régional d'Ile de France