Le troisième salon littéraire de Vaux le Pénil se tiendra le
dimanche 14 octobre 2012 à la ferme des jeux. Réservez déjà cette date
La longue marche des auteurs
De plus en plus d'auteurs cherchent un imprimeur , éditent leur œuvre en avançant les fonds et cherchent des lecteurs.
La diffusion reste limitée puisque seuls les éditeurs , et surtout les « grands » ont la possibilité d'envoyer des livres dans un maximum de librairies de l'hexagone.
Des auteurs préfèrent tout de même commencer par faire le tour des éditeurs en adressant leur « manuscrit »....Il y a beaucoup de candidats et peu de « reçus ».
Ceux qui ont un nom, les journalistes et les politiques n'ont pas de problème pour trouver un éditeur même si leur écrit est vite fait et peu travaillé. Leur livre aura droit à la tête de gondole des librairies et même des grandes surfaces.
Comment s'effectue la sélection dans les maisons d'éditions, qui procède à la sélection? Ce sont là des questions que se posent les écrivains et aussi les amoureux du livre.
Bruno Migdal qui a fait un stage chez un grand éditeur, Grasset pour ne pas le nommer éclaire un peu notre lanterne.
« Petits bonheurs de l'édition »
journal de stage
de Bruno Migdal
éditions de la différence
novembre 2011
141 pages
10,15 €
Voyage au centre de tri
D'habitude je trouve les témoignages sous la forme d'essais, ennuyeux, caricaturaux et bâcles.
Ils prennent le plus souvent la forme d' articles rallongés .
Celui ci est un petit bijou; le sujet est intéressant et instructif, l'écriture est soignée et le rythme alerte agrémente le tout!
L'auteur revient sur le stage qu'il a effectué durant le premier trimestre 2004 dans une célèbre maison d'édition parisienne.
Le simple stagiaire, amour des lettres qui a quarante deux ans entame des études de lettres, voici là un sujet d'étonnement pour les professionnels qui l'accueillent.
Très vite, il est adopté par cette « société occulte »...il est vrai qu'il fournit une main d'oeuvre à très très bon marché.
Sa mission est claire : il doit lire des manuscrits proposés par des auteurs, établir des fiches de lecture afin de séparer le rare bon grain de l'ivraie!
Le côté est cour est du domaine public, on connaît bien la musique; les romans et essais médiocres arrivent à la pelle. Chaque postulant estimant avoir produit une œuvre originale bien écrite.
Le côté jardin est moins « reluisant » :
Si les mauvais manuscrits sont effectivement rejetés, il en est d'autres émanant de postulants célèbres qui n'auront pas à se faire de bile , ils « peuvent, eux, envoyer des manuscrits calamiteux : ils peuvent même ne pas en envoyer du tout, on en écrira pour eux. »
Vous avez dit manuscrit? Mais monsieur plus personne n'adresse de manuscrit à un éditeur, c'est d'ailleurs « expressément signalé » c'est l'exemple « de mot dont le processus de fossilisation s'est opéré en une décennie sous nos yeux. Conservons-le le plus longtemps possible : « tapuscrit » arrive. »
Parfois les censeurs, pas les stagiaires mais les « aristocrates » de l'édition qui prennent la décision définitive de publier ou de rejeter un ouvrage, sortent du lot l’œuvre d'un inconnu...
Il vaut mieux être connu et célèbre pour sortir facilement un livre mais parfois l'étranger est déniché.
Avec finesse, humour et un talent d'écrivain, l'auteur de ce petit livre nous plonge dans l'univers fermé de ce microcosme qui fait la pluie et le beau temps...
Jean-François Chalot