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26 novembre 2010 5 26 /11 /novembre /2010 12:52

Bonjour à tous.

            Peut-être que comme moi, passant par la Place St Jean à Melun, en fin de soirée, avez-vous vu "un curieux spectacle" !

            Un goupe de personnes, se tenant par la main et faisant une ronde immobile.

"Mais qu'est-ce-donc vous êtes vous peut-être demandé ?"

            Hé bien, ci-dessous vous trouverez l'explication.

Si vous souhaitez en savoir plus, allez à un de ces rendez-vous ou laissez nous vos coordonnées que nous ne manquerons pas de communiquer à des membres de ce cercle pacifique au combien.

Patrice THEVENY

 

Le cercle de silence de Melun (lancé en Mai 2008) se rassemble chaque dernier Mardi du mois

de 18h00 à 19h00, place Saint Jean à Melun et ne demande qu’à s’agrandir.

Prochain cercle de silence : Mardi 30 Novembre.

 

C’EST QUOI  UN CERCLE DE SILENCE. ?

 

     Le Cercle de Silence est une manifestation silencieuse contre la violence faite aux sans papiers et pour le respect du droit d’asile et des droits de l’homme.

     Lancés en 2007, à Toulouse, par Alain Richard (franciscain), les cercles de silence regroupent tous les courants de pensée, et sont ouverts à tous.

     Par notre participation à  un cercle de silence, (il y en a dans 160 villes en France actuellement), nous dénonçons les traitements souvent inhumains dont sont victimes des Hommes , des Femmes et même des Enfants du seul fait qu’ils soient venus en France sans papiers en règle pour mieux vivre ou sauver leur vie.

     Nous dénonçons les obstacles administratifs   qui visent à rendre de plus en plus difficile l’obtention d’un titre de séjour et contraignent des hommes et des femmes, des familles à vivre et à travailler dans la clandestinité et la peur, privés de tout projet et de conditions de vie simplement décentes.

     Nous refusons que des hommes, des femmes et des enfants soient privés de liberté, de dignité et soient enfermés dans des centres de rétention administrative(CRA) comme au Mesnil Amelot

     Nous voulons que la France reste un pays d’accueil sans cesse enrichi et transformé par des hommes et des femmes venus du monde entier.

 

 LA DIGNITE DE CHAQUE PERSONNE HUMAINE NE SE DISCUTE PAS,

 ELLE SE RESPECTE .

 

Annick et Jean

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25 novembre 2010 4 25 /11 /novembre /2010 13:47

 

 LA GENDARMERIE AURA SON MUSEE LES FAMILLES PAIERONT LA NOTE.... La Communauté d'agglomérations de Melun a des difficultés  
 financières  qui la contraint à faire des économies drastiques  
 sur son budget.  
 Voici l'explication apportée à la population avant que des décisions  de réduction de dépenses soient effectives :  
 - le festival Bruit de Melun n'est plus financé par la Communauté - Depuis le 1er avril 2010,  
 les habitants de la Communauté d’Agglomération  
 Melun Val de Seine (CAMVS) de plus de 65 ans ne peuvent plus  
 bénéficier de la carte Topaze qui leur permettait jusqu’alors  
 de circuler librement et gratuitement dans les transports 
  en commun de la CAMVS (réseau TRAM); 
 La première décision consiste à supprimer un festival populaire et  
 la deuxième de remettre en cause un acquis pour 
  les personnes âgées.... La Communauté n'a plus d'argent... A voir... Sa situation financière ne l'empêche pas d'allouer dans le cadre  
 d'un fond de concours un million pour le complexe privé culturel  
 et commercial de Dammarie les Lys, appelé la cartonnerie... Pour cartonner, ça cartonne pour des projets pharaoniques... La cartonnerie étant une grosse goutte d'eau à côté  
 des quelques millions, voire 10 qui seront alloués  
 au Musée de la gendarmerie de Melun.... 
 Alors que la Communauté d'Agglomération donne ainsi de l'argent pour  
 ces deux opérations, elle refuse de financer des projets culturels comme  
 celui de la Ferme des jeux à Vaux le Pénil....  
 Les gendarmes qui avaient déjà un musée à Melun,  
 disposeront là d'un musée national financé  
 par, notamment l'agglomération de Melun Val de Seine et la ville de Melun . Les habitants informés des 14 communes de l'agglomération  
 de Melun Val de Seine sont scandalisés et en colère.... 
 Beaucoup de personnes qui ignorent encore la réalité de  
 la situation vont, elles aussi exprimer leur indignation. Face à la situation actuelle de paupérisation aggravée  
 d'une bonne partie de la population,  
 d'autres choix budgétaires sont possibles  
 et indispensables afin de développer une politique sociale et  
 d'accès culturel au plus grand nombre. Jean-François Chalot  
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22 novembre 2010 1 22 /11 /novembre /2010 10:29

barbier.jpg 

Mesdames, Messieurs,

 

En tant que président de la Caisse d’allocations familiales, c'est avec un réel plaisir que j'ouvre ce colloque consacré à l’accueil éducatif des tout petits.

L'accueil du jeune enfant est une priorité nationale et locale.

Une priorité nationale, tout d’abord. En effet, la caisse nationale, dans le cadre de sa convention d’objectifs et de gestion, s’est engagée aux côtés de l’Etat à financer

100 000 places supplémentaires en accueil collectif sur la période 2009-2012. Pour cela, elle a mis en place des moyens financiers ambitieux parmi lesquels figure le 7ème plan crèche.

L’Etat entend également créer 100 000 places supplémentaires en accueil individuel sur cette même période. Dans cette perspective, plusieurs dispositifs financiers ont été créés en direction des assistantes maternelles dont la prime d’installation.

 

L’amélioration de l’accueil du jeune enfant est également une priorité locale. Avec

57 200 enfants de moins de 3 ans et 19 240 naissances en 2008, la Seine et Marne est un département très dynamique où les besoins en mode d'accueil sont importants.

Pour répondre à ces besoins croissants et permettre un développement harmonisé de l’offre d’accueil sur notre département, le Conseil d’administration de la Caisse d’allocations familiales a adopté un plan petite enfance qui vise en particulier les territoires peu couverts en mode d’accueil.

 

Ainsi le Conseil d’administration a décidé d'octroyer, en plus du 7ème plan crèche, une aide à l’investissement aux projets de création de structures petite enfance si ces dernières sont implantées sur des territoires peu couverts en mode d'accueil.

Une aide au démarrage est également versée à ces structures pendant leurs deux premières années de fonctionnement.

 

A travers l’ensemble de ces dispositifs, nous souhaitons promouvoir une offre d’accueil diverse et harmonisée sur le territoire afin de permettre aux parents de mieux concilier vie familiale et vie professionnelle tout en favorisant le bien-être, l’épanouissement et la socialisation des enfants.

 

Pour conclure, je souhaite remercier l’association Familles Laïques de Vaux le Pénil pour avoir organisé ce temps riche et important.

 

Je vous remercie pour votre attention.

 

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22 novembre 2010 1 22 /11 /novembre /2010 10:21

Nous allons publier les textes les uns après les autres, dès leur réception

 

Voici déjà l'intervention de Christian Delecourt, sociologue à propos de l'étude faite sur l'accueil éducatif des tout petis ( moins de 3 ans) sur l'agglomération Melun Val de Seine

 

 

 

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Colloque Familles Laïques « l’accueil éducatif des tout petits »

20 Novembre 2010

Introduction par Christian Delecourt – Sociologue consultant

 

 

1/Rappel de la commande

Il s’agissait de faire une étude sur les besoins en termes d’accueil des enfants de moins de 3 ans sur le territoire de la Communauté de communes de Melun Val de Seine. C'est-à-dire :

  • Faire un recensement du nombre d’enfants de moins de 3 ans sur le territoire avec quelques éléments sur les caractéristiques familiales

  • Faire un recensement des différents modes de garde privés et publics proposés sur le territoire avec à chaque fois les modalités d’accueil et le nombre de place

  • Faire une enquête auprès d’une soixantaine de familles du territoire, pour repérer plus spécifiquement les besoins satisfaits et non satisfaits.

 

 

2/ Les caractéristiques du territoire de la Communauté de communes de Melun Val de Seine

La Communauté de communes de Melun Val de Seine regroupe 14 communes et comportait plus de 108.000 habitants au recensement de 2007.

 

Ce territoire regroupe des communes urbaines, semi-urbaines et rurales : Boissettes, Boissise la Bertrand, Boissise le Roi, Dammarie les Lys, La Rochette, Le Mée sur Seine, Livry sur Seine, Melun, Montereau sur le Jard, Rubelles, Saint Germain Laxis, Seine Port, Vaux le Pénil, Voisenon.

 

85 % de la population est concentrée sur les communes de Melun, du Mée, de Dammarie les Lys et de Vaux le Pénil et représentent 92% de la population des moins de 3 ans. Plus particulièrement, Melun et Le Mée qui représentent 55 % de la population totale de la Communauté de communes représentent 66% des enfants de moins de 3 ans.

 

La petite enfance est donc fortement concentrée en zone urbaine.

 

 

3/ Les besoins en accueil des enfants de moins de trois ans sur le territoire de la Communauté de Commune de Melun Val de Seine (sources CAF de Seine et Marne et INSEE)

 

En 2009, la Communauté de communes comptait 4838 enfants de moins de 3 ans vivant dans 4371 familles. 864 de ces familles sont des familles monoparentales, soit près de 20% de l’ensemble des familles (13% en Seine et Marne).

 

D’autre part en 2007 (recensement INSEE) 21% des enfants vivaient dans des familles dont les parents sont étrangers (12,8% en Seine et Marne).

 

3514 familles (soit plus de 80%) vivent avec un revenu inférieur au SMIC par Unité de Consommation (69,4% en Seine et Marne) et 1319 familles (soit 30%) sont à bas revenus (18,9% en Seine et Marne).

 

Nota : Une famille est considérée à bas revenus lorsque ses revenus avant impôts sont inférieurs à 60 % de la médiane des revenus par unité de consommation avant impôt observés au niveau national. Le seuil de bas revenus s’établissait à 903 euros par unité de consommation et par mois en 2008. Quant à l’unité de consommation elle correspond à un ratio de consommation par personne au sein d’une famille (1 pour le premier adulte, + 0.5 par adulte ou enfant de 14 ans ou plus, + 0.3 par enfant de moins de 14 ans, + 0.2 pour une famille monoparentale).

 

Sur les 4349 mères qui ont un enfant de moins de 3 ans, 2303 (soit 53%) sont actives (c'est-à-dire ayant ou recherchant un travail) et sont donc particulièrement susceptibles d’un besoin d’accueil pour leur(s) enfant(s), le conjoint étant généralement actif ou les mères étant en situation de monoparentalité. Le taux de mères actives en Seine et Marne est de 63,5%.

 

Concernant les familles monoparentales, dans 44 % des cas le monoparent (principalement femme) est actif (51,6% en Seine et Marne).

 

Le taux d’activité des familles monoparentale est donc nettement inférieur à la moyenne d’activité des familles et il importe de préciser que la non-activité des monoparents est généralement subie, la difficulté à faire garder ses enfants entraînant la difficulté à travailler.

 

 

4/ L’offre des différents types d’accueil possibles pour les enfants de moins de trois ans et ceux existants sur la Communauté de communes de Melun Val de Seine

 

Qu’il s’agisse des parents ou de la famille élargie, dans les 2/3 des cas la famille est le principal mode d’accueil permanent. Ceci se vérifie autant au plan national qu’au plan local. Pour le tiers restant faisant appel à des modes d’accueil extra familiaux, on distingue généralement 7 types d’accueil :

 

L’accueil collectif

Les établissements d’accueil collectif regroupent diverses catégories d’établissements qui ont en commun d’être spécialement conçus pour recevoir collectivement les enfants jusqu’à leur entrée à l’école maternelle, voire jusqu’à l’âge de six ans en dehors du temps scolaire.

 

Ils sont plus connus sous le nom de crèches collectives, crèches parentales, crèches d’entreprises, haltes-garderies, structures multi accueil, micro-crèches ou mini-crèches.

 

Il y a 22 structures d’accueil collectif (dont 2 structures privées) sur la Communauté de communes avec au total 572 places 0-5 ans.

 

L’accueil familial

La crèche familiale, également appelée « service d’accueil familial » emploie des assistantes maternelles agréées qui accueillent à leur domicile de un à quatre enfants généralement âgés de moins de quatre ans. Les assistantes maternelles font l’objet d’un encadrement et d’un accompagnement professionnel assuré par le personnel de la crèche.

 

Une ou deux fois par semaine, les assistantes maternelles et les enfants se retrouvent dans les locaux de la crèche familiale. Des temps de regroupement collectif favorisant la socialisation et l’éveil des enfants sont proposés. L'assistante maternelle est rémunérée par le gestionnaire de la crèche.

 

 

Ce mode d'accueil a l'avantage de décharger les parents de toutes les formalités administratives qu'ils ont à effectuer pour l'emploi direct d'un assistant maternel. Les horaires d'accueil sont plus souples que dans une crèche collective. Un enfant malade y est plus facilement admis.

 

Il y a 4 structures d’accueil familial sur la Communauté de communes avec au total 440 places 0-5 ans. Chacune de ces structures est installée sur chacune des 4 principales communes de la Communauté de communes.

 

L'assistante maternelle

Elle accueille, de façon non permanente (c'est-à-dire durant un certain nombre d'heures seulement par jour), à son domicile jusqu’à 4 enfants qui lui sont confiés par les parents, moyennant rémunération. Le parent devient alors l’employeur de l'assistante maternelle.

 

Les assistantes maternelles doivent être agréées et bénéficient d'une formation initiale et d'un suivi de leurs pratiques professionnelles par le conseil général.

 

Depuis le 11 juin 2010, les assistantes maternelles peuvent se regrouper (avec un maximum de 4 Assistantes maternelles) et accueillir les enfants au sein de maisons d'assistantes maternelles.

 

Il y 418 assistantes maternelles agréées sur le territoire qui ont en garde 719 enfants de moins de 3 ans. Il n’y a pas de maison d’assistante maternelle sur la Communauté de commune.

 

Par ailleurs il faut citer les Relais d’Assistantes Maternelles (RAM) qui sont des lieux d’information, de rencontre et d’échange au service des parents, des assistantes maternelles et des professionnels de la petite enfance et peuvent également proposer des ateliers éducatifs. Il existe un RAM à Melun.

 

La garde à domicile

Il est possible de faire garder son enfant par une personne qui intervient au domicile des parents. Le recours à une formule de garde partagée avec d’autres parents est aussi possible. Si on a recours à un organisme qui propose ce mode de garde, cet organisme doit être agréé qualité lorsque les enfants concernés ont moins de 3 ans.

 

Quatre organismes privés proposent ce type de prestation sur le territoire.

 

L’école maternelle

Originalité du système français, l'école maternelle accueille dès 2 ans les enfants avant la scolarité obligatoire qui débute à 6 ans. Elle est le plus souvent organisée en petite, moyenne et grande section, en fonction de l'âge des enfants. La propreté de l’enfant est généralement obligatoire.

 

En 2007 il y avait 156 enfants de 2 ans scolarisés et 1488 non scolarisés. Soit 9% d’enfants scolarisés (20% pour la moyenne nationale).

Le taux de scolarisation des 2-5 ans est passé de 73,6 % à 69 % entre 1999 et 2007, baisse qui correspond à la tendance départementale et nationale et concerne essentiellement les enfants de 2 ans. Ainsi, pour la Seine et Marne, en 1999 14,4% des enfants de 2 ans étaient scolarisés et 5,8 % en 2007 (sources Sénat).

Les jardins d'enfants

Les jardins d’enfants sont des structures d’éveil réservées aux enfants âgés de deux à six ans. Ils offrent un accueil régulier avec une amplitude d’ouverture correspondant aux horaires pratiqués par l’école maternelle ou à ceux d’une crèche collective.

 

Il n’y a pas de jardins d’enfants en Seine et Marne

 

Les jardins d’éveil

En parallèle des jardins d’enfants, la création de jardins d’éveil destinés aux enfants âgés de deux à trois ans est actuellement en cours d’expérimentation.

 

A rapprocher de la diminution en Ecole maternelle (cf rapport Papon & Martin sur la scolarisation des jeunes enfants – Octobre 2008).

Il n’y a pas de structure de ce type sur la Communauté de commune. Une première expérimentation est annoncée en Seine et Marne.

 

 

5/ L’enquête qualitative sur les besoins satisfaits et non satisfaits.

 

62 personnes ont été interrogées dans différentes communes de la Communauté de communes. Cette enquête a été effectuée en Octobre 2010 dans la rue auprès de parent(s) accompagné(s) de leur(s) enfant(s) de moins de trois ans. 7 questions ont été posées :

 

  • Quelles possibilités de garde pour votre enfant connaissez-vous ?

A une exception près, tout le monde a répondu à cette question avec une grande diversité qui montre que les personnes connaissent généralement bien les différents types d’accueil : les crèches sont les plus nommées, suivies par les assistantes maternelles puis par les garderies.

 

  • Quelles difficultés rencontrez-vous ou avez-vous rencontrées pour faire garder votre enfant ?

Près de la moitié des personnes disent ne pas avoir de difficultés (dont la moitié a une solution intra familiale). Pour les autres, très massivement c’est le manque de places et de structures qui est mis en avant, suivi de loin par le coût.

 

  • A quel(s) mode(s) de garde recourez-vous aujourd’hui pour votre enfant ?

Pour plus de la moitié des réponses c’est l’accueil intra familial qui est mis en avant, suivi de manière égale par la crèche et les assistantes maternelles (ce qui correspond à la tendance nationale). Mais le mode intra familial n’est présenté comme un choix que dans 1/3 des cas.

 

  • Quels en sont les principaux avantages ?

Lorsque l’accueil est intra familial c’est surtout la confiance puis la gratuité qui sont mises en avant, suivi par le fait de pouvoir être avec ses enfants. Quand l’accueil est extérieur, c’est la vie collective avec d’autres enfants qui est mise en avant, suivi par la sécurité et la souplesse horaire

 

  • Quels en sont les principaux inconvénients ?

Un peu plus de la moitié des personnes a mis en avant des inconvénients. Lorsque l’accueil est intra familial c’est surtout le fait de ne pouvoir faire de démarches, de pouvoir travailler qui est mis en avant. Quand l’accueil est extérieur, c’est le manque de souplesse horaire qui est souligné.

  • Quelles suggestions feriez-vous pour améliorer la garde de votre enfant ?

Un peu plus de la moitié des personnes a fait des propositions. C’est massivement la création de places et de structures qui est mise en avant, suivi de loin par la souplesse des horaires.

 

  • Si cela n’a pas été évoqué : que faites-vous pour garder votre enfant en cas de situations d’urgence ?

A deux exceptions près, tout le monde a répondu à cette question : c’est massivement la famille et les parents eux-mêmes qui gardent alors les enfants, suivis par les amis. Les professionnels ne sont quasiment pas évoqués.

 

 

Récapitulatif

En 2009, la Communauté de communes comptait 4838 enfants de moins de 3 ans vivant dans 4371 familles.

 

  • dont 864 familles monoparentales, soit près de 20 % de l’ensemble des familles (13% en Seine et Marne). Dans 44% des cas le monoparent (principalement femme) est actif (51,6% en Seine et Marne).

 

  • dont 3514 familles (soit plus de 80%) vivant avec un revenu inférieur au SMIC par Unité de Consommation (69,4% en Seine et Marne) et 1319 (soit 30%) familles à bas revenus (18,9% en Seine et Marne).

 

D’autre part en 2007 (recensement INSEE) 21% des enfants vivaient dans des familles dont les parents sont étrangers (12,8 % en Seine et Marne).

 

Sur les 4349 mères qui ont un enfant de moins de 3 ans, 2303 (soit 53%) sont actives (63,5% en Seine et Marne).

 

En 2009, il existe 1012 places d’accueil agréées 0/5 ans sur le territoire de la CC :

  • 572 en accueil collectif réparties sur 22 structures (dont 2 structures privées)

  • 440 en accueil familial réparties sur 4 structures correspondant au 4 principales communes

 

Enfin 418 assistantes maternelles sont agréées sur le territoire et ont en garde 719 enfants de moins de 3 ans (soit un peu moins de 15% des 4838 enfants concernés) et 282 enfants de plus de 3 ans.

 

Dans la mesure où les accueils concernent les 0/5 ans, on a en pratique une offre de 2013 places hors école pour 9092 enfants de 0 à 5 ans. Soit 22% (la moyenne nationale est de 25%)

Enfin, en 2007 il y avait 156 enfants de 2 ans scolarisés et 1488 non scolarisés, soit 9% (20% pour la moyenne nationale).

 

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20 novembre 2010 6 20 /11 /novembre /2010 20:44

LE COLLOQUE « ACCUEIL EDUCATIF DES TOUT PETITS »

 

Voici l'introduction qui a été faite par le secrétaire général du CDAFAL 77

 

 DSC01041.JPG

Pour la troisième année consécutive, notre association familiale laïque organise

ici, à Vaux le Pénil un colloque

Comme en 2008 et 2009 nous souhaitons qu'il y ait un véritable débat serein, ouvert et démocratique Il s'agit de confronter des points de vue  différents, de prendre en compte les divergences et de réfléchir aux convergences.

Ces convergences sont importantes car pour les décideurs, les institutionnels et les associations d'éducation populaire, il s'agit de permettre à chaque tout petit l'accès aux savoirs, savoir être et savoir faire, indispensables à son épanouissement,  à sa réussite scolaire bien entendu, mais surtout personnelle.

Je remercie tous les participants et nous souhaite un bon temps de réflexion et d'échanges.

 

PLACE AU DEBAT

 

 

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 La   table ronde

 

DSC01061

Plus de cent personnes ont participé à ce colloque …

Alors que les colloques précédents ont porté sur des sujets consensuels, celui-ci a traité d'une question où les approches étaient différentes...

Malgré tout le débat animé a permis de dégager des axes d'accord notamment en ce qui concerne la nécessité de défendre le service public de la petite enfance et l'école maternelle malmenée par un gouvernement qui recherche à faire des économies coûte que coûte.

 

Nous avons mis sur notre blog de Familles laïques de Vaux le Pénil et sur le site du CDAFAL 77 toutes les contributions reçues de chercheurs, linguistes, praticiens...

Les contributions d'aujourd'hui rejoindront les premières dès réception

 

 

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15 novembre 2010 1 15 /11 /novembre /2010 08:57

 

LE DEBAT SUR L'ACCUEIL EDUCATIF SE POURSUIT

 

Voici une lettre de la FCPE

 

L’accueil éducatif des tout petits.

 

À ce jour, l’accueil des enfants de moins de 3 ans n’est pratiquement plus assuré en Seine et marne.

En effet, nous sommes passé de 2363 enfants de -2 ans scolarisé en 1999 à 737 enfants de –2 ans scolarisés en 2010. Soit une baisse de 320%

La volonté officiée est claire ! faire disparaître la scolarisation des enfants de -2 ans avant de supprimer la maternelle définitivement.

Aujourd’hui, l’école est gratuite et garante d’un bon apprentissage du savoir vivre ensemble ainsi que de l’éveil aux connaissances.

Ce que l’on nous propose pour demain : payer une structure « jardin d’éveil » . structure qui n’apportera rien de plus aux enfants ! bien au contraire.

De plus cette solution sera payante pour les familles ce qui défavorisera une fois de plus les familles les plus démunies.

Ce n’est pas ce que les parents d’élèves FCPE désirent.

Venez nombreux pour participer à ce temps d’échange avec les instances représentatives de cette disparition programmée de la maternelle.

 

Patrick Ratouchniak
Président départemental de la FCPE

 

Un cadre de référence pour les centres de loisirs maternels

lu dans JPA en ligne

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En 2003, la commission CORALA1 rédigeait un cadre de référence pour l’accueil en

  

 centres de loisirs maternels. Gabriel Pellerin, chargé de mission auprès du comité Jeunesse au plein air du Val-de-Marne, revient sur ses recommandations.

  

« La commission CORALA pensait à l’époque que les centres de loisirs allaient accueillir des enfants dès l’âge de 2 ans (vu que l'école maternelle prenait déjà les enfants de cet âge dans certaines communes), car il y avait un manque de place dans les crèches et les garderies. Il était pressant que les centres de loisirs mettent en place un accueil adapté. L’objectif de ce cadre de référence était de permettre à des villes qui souhaitaient mettre en place un projet éducatif local de construire des réponses adaptées aux besoins et attentes des familles dans le cadre de l'accueil des tout- petits en s’appuyant sur un document de référence, afin de s’engager dans un contrat petite enfance de la CAF2.

 

 

Aujourd’hui le Bafa3 suffit pour animer un centre de loisirs pour les moins de six ans mais

  

ce n’est pas forcément adapté. Des organismes de formation proposent un stage de perfectionnement Bafa petite enfance. Dans le cadre de référence, nous estimions qu'il fallait qu’un animateur au minimum ait suivi cette formation. Nous recommandions aussi la possibilité d'engager une animatrice avec BEP Sanitaire et social ou Petite enfance. La réglementation imposait un animateur pour huit enfants, nous proposions un animateur pour six afin d’accueillir de façon satisfaisante les 2-4 ans. Il était également utile que les équipes éducatives soient stables et qu’elles aient des projets spécifiques. Nous recommandions également de créer un poste de coordinateur (avec peut-être un diplôme E.J.E) afin qu'il soit leur conseiller technique.

 

30754894bebe-peinture-gif.gif 

Nos recommandations à l'époque étaient d'une grande exigence. Elles n’ont pas été suivies d’effets car ce type d'encadrement exigeait un énorme engagement financier pour la ville.

À l’époque, les communes avaient les subventions nécessaires pour mettre en place des projets de centres de loisirs maternels de qualité. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Les CAF soutiennent surtout les projets sur les ados, comme les nouvelles DDJSCS4 qui

 

s’intéressent tout particulièrement à la jeunesse. Pour autant, la qualité est toujours là car ces structures sont sous le regard des DDJSCS, des CAF et des P.M.I5 du conseil général. »

 

Evelyne Coggiola-Tamzali

 

 

1 A l’époque, cette Commission recherche action loisirs adolescent (CORALA) est propre au Val-de-Marne. Elle est composée de mouvements de jeunesse et d’éducation populaire (dont le comité Jeunesse au plein air du Val-de-     Marne), de la PMI du conseil général, de la CAF et de la DDJS du Val-de-Marne.

2  Caisse d’allocations familiales.

3  Brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur. 

4 Direction départementale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale.  

5 Protection maternelle infantile.

 

 

L'ACCUEIL EDUCATIF DES TOUT PETITS CE SONT AUSSI LES ACCUEILS DE LOIIRS  (ANCIENNEMENT CLSH)

 

Dans le département du Val de Marne, un collectif regroupant toutes les associations d'éducation populaire, la CAF et la

DDJS ont réfléchi et élaboré un cadre de référence pour les centres de loisirs maternels.

Ce document conçu en 2003  n'a pas pris une seule ride.

 

CORALA.png

 

 

CADRE DE REFERENCE POUR LES ACCUEILS

EN CENTRE DE LOISIRS MATERNEL

 

fee-clochette.gifPREAMBULE

  LE CENTRE DE LOISIRS MATERNEL

 

Ce cadre de référence vise à améliorer la qualité dans tous les centres de loisirs accueillant des enfants jusqu’à 6 ans, qu’ils soient spécifiquement maternels ou non.

Afin de remplir totalement son rôle au service des tout-petits et de leurs familles, le centre de loisirs qui accueille des enfants d’âge maternel doit pouvoir s’appuyer sur un document de référence, tout en garantissant la mise en place de la réglementation en vigueur et du code de l’Action Sociale et des Familles.

Pour cela, la commission "CORALA1

"

 vous propose ce document précisant les conditions et recommandations spécifiques à un accueil de qualité afin de répondre au mieux aux besoins et aux possibilités des tout-petits.

 

CONDITIONS ET RECOMMANDATIONS

 

- Emergence d’une réelle politique "petite enfance", c’est-à-dire :

 

  • un projet éducatif local énonçant les orientations éducatives et les principes d’actions contribuant à apporter une réponse adaptée aux besoins des enfants (2/4 ans, 4/6 ans) et des familles ;

  • un diagnostic s’appuyant sur la réalité sociale, la situation des publics, les problématiques, les ressources locales, lié à la petite enfance sur le territoire de la commune ;

  • un projet pédagogique, concrétisant les axes éducatifs et faisant apparaître les objectifs pédagogiques, les modalités d’accueil et d’évaluation du centre de loisirs maternel.

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- Prise en considération de l’importance des effets de la transition de l’espace familial ou du mode de garde vers le centre de loisirs, par :

 

  • la mise en place d’une passerelle entre le centre de loisirs et la crèche ou la garderie ;

  • la mise en place d’une réelle concertation entre les différents acteurs socio-éducatifs (directeurs, animateurs, parents, collectivités locales, associations, Education Nationale, CAF, PMI, DDJS) ;

  • la mise en place d’une relation étroite avec l’Education Nationale (complémentarité éducative) ;

  • la mise en place de modalités de prise en charge des enfants et d’accueil des parents et la définition des moyens mis en œuvre pour favoriser leur information et leur implication.

 

- Aménagement d’une structure spécifique, d’un cadre adapté avec des locaux sécurisés et sécurisants permettant le respect du rythme et des besoins de chaque enfant, par :

 

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  • l’organisation  d’un ou de plusieurs espaces calmes et de repos, isolés phoniquement et visuellement des espaces ludiques bruyants ;

  • l’organisation  d’un ou de plusieurs espaces d’expression motrice permettant à l’enfant une prise de risque maitrisée et la découverte de son corps ;

  l’organisation  d’un espace de repas au mobilier adapté à la taille des enfants et propice à la découverte ludique du goût et des aliments ;

  • l’aménagement de toilettes et de sanitaires spécialement conçus pour ces âges ;  

  • la mise en place de repères adaptés aux jeunes enfants (signalétique, couleurs, rituelsillus-3

 

  • l’acquisition de mobiliers, matériels et jeux adaptés à leur motricité et à leur psychologie.

 

- Une équipe d’encadrement compétente, qualifiée et en nombre adapté :

 

Avec un taux d’encadrement suffisant :

 

  • La norme impose un minimum d’un animateur pour 8 enfants selon la réglementation relevant du ministère de la Jeunesse et des Sports.

  • Recommandations de la commission CORALA :

* Un animateur pour 6 enfants favorisant ainsi un accueil et une animation de qualité personnalisés chez les 2/4 ans.

 

* Afin que le centre de loisirs accueillant des plus petits puisse mettre en œuvre des projets spécifiques, il est absolument nécessaire d’obtenir une stabilité des équipes éducatives afin que chaque enfant puisse identifier son animateur référent (équipe fixe minimum sur l’année).

 

* Créer un poste de coordinateur "petite enfance" qui serait le conseiller technique (profil, rôle et missions à définir) ou relais envers la PMI, DDJS et différents acteurs socio-éducatifs de la ville, poste qui pourrait être financé par la C.A.F dans le cadre du Contrat Enfance.

 

Un encadrement spécifique "petite enfance" est recommandé :

  • Avec au minimum un BAFA "petite enfance"2 ;

  • B.E.P sanitaire et sociale ou C.A.P petite enfance ;  

  • B.E.A.T.E.P "petite enfance" ( aujourd'hui BPJEPS) ;

  • E.J.E Educateur de jeunes enfants

1

2 Prise en charge par la C.A.F de la formation B.A.F.A "petite enfance"et des formations spécifiques dans le cadre du Contrat Enfance.

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12 novembre 2010 5 12 /11 /novembre /2010 20:56

Dernière ligne droite avant le colloque

 

1- INFORMATION
 
LES FINANCEMENTS CAF 
  
Vous trouverez en cliquant sur le lien suivant
la présentation par la CAF des financements petite enfance disponibles
C'est un document à faire connaître
 
2- LE COLLOQUE

Vous trouverez le programme détaillé et un bulletin d'inscription téléchargeable sur le site départemental du CDAFAL 77

là :

http://www.re3.freesurf.fr/20novi.pdf

 

A la suite de ce rappel, vous avez plusieurs contributions écrites, toutes de qualité  : dont celle d'Alain Bentolila

Pour les autres, celles de Catherine Nonnet-Huby, de  Frédéric Jésu, de Laurent Ott, d'Hubert Montagner et de Jean Paul Brighelli, il suffit de les chercher sur le blog, à la suite d'autres articles sur le film "le secret de Chanda" et le festival de l'engagement. 

 

 

A4 AFFICHE COLLOQUE 20 NOV

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11 novembre 2010 4 11 /11 /novembre /2010 13:43

Alain BENTOLILA vient de nous adresser un texte qu'il soumet à notre réflexion, c'est avec plaisir que nous portons à votre connaissance cette contribution.

Merci pour cet apport

 

Alain BENTOLILA

L’échec scolaire se noue très tôt

 

Il fut un temps ou la sélection était telle que l’on garantissait aux enseignants de leur « livrer » des classes, sinon homogènes, du moins raisonnablement hétérogènes : les « milieux de classe » étaient majoritaires et donnaient à l’ensemble une stabilité qui permettait d’avancer sans trop de chaos. Cette « hétérogénéité contrôlée » n’était pas simplement d’ordre social ; elle tenait au fait qu’une majorité d’élèves partageaient une certaine idée de l’école et étaient convaincus de la nécessité d’y venir. L’école était considérée comme un lieu particulier ; on s’y comportait de façon particulière. On en acceptait les règles, on se soumettait à ses rituels par crainte plus que par plaisir, mais sans exaspération. En bref, les élèves entraient en petit nombre en sixième en possédant les rudiments de leurs métiers d’élèves. Ajoutons que la régularité des contrôles et l’exigence des examens imposaient aux programmes clarté et pérennité. On y acquérait une culture et des savoirs communs, certes assez stéréotypés et rigides, mais qui constituaient des repères partagés et des signes de reconnaissance endogènes. « Paris vaut bien une messe », « Roland de Roncevaux », « le vase de Soisson » ne constituaient pas un paradigme de savoirs d’une exceptionnelle qualité mais, tous, nous partagions ces clichés et surtout nous savions où nous les avions appris et qui nous les avait appris.

Lorsque s’est levée la barrière d’une sélection qui, reconnaissons-le, était injuste et cruelle, un nombre considérable d’enfants, auparavant écartés, se sont trouvés précipités dans un système qui n’était pas conçu pour eux. Le filtre culturel et social ayant été retiré, l’école s’est trouvée mise au défi d’instruire des enfants de moins en moins éduqués : de l’école, on leur avait donné des représentations confuses et parfois négatives ; du langage, ils n’avaient acquis qu’une maîtrise très approximative ; en guise de repères culturels, très vite, ils n’ont eu que l’éclairage glauque d’une télévision de plus en plus débile ; quant à la médiation familiale, ils n’en connaissaient souvent que le silence, l’indifférence et, parfois, la violence. Ces « nouveaux écoliers » ont posé, année après année, à un système scolaire figé, un problème dont la gravité n’a fait que croître jusqu’à menacer aujourd’hui son intégrité.

Lorsqu’il fut décidé d’ouvrir largement les portes de l’école à tous les enfants de ce pays, nous avons collectivement pris l’engagement de les y recevoir tous tels qu’ils étaient : ceux issus de catégories sociales peu favorisées , mais aussi ceux de plus en plus nombreux « venus d’ailleurs », en équilibre culturel et religieux instable. Cet engagement ne pouvait être tenu au sein d’une école qui était construite pour accueillir des privilégiés préalablement triés. Il eût fallu que cette école se transformât en profondeur dans ses contenus, sa pédagogie, la formation de ses maîtres et ses finalités professionnelles. Elle est en fait restée quasiment identique à elle-même. Même si elle a donné le change en multipliant des filières qui n’étaient en fait que des voies de garage, elle a navigué entre complaisance et cruauté, maquillant l’échec en abaissant régulièrement ses ambitions et ses exigences. Si elle a réussi la massification de ses effectifs, elle a complètement raté sa démocratisation.

Aujourd’hui, à l'entrée au collège, 10 % des enfants se trouvent en situation de grande difficulté de lecture et encore bien plus d’écriture. Brutalement livrés à eux-mêmes dans la structure morcelée d’un collège « inique », ces élèves vont s'enfoncer, année après année, dans le long couloir de l'illettrisme. Ils vont vivoter pendant quatre ou cinq ans sans tirer le moindre parti de leurs études, et l'institution les passera par pertes et profits. L'école primaire les a maintenus en survie sans vraiment parvenir à les remettre à niveau ; le collège les achève. Il y a là comme une espèce de scandale. Ils ont toujours été en retard sur les compétences affichées. Ils ont souffert d'un déficit et d'une rigidité de langage à cinq ans ; ils ont acquis quelques aptitudes au décodage des mots à huit ans alors qu'il convenait de comprendre des textes simples ; ils sont difficilement parvenus à repérer quelques informations ponctuelles à douze ans quand on attendait qu'ils soient des lecteurs autonomes et polyvalents. Ils ont très tôt endossé le costume de l'échec et ne l'ont plus quitté..

Mais ne pensez pas que seuls les 10 à 15 % de futurs illettrés sont en divorce scolaire ; le nombre des désenchantés augmente régulièrement, lassés par une scolarisation qui ne leur semble plus « à leur goût ». Un immense malentendu s’est en fait noué au fil des années entre une école qui ne sait plus quoi inventer pour tenter de séduire, de rassembler et de fidéliser sa clientèle et un groupe de plus en plus important de « non-convaincus » qui ne comprennent pas bien ce qu’ils font là et qui, pour beaucoup, préféreraient être ailleurs. Quand on en vient à soudoyer les élèves pour qu’ils daignent faire preuve d’un peu d’assiduité, c’est que l’on a renoncé à croire à la naturelle nécessité de l’éducation. L’absence de repères linguistiques et culturels fièrement affichés, le renoncement à montrer que le beau et le vrai ne se négocient pas, l’affichage complaisant d’un « plaisir d’apprendre » effaçant l’idée même de l’effort et du dépassement, l’abandon enfin de toute évaluation rigoureuse et honnête ont peu à peu affaibli pour certains parents et pour bien des élèves la légitimité de l’école. Ils sont passés de « nous ne sommes pas fait pour les études » à « ces études ne sont pas faites pour nous ». De la mise en cause de leurs propres capacités, ils en sont venus au refus de s’approprier les connaissances et les valeurs que l’école publique propose. Ce nouveau slogan réunit alors non plus seulement ceux qui ont de la difficulté à apprendre, mais ceux qui s’engagent dans un divorce collectif prononcé aux seuls torts de l’école. L’appel tribal à la « désaffection scolaire » est ainsi entendu bien au-delà des 10 à 15 % d’élèves qui errent pendant une douzaine d’années dans le long couloir de l’illettrisme. Cet appel est reçu et souvent reconnu par une partie non négligeable de la classe moyenne de nos élèves, c’est-à-dire ceux dont l’origine sociale et culturelle ne devrait pas, en principe, rendre la scolarité difficile. Notre école voit ainsi la faille culturelle qui la traverse s’agrandir ; elle perd peu à peu l’adhésion de sa « clientèle naturelle », celle qui assure son équilibre didactique. Tout se passe comme si un certain nombre d’enfants – socialement bien lotis – éprouvaient ensemble le sentiment d’une immense lassitude scolaire : la conviction que la langue, les savoirs et les savoir-faire proposés sont en total décalage avec leur vie ; la certitude que les contraintes et les obligations imposées n’équilibrent pas les bénéfices qu’on peut attendre d’une école dégradée comme est dégradée l’image de ses professeurs bien maltraités par le système. C’est alors que la tentation de « laisser tomber » les fait rejoindre les rangs de ceux dont l’appartenance sociale a malheureusement programmé l’échec. Une étude très récente sur l’absentéisme des collégiens montre de façon très nette que le taux d’absentéisme non motivé n’est corrélé ni avec la catégorie socioprofessionnelle des familles ni avec les résultats scolaires. En d’autres termes, ce ne sont pas seulement des élèves en situation de précarité et d’échec qui « sèchent » les cours ; le manque d’envie est très largement partagé par tous ceux qui constituent la classe moyenne désenchantée des scolarisés. Ce sont tous ces élèves, qui sortiront du système éducatif, une fois leur « temps scolaire » accompli, sans le moindre diplôme et pour la moitié d’entre eux illettrés. Ils constituent, rappelons le 20% d’une classe d’âge.

 

Les difficultés linguistiques se nouent très tôt, et induiront de graves inégalités de lecture et d’écriture. Un enfant n’apprend pas à parler plusieurs fois. Dés l’enfance, dans la famille et à l’école maternelle, il doit être amené à découvrir les enjeux de la communication humaine. Il va avoir besoin qu’on lui fasse comprendre ce que parler veut dire : Le droit de laisser une trace de lui-même sur l’intelligence d’un autre mais aussi le devoir de précision et d’organisation afin d’être compris au plus juste de ses intentions. C’est très tôt que lui sera donné le goût de l’Autre. Le goût d’élire l’Autre -parce que différent- comme celui avec lequel il aura à passer des conventions qui porteront vers lui sa pensée singulière avec une chance qu’il ne la trahisse point. Dés l’instant où un bébé vient au monde, dés ses premiers regards, dés ses premiers gestes, il s’engage sur la voie de la « signification pour l’Autre ». Gestes ritualisés, qui gagnent en constance et en conventionnalisation, sont les premières tentatives de faire de l’autre son partenaire de sens. Des signaux aux signes, des signes aux mots, des mots aux phrases, se dessine la voie de la communication humaine à laquelle la langue donnera toute sa puissance et toute sa liberté. Pour que le pouvoir linguistique soit au bout du chemin, un enfant devra pouvoir s’appuyer sur des médiateurs qui l’aideront à sortir du pré carré de la familiarité et de la connivence pour s’adresser à ceux qu’il connaît moins pour leur dire des choses qui ne leur sont pas familières; car tel est le vrai défi de l’apprentissage de la langue. Pour le relever il aura besoin qu’on l’aide à analyser ses échecs et à les transformer en conquêtes nouvelles ; parents et enseignants devrons lui rappeler sans cesse qu’au jeu du langage, c’est l’étranger qui est son partenaire privilégié et l’étrange son sujet d’élection. Plus il affirmera sa volonté de repousser jour après jour les limites du connu et plus il mettra courage et envie dans l’apprentissage d’une langue forte et précise. C’est en effet parce qu’on lui aura donner le désir d’élargir le cercle de ceux à qui il s’adresse et celui des sujets qu’il ose aborder qu’un jeune enfant consentira des efforts pour acquérir un vocabulaire plus riche, des structures plus complexes.

Ces enjeux, un petit enfant ne les découvre pas tout seul ; c’est à l’occasion des premiers échanges que sa mère puis sa maitresse pourront lui montrer que si la conquête du verbe mérite d’être tentée, c’est parce qu’il peut en tirer un bénéfice personnel. Lorsqu’un enfant leur raconte quelque chose qu’elles ne comprennent pas ou qu’elle comprennent mal, il faut qu’elles le lui disent. La crainte de le bloquer ou de lui faire perdre confiance ne doit surtout pas les amener à lui mentir. Rien n’est pire que de faire croire à un enfant qu’on l’a compris lorsque cela n’est pas vrai. Ce serait le tromper et l’empêcher d’avancer. Ce serait lui dire qu’en fait, sa parole ne compte pas pour sa maman, que comprendre ce qu’il dit l’indiffère. En matière d’apprentissage, l’échec révélé et analysé est un formidable moteur - à condition, bien sûr, d’accueillir les tentatives maladroites avec autant de douceur que de fermeté.

Les enfants qui n’ont pas eu la chance qu’on leur dise un jour : « Je ne t’ai pas compris, mais je veux t’aider à te faire mieux comprendre…» sont privés de l’impulsion nécessaire à la maîtrise progressive du langage. Car, il faut le comprendre, un enfant de trois ou quatre ans croit dur comme fer que l’on peut « voir » ce qui est dans sa propre tête. Mieux, il est persuadé que son intelligence et celles de sa mère ne font qu’une. Si sa mère lui dit qu’elle ne l’a pas compris, c’est certainement, pense-t-il, parce qu’elle refuse de le comprendre ou qu’elle y met beaucoup de mauvaise volonté. Autrement dit, si elle ne le comprend pas, c’est qu’elle ne l’aime pas à la hauteur de ses attentes. Pour cet enfant, fusion affective et fusion intellectuelle vont de pair. Toute tentative de distanciation intellectuelle est ressentie comme un déchirement affectif. L’enjeu est donc d’affirmer en même temps et avec une égale fermeté l’altérité intellectuelle de son enfant et l’affection qui les lient : « Je t’aime, MAIS je ne t’ai pas compris. Je te dis que je ne t’ai pas compris, PARCE QUE je t’aime. »

La mère qui indique à un enfant qu’elle ne l’a pas compris doit donc lui dire aussi que, par-dessus tout, il lui importe de le comprendre. En lui disant « je n’ai pas compris », la mère lui fait comprendre une chose essentielle : lui qui n’a que trois ans ou quatre sait des choses que sa mère ne sait pas encore, et la langue est justement faite pour dire à quelqu’un d’autre ce qu’il ignore encore. Cette distance intellectuelle que la mère puis la maitresse imposent à l’enfant n’altère en rien l’immense affection qu’elles lui portent car cette séparation intellectuelle nécessaire est douloureuse pour l’enfant ; elle doit se faire dans la tendresse et la bienveillance et signifier clairement : « je veux te comprendre ». On devra amener l’enfant à expliciter certains des éléments de ses messages afin que s’ouvrent, l’une après l’autre, les fenêtres qui en éclaireront le sens pour elle, sa mère, mais surtout pour les autres. L’enfant aura ainsi l’infinie satisfaction d’avoir acquis le pouvoir d’inscrire dans l’intelligence des autres une trace qui n’appartient qu’à lui, d’enrichir leurs mémoires d’une histoire, d’un sentiment qui n’y étaient pas auparavant. Il aura ainsi la preuve tangible d’une influence accrue sur les autres qui légitime tous ses efforts de mise en mots justes et précis et l’encourage au surpassement.

