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26 décembre 2010 7 26 /12 /décembre /2010 07:30

ANNEE 2011 : des vœux mitigés de Familles Laïques de Vaux le Pénil

  

image-de-pere-noel-anime

   

 En ce début d’année, l’association familiale laïque de Vaux le Pénil, ses responsables, ses bénévoles, adressent à la population pénivauxoise ses meilleurs vœux pour 2011.

 

    Cependant, s’il est de tradition de se projeter vers l’avenir, Familles Laïques ne peut s’empêcher de faire un bilan de l’année 2010 qui fut une année difficile pour l’ensemble des familles, particulièrement des plus modestes. En effet, outre les revenus qui n’ont pas augmenté suffisamment, les hausses du coût de la vie, des prélèvements divers et variés, les désengagements de l’état notamment en matière de service public sont venus impacter le pouvoