Nous sommes dans la fiction
La vraie vie ce n'est pas cela....quoi que....
Il y a tant à faire pour combattre les préjugés, pour développer le vivre ensemble mais
aussi pour empêcher l'installation du non droit dont sont victimes les familles elles-mêmes
qui vivent dans certaines de nos cités.....
Le clan Boboto »
Conte urbain
De Joss Doszen
Février 2014
225 pages
La « zone négative »
L’action se déroule dans une cité du Val d’Oise, dans une « zone négative » où vivent et survivent
tant bien que mal de très nombreuses familles de toutes origines.
Certaines sont issues d’Afrique, d’autres sont nées là et y restent.
Ont-elles d’ailleurs d’autres choix ?
L’auteur nous conte l’histoire d’une famille, d’un clan même.
Il sort des sentiers battus et des images d’Epinal car si la violence, les trafics sont présents, il existe aussi ce que beaucoup à tort nient : une solidarité réelle et des codes de morale.
Si dès la prime adolescence, les rapports sexuels plus ou moins consentis existent entre les filles et les garçons, gare à ceux qui s’adonnent au viol.
La famille et les grands frères sont là pour veiller et punir …La mort peut être l’ultime punition.
Il n’y a pas seulement ceux dont on parle dans les films qui empêchent leurs sœurs de sortir.
Des aînés « lâchent la grappe » mais protègent les petites afin que rien ne leur arrive, contre leur gré.
Les flics et les voyous se côtoient, se craignent mais assez souvent nouent des relations coupables.
Les flics « ripoux » ce n’est pas que dans les films.
Certains font des affaires louches et d’autres contractent des alliances avec des délinquants pour en faire tomber des plus gros, dans le meilleur des cas.
Les héros : frères, cousin et sœur vont loin très loin.
Est-ce inscrit dans les gênes ?
Certainement pas mais tout découle d’une histoire familiale, d’une arrivée dans cette cité au mauvais moment.
Y a-t-il eu à part au début des années 60 et jusqu’au milieu des années 70, un bon moment :
« Les plus fragiles avaient déjà pété un plomb lors des faillites en cascades des usines du coin, ceux qui ne s’étaient pas cassés étaient les plus forts ou n’avaient d’autres choix que de rester. »
Est-il possible de se sortir du dilemme : la pauvreté ou la recherche de pis-aller ou de sortie de la misère par la vente de drogue, les affaires louches de toutes sortes ?
Les membres de la famille Boboto vont tout connaître, la lie de la terre, la résistance, la délinquance la plus noire mais aussi la cohésion familiale et la force qu’ils ont et que leur donne la mère….
Mais bon je m’arrête ici.
Ce livre m’a plu dès les premières pages.
Il m’a réconforté dans mon positionnement en faveur d’une vraie politique de la ville qui conduise à mettre fin à la ghettoïsation de certains quartiers, sans manier la démagogie ou la répression aveugle.
Mais bon, c’est une autre histoire, celle-ci appelle à la réflexion mais permet au lecteur de passer un bon moment avec ces durs qui ont eux aussi une sensibilité et une morale pouvant les aider à ne pas sombrer.
Jean-François Chalot