Certains enfants ont la chance qu’on leur donne le goût de l’exigence, l’appétit de la précision ; d’autres se réfugient dans le flou et le banal pour ne pas s’exposer, pour ne pas se dévoiler à un monde qu’ils pensent indifférent ou hostile. Cantonnés à une communication de stricte connivence, ils se sont repliés sur un vocabulaire flou et réduit. Car plus on connaît quelqu’un, plus on a de choses en commun avec lui et moins on aura besoin des mots précis pour communiquer ensemble. En bref, si un enfant ne s’adresse qu’au petit cercle de ceux qui lui ressemblent, qui ont les mêmes références culturelles, qui appartiennent au même milieu social, cela « ira sans dire ». Il n’aura pas besoin de mettre en mots précis et soigneusement organisés sa pensée. Il partage avec ses alter ego tellement de choses, il subit une telle proximité, il limite tellement les contenus de ses échanges que l’imprécision devient la règle d’un jeu linguistique rétrécis dont les enjeux et les ambitions ne lui ont pas été clairement transmis. Personne n’a dit à cet enfant sans repère que la langue est faite pour le hisser au sommet de ces montagnes où se raréfie l’oxygène du « déjà vu »  et du « déjà su »; là où il ne rencontrera que quelques rares silhouettes indistinctes avec qui l’idée même de l’échange est un défi ; là où les mots peinent à porter une charge si lourde qu’ils ont sans cesse la tentation d’abandonner la partie, pour laisser place à l’indifférence et à la violence. Personne ne l’a équipé pour cette douloureuse et merveilleuse escalade.

C’est la qualité de l’accompagnement familial puis scolaire qui conditionne la réussite de l’apprentissage linguistique d’un enfant. On ne s’en exonère pas en lui achetant un jeu ou un logiciel, ou en le collant devant une émission de télévision fut-elle éducative. Un des droits fondamentaux du petit enfant est qu’on porte une attention constante à ce qu’il dit. Il a besoin qu’on lui donne régulièrement des mots nouveaux ; il veut voir dans les yeux de l’adulte que l’on accueille avec vigilance ses tentatives parfois maladroites mais toujours signifiantes. Il demande que l’on s’engage à ses côtés, avec autant de bienveillance, d’exigence que de constance… C’est cette présence attentive, cette écoute affectueuse et lucide, cette parole qui alterne connivence et distance dont sont privés bon nombre d’enfants quelque soit leur appartenance sociale. Une des mutations les plus importantes de notre société tient au fait que les familles sont amenées à confier beaucoup plus tôt qu’auparavant leurs enfants à d’autres. Il ne s’agit pas de le déplorer ; il est vain de regretter avec nostalgie l’heureux temps où tous les petits enfants bénéficiaient plus longtemps de la chaleur du foyer familial. La seule question qui mérite d’être posée est la suivante : comment assurer, à un moment crucial du développement d’un enfant, une qualité d’accueil et d’accompagnement qui lui donne les meilleures chances d’épanouissement ?

Parlons clair ! La conquête par les femmes des postes de responsabilités au plan professionnel, associatif et politique est sans aucun doute la meilleure chose qui pouvait arriver à notre société toute entière. Encore faut-il que cette émancipation soit accompagnée de mesures sociales telles qu’une mère ne soit pas déchirée entre des obligations professionnelles exigeantes et sa volonté de donner à son enfant le temps d’affection, d’écoute et de compréhension qu’elle sait indispensable à son épanouissement. Nous, pères, maris ou compagnons, n’avons pas voulu ou su compenser la juste prise de responsabilités de nos compagnes ; dans la plupart des cas, nous n’avons rien ou très peu changé à nos ambitions professionnelles et à nos habitudes de vie. Il m’apparaît injuste et scandaleux qu’une femme ne puisse pas conjuguer avec sérénité son travail et son rôle de mère-médiatrice. Au lieu d’avoir octroyé à tous les Français des loisirs supplémentaires à travers la loi limitant le temps de travail à 35 heures, j’aurais préféré que l’on fasse un effort significatif pour permettre aux mères (ou aux pères d’ailleurs) de jeunes enfants de partager leur temps entre leur profession et l’éducation de leurs petits, et ce, avec l’assurance totale que ce partage ne nuirait en rien à l’avancement de leur carrière. On ne peut pas condamner un tout petit enfant à ne voir sa mère qu’une heure à peine par jour pendant la semaine ; on ne peut pas condamner une mère à laisser toute la journée son enfant à des gens qui ne pourrons pas jouer un rôle de médiateur dévoué et attentif. Il est bien beau de parler de parité, mais si cette juste cause n’est pas portée par des mesures qui garantissent aux femmes un équilibre serein entre l’accompagnement de son petite enfant et sa responsabilité professionnelle, elle restera un simple mot d’ordre et cachera mal une très profonde injustice.

Et, pour couronner le tout, les grands-parents, en bien meilleure forme qu’auparavant et beaucoup plus sollicités, sont moins disponibles, et ne peuvent apporter à leurs petits-enfants cette présence rassurante et apaisante de la « génération d’avant ». L’accélération de plus en plus importante de l’obsolescence des mots est due en grande partie au fait que les grands parents ont moins qu’auparavant, l’occasion de passer leurs mots plus anciens à leurs petits-enfants. En bref, la transmission du vocabulaire se fait de moins en moins bien, entraînant un appauvrissement de génération en génération.

Nous vivons donc une époque où la médiation familiale, pour les meilleures raisons du monde, s’affaiblit et vient à manquer au moment où justement l’enfant en a le plus besoin dans son développement. La question qui se pose alors est : Qui prend le relais ? Ou, en d’autres termes, que fait-on des petits enfants de notre pays ?

L’école n’apporte pas actuellement une réponse satisfaisante et honorable à ces enfants de deux ans qui sont à un moment crucial de leur développement linguistique. Comment peut-on en effet imaginer que 30 enfants réunis dans une salle de 50 à 60m2, confiés aux bons soins d’une institutrice qui n’a pas été formée pour cela, puissent trouver des conditions favorables à leur développement psychologique, linguistique et social ? L’école fournit aujourd’hui une très mauvaise réponse à une vraie question posée par de profondes mutations culturelles et d’importantes transformations dans l’organisation familiale. Disons le clairement, ce n’est pas sa véritable mission.

L’indifférence et le cynisme avec lesquels les politiques ont traité la question de l’accueil des petits enfants de ce pays, sont responsables de l’insécurité linguistique dans laquelle se trouvent certains d’entre eux plus tard. Notamment, bien sûr, ceux qui ne trouvent pas à la maison l’accompagnement attentif d’un adulte qui saura, lorsqu’il le faut, lui dire qu’il ne l’a pas compris mais qu’il existe des moyens linguistiques de se faire comprendre. Car la garde n’est pas la même pour tous : qu’y a-t-il de commun entre un petit enfant que sa mère dépose la mort dans l’âme à sept heures et demie le matin pour le récupérer à dix-huit heures et celui qui ne passe à l’école ou chez une nounou qu’une demi-journée de temps en temps ? C’est pour le premier que l’incurie et l’absence d’imagination de l’état, des collectivités et des entreprises met en danger son développement linguistique et intellectuel.

Si tout ne se joue pas de zéro à quatre ans, force est de constater que c’est à cette période de l’enfance que se construit la signification de l’acte de parole et de compréhension. C’est la que se prennent les bonnes et les mauvaises habitudes de communication. C’est là que se forge le courage et la volonté d’être compris et de comprendre l’Autre aussi différent, aussi éloigné soit il. Je tiens les insuffisances de médiation familiale et scolaire que subissent certains enfants dans les premières années de leur vie pour être en partie responsables des insupportables inégalités linguistiques qui mettent en danger leur parcours scolaire et leur intégration sociale.

 

Il faut aussi fortifier l’école maternelle car elle constitue la seule réponse à un problème aujourd'hui posé par bien des élèves de trois à cinq ans : bien des enfants de langue maternelle française, de parents francophones, arrivent en effet à l'école avec une langue orale très éloignée de la langue qu'ils vont rencontrer en apprenant à lire et à écrire. Ne craignons pas de le dire, ils parlent une langue étrangère à celle sur laquelle va reposer leur apprentissage de la lecture et de l'écriture. Le langage dont disposent certains élèves à la veille d'entrer au cours préparatoire est ainsi incompatible dans ses structures même avec une entrée sans rupture dans le monde de l'écrit. Ces inégalités sont d’autant plus préoccupantes que nous savons aujourd’hui qu’un déficit grave de vocabulaire risque de perturber gravement l’apprentissage de la lecture. À six ans, quand il arrive au cours préparatoire, un enfant est censé avoir construit dans sa tête un répertoire de quelque de 1 500 mots oraux. Cela lui permet, lorsqu’on lui parle, de reconnaître le « bruit d’un mot » et d’en comprendre le sens en interrogeant ce petit dictionnaire mental oral. Dès le début de l’apprentissage de la lecture, on va lui apprendre à traduire en sons ce qu’il découvre en lettres. Il va donc pouvoir faire appel à son dictionnaire de mots oraux pour avoir le sens d’un mot écrit qu’il a appris à déchiffrer. C’est pourquoi la maîtrise des relations entre lettres et sons est une composante indispensable de la démarche d’apprentissage de la lecture. Il faut savoir que, dans tout texte français écrit, un lecteur peut établir, sans risque de se tromper, les relations de 85 % des lettres avec les sons qui leur correspondent respectivement, pour peu que l’on ait pris la peine de lui apprendre à maîtriser ces correspondances. Prenons un exemple.

Vers la fin du premier trimestre du cours préparatoire, Un enfant « tombe » sur le mot « carrelage » qu’il n’a encore jamais rencontré à l’écrit. Par contre, sa maîtresse lui a appris que chacune des lettres ou chaque groupe de lettres composant un mot correspond respectivement à un son de la langue, et ce dans un ordre et une combinaison particulière. Il va donc, pas à pas, construire le signifiant phonique du mot « carrelage » non pas pour « faire le bon bruit » correspondant à la combinaison graphique, mais parce ce que ce bruit reconstitué représente pour lui la clé d’accès au sens. Il sait que la lettre C (lorsqu’elle est suivi de A) se prononce /K /; que la lettre A se prononce /A / ; Que RR renvoie au son /R/ ; E à /E/ ; L à /L/ ; A à /A/ et G à /J/( si suivi de E). En découvrant sous les neuf lettres de « carrelage » les sept sons /KARELAJ/ dans leur arrangement syllabique, il va pouvoir interroger son « dictionnaire mental » afin d’obtenir le sens qui correspond à cette combinaison phonique. En d’autres termes, le « bruit du mot » ainsi reconstitué va lui permettre de s’adresser à ce dictionnaire mental, qui est celui qui lui permet de comprendre les discours oraux, en lui demandant : « Y a-t-il un abonné au numéro que je demande ? », et ce dictionnaire lui livrera le sens du mot écrit qu’il vient de découvrir, sans qu’aucun adulte n’intervienne. Le déchiffrage est conçu pour être la clé d’un accès autonome au sens.

On comprend alors l’importance décisive de la quantité et de la qualité du vocabulaire qu’un enfant possède avant qu’il apprenne à lire. Si l’enfant ne possède qu’un nombre très restreint de mots souvent peu précis, alors son dictionnaire mental lui répondra le plus souvent : « Il n’y a pas d’abonné au numéro que tu as demandé. » Et à force de ne pas recevoir de réponse à sa question, l’enfant risque d’en déduire « qu’il n’y a jamais d’abonné », c’est-à-dire qu’il n’y a aucun sens derrière le bruit qu’il a construit. Ce n’est donc pas le fait de déchiffrer qui est responsable d’une lecture dépourvue d’accès au sens, c’est le déficit du vocabulaire oral qui empêche l’enfant d’accéder au sens des mots écrits. La traduction en sons des lettres ou groupes de lettres n’a d’autre but que d’interroger le dictionnaire mental qu’il a constitué pour comprendre ce qu’on lui dit. La pénurie de vocabulaire oral ne permet pas à l’apprenti lecteur d’accéder au sens des mots écrits justement parce qu’ils ne figurent pas dans son stock langagier. Faute d’un vocabulaire suffisant, la maîtrise du code écrit le conduit alors à produire uniquement du bruit et non du sens, ce qui, on en conviendra, n’est le but de la lecture. Ne l'oublions pas, apprendre à lire n'est pas apprendre une langue nouvelle, c'est apprendre à coder différemment une langue que l'on connaît déjà à l’oral. Si un enfant se trouve enfermé dans un usage restreint du vocabulaire et de la syntaxe il se trouve d'emblée coupé de la langue écrite. La famille et l’école doivent à tous les enfants une sécurité et une richesse de vocabulaire qui leur permettent, une fois élucidés les mécanismes du code écrit, d’interroger leur dictionnaire mental pour accéder au sens de mots qu’ils ont appris à déchiffrer. Si l’on n’y prend garde, un enfant qui souffre d’un déficit sérieux de vocabulaire à l’entrée au cours préparatoire aura beaucoup de difficulté à apprendre à lire, et ce quelle que soit la méthode de lecture qui sera utilisée.

Porter un élève vers une bonne maîtrise du langage oral en enrichissant son vocabulaire, en l’aidant à ciseler ses phrases, c’est certainement le meilleur moyen de le préparer à apprendre à lire ; c’est aussi la meilleure façon de le lier aux siens et aux autres.

 

 



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10 novembre 2010 3 10 /11 /novembre /2010 16:46

 

LE FILM "LE SECRET DE CHANDA"

chanda-1.jpg

 

http://www.familles-laiques-de-vaux-le-penil.fr/article-cinema-le-secret-de-chanda-56803742.html

 

L’avant-première aura lieu le mardi 23 novembre à 20h au Max Linder (24, boulevard Poissonnière – 75009 Paris )

 : Grands Boulevards

Parking : Rex Atrium – 7 rue du faubourg Poissonnière

Nous pouvons disposer de places avant-première, si vous désirez pouvoir disposer de places, contactez le siège de l'association

 

FICHE PEDAGOGIQUE

 

Le Secret de Chanda” est un film qui permet une véritable exploitation pédagogique en classe, et plus particulièrement en direction des élèves des deux premiers cycles du collège (11 à 14 ans). Ce long-métrage donne plusieurs clés de compréhension pour mieux appréhender l’Afrique du Sud contemporaine et prendre conscience des ravages du SIDA sur le continent africain. Ce film est ainsi vecteur de connaissances à la fois géographiques et culturelles, et favorise aussi le dialogue sur la prévention du SIDA. Il devrait permettre de s’interroger sur les préjugés et les tabous qui entourent la maladie dans nos sociétés. Enfin, le personnage de Chanda, auquel les élèves pourront s’identifier, peut servir de modèle par son courage, son dévouement sans faille et sa lutte personnelle pour rétablir la vérité.

Les connaissances préalables au visionnage du film :

 

* Situer l’Afrique du Sud sur un planisphère ou une carte, expliquer ce qu’est un township.

* Faire des recherches sur le virus du SIDA, les différents facteurs de transmission et les moyens de prévention, évoquer les médicaments qui permettent aujourd’hui de lutter contre le VIH.

* Éventuellement faire lire le roman ou des extraits du roman à la classe pour que les élèves s’interrogent sur son adaptation à l’écran.

En aval, un questionnement permettra de compléter ces notions et d’en faire émerger de nouvelles, tout en laissant les élèves trouver les réponses et construire eux-mêmes leur savoir à partir des éléments du film.

Exemples de questions : “Pourquoi Chanda est-elle mise à l’écart par les habitants du village ? Pourquoi le mot SIDA n’est-il jamais employé ?” “Comment comprenez-vous les difficultés de l’amitié entre Chanda et Iris ?” “Jusqu’où seriez-vous prêt à aller pour rétablir la vérité ?”

Les notions à faire émerger :

* L’absolue nécessité de parler des dangers du SIDA et de lutter contre sa propagation en Afrique du Sud et dans le reste du monde.

* Les risques de l’obscurantisme et des traditions comme sources de repli sur soi et de négation d’une réalité sociale.

* La cellule familiale face au reste de la société.

* L’avenir des enfants du tiers-monde et en particulier des orphelins.

Le pari de ce film consiste à évoquer de manière à la fois émouvante et réaliste le destin d’une adolescente qui se bat pour que la réputation de sa mère ne soit pas bafouée. Si le SIDA est au coeur de l’histoire, ce n’est pas un film sur les victimes du virus. C’est un film sur le passage à l’âge adulte, et c’est ce qui le rend universel.

 

DU LIVRE AU FILM : L’ADAPTATION CINÉMATOGRAPHIQUE

 

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Adapter un livre au cinéma est toujours un défi. En effet, le pouvoir des mots sur l’imagination du lecteur est extraordinaire, car absolument unique. C’est une immersion individuelle. Chaque lecteur projette des images spécifiques, qui n’appartiennent qu’à lui, à partir d’un même texte. En résumé, la façon de “vivre” un livre est éminemment subjective.

Le travail d’adaptation consiste à essayer de retranscrire de manière la plus fidèle possible ce qui fait l’essence du livre, en utilisant les techniques de narration propres au cinéma. Le réalisateur explique sa démarche : “Le roman est écrit à la première personne.

Mais, j’ai préféré privilégier la force des images et le jeu de l’actrice à une voix-off qui aurait commenté l’action pour donner accès à la pensée de Chanda. Pour la cohérence du film, il a aussi fallu changer son âge. Si dans le livre elle a seize ans, en réalité, à cet âge là, les jeunes sud-africains ont déjà perdu leur caractère d'enfant.”

 

LE SILENCE QUI TUE DANS LES COLLINES” PAR JEAN-PHILIPPE RÉMY

 

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Extraits d'un article du journal , paru le samedi 19 juin 2010

Joyce Mshali parle de ses enfants. De la peur qu'elle a de les voir emportés

par la maladie qui fauche les collines du Kwazulu-Natal. […] Joyce Mshali a

déjà perdu un fils. Son aîné. Veuve, elle voudrait protéger ses trois autres enfants.

Mais, pour cela, il faudrait commencer par en discuter. Et cela, on n'y

parvient pas dans la famille. Joyce a bien essayé de discuter avec son fils :

Il rit et il parle d'autre chose”, se désole-t-elle. “Les jeunes ne veulent pas

parler de ça, parce qu'ils seraient obligés de reconnaître qu'ils ont plusieurs

partenaires.”

[…] Avec son second fils comme avec sa fille aînée, qui a déjà un bébé, la loi

du silence n'est pas imposée par la mère, mais par les enfants, qui avancent

que la “honte” les empêche d'aborder le sujet. Ce silence est le tourment de

Joyce Mshali : “Quand mon fils est tombé malade, je ne savais pas ce qu'il

avait, j'étais ignorante. Quand j'ai compris, c'était trop tard, et il est mort. Je

ne veux pas que cela arrive avec les trois autres.”

[…] Pour Tenjiwe, sa fille cadette de 18 ans, Joyce a repris d'autorité une

vieille tradition tombée en désuétude, celle des tests de virginité, pratiqués

désormais dans la région afin de lutter contre le sida. […] C'est le jour où

passe une représentante d'une organisation, Humana, spécialisée dans la

prévention du sida dans ces collines où le chômage frappe durement. Organisés

comme une armée, avec uniforme rouge vif, casquette et grades allant

jusqu'au “commandant de division”, les membres de l'organisation tentent

de faire du porte-à-porte pour livrer une guerre qui semble perdue chaque

jour. […]

Une des membres, Florence, tente de lire à voix haute un petit livret sur la

prévention. Ses paroles flottent dans l'air, tandis que chacun dans la pièce

semble regarder ailleurs. Une fois sortie, la jeune femme avoue : “Dans la

plupart des maisons, dès qu'on aperçoit nos casquettes rouges, les portes

se ferment, on nous crie de nous en aller. Quand on entre quelque part, les

voisins déduisent qu'il y a une personne infectée dans la maison.”

Après les années de déni, la question du sida est à présent prise à bras-lecorps

en Afrique du Sud. Les traitements sont disponibles, une campagne

nationale engage à se tester. [...] Dans les collines du Kwazulu-Natal, on se

prend à espérer malgré le poids des silences.

 

LE ROMAN

 

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La première parution du roman “Le Secret de Chanda” aux Etats-Unis date de 2004. Le livre remporte   de nombreux prix et devient un best-seller dans onze pays. En France, il paraît aux éditions Bayard

en 2006.

Dans le livre, Chanda, seize ans, découvre non seulement l'omniprésence de la mort dans certaines régions

du sud de l'Afrique, mais aussi le fait que personne dans son entourage n'ose parler ouvertement de l'origine

de ces décès : le SIDA. “Le Secret de Chanda” raconte l'histoire d'enfants que la vie force à devenir responsable

beaucoup trop tôt, et qui ne connaîtront jamais une enfance normale.

 

LE FILM

 

Le réalisateur du film est né en Afrique du Sud. Il a connu l’époque de l’Apartheid (qui signifie “séparation” en afrikaans et s’est concrétisé jusqu’en 1991 par la ségrégation raciale entre noirs et blancs) puis celles de la transition et de la “réconciliation”, avant de s’installer en Allemagne. Il explique qu’en Occident, les gens

ont tendance à faire des généralisations hâtives quand ils parlent de l'Afrique. Avec Le Secret de Chanda”, il a voulu être très réaliste pour que les spectateurs aient un aperçu plus juste de son pays. Par exemple, le film a été tourné dans un village et à l’intérieur de maisons qui existent vraiment. Les acteurs auraient aussi pu

jouer en anglais, mais ils parlent en Pedi, un dialecte local.

 

LES VÉRITABLES VECTEURS DE PROPAGATION DU SIDA :

NON-DITS & TABOUS

 

Je me rappelle que maman me conseillait de garder ma colère pour combattre l'injustice.

Désormais, je sais ce qui est injuste : le silence qui règne autour du sida.”

Cet extrait du roman résume la souffrance de Chanda. Personne n’ose admettre que Lillian, sa mère, est séropositive. Sa maladie est tellement honteuse qu’on ne peut même pas prononcer son véritable nom : le SIDA. Pour Madame Tafa, leur voisine, sa mère subit un “châtiment divin”. Ce déni est accentué par l’ostracisme

dont Lillian est victime. Sa soudaine et mystérieuse disparition, sous prétexte que la maison a été envoûtée” est en réalité un bannissement de la communauté. Petit à petit les préjugés, la superstition et l’obscurantisme infestent le village, le transformant en un lieu où règnent l’intolérance et la haine. Enfin, même le recours à la

science s’avère être un long combat, car des médecins charlatans profitent du désarroi et de l’ignorance de la population pour manipuler leurs patients.

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9 novembre 2010 2 09 /11 /novembre /2010 06:58

Ca y est, c'est parti !

 

Le Service Culturel de la Ville de Vaux le Pénil, à partir de la pièce de théâtre " Sacco et Vanzetti" programmée le vendredi 26 novembre prochain à "La Grange" de la Ferme des Jeux, a eu l'idée de créer une manifestation autour de l'engagement..

Amnesty International, la Ligue des Droits de l'Homme et le Rochetons, sollicités, ont acceptés de participer. Notre Association et celle de "La Ferme des Jeux", ont décidé d'apporter leur soutien à cette manifestation.

C'est ainsi que sur ce thème " (Sans) Avec engagements de votre part", 3 séances cinéma sont programmées, ainsi qu'une soirée Café Philo, et en clôture la pièce citée plus haut entre le 8 et le 26 novembre vont avoir lieu.

 

Ce festival a donc débuté hier soir avec la projection du film "La Révélation" présenté par Amnesty International.

Un film riche d'enseignement sur le focntionnement et les procédures du Tribunal International, mais aussi sur les différentes tractations, négociations pour concilier à la fois, la justice vis à vis des crimes commis et celle à rendre aux victimes, et les intérêts politiques et économiques des pays, principalement, comme le traitait si bien ce film, au sein de la communauté européenne.

Les échanges qui ont suvi la projection du film ont été intéressants.

 

Nul doute que les programmations suivantes seront aussi intéressantes. Aussi ne manquez pas les prochains rendez-vous

  • Mardi 16 novembre à 20h30 : "Solutions locales pour un désordre local" fim de oline SERRAULT, soirée pilotée par Attac 77 Sud
  • Lundi 22 novembre à 20h30 : "Les arrivants", film documentaire de Claudine BORIES et Patrice CHAGNARD, présenté par le Rocheton et le Ligue des Droits de l'Homme
  • Jeudi 25 novembre à 20h30 : "D'où vient notre besoin de justice ?", débat animé par Anne-Marie CLAIRE, professeure de philosophie
  • Vendredi 26 novembre  à 20h45 : "Sacco et Vanzetti"

N'hésitez pas à aller sur les sites de la ville de Vaux le Pénil, de la Ferme des jeux, pour avoir plus de renseignement.

 

Patrice THEVENY

Président de Familles Laïques de Vaux le Pénil

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  • familles-laiques-de-vaux-le-penil.over-blog.com
  • C'est une association familiale laïque qui lie le combat social et le combat laïque
Son projet associatif s'inscrit dans le PAL ( prestation d'animation locale) et le PAL Vaux le Pénil est adhérent à la Fédération des Centres Sociaux 77
  • C'est une association familiale laïque qui lie le combat social et le combat laïque Son projet associatif s'inscrit dans le PAL ( prestation d'animation locale) et le PAL Vaux le Pénil est adhérent à la Fédération des Centres Sociaux 77

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Qui sommes nous ?

Association fondée sur le principe de la laïcité,

intervenant dans tous les domaines

 où l'intérêt des familles est concerné.

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Animée uniquement par des bénévoles, l'association propose différentes actions telles que : Accompagnement scolaire, alphabétisation, info dettes, écoute et soutien des familles, écrivains publics, informatique, échanges de savoir-faire. 

 

Surtout n'hésitez pas à nous laisser des commentaires en utilisant le lien en dessous de chaque article De même, lisez les commentaires, ils vous en inspireront peut-être d'autres Notre EVS est subventionné par la Caisse d'Allocations Familiales 77 et le Conseil Régional d'Ile de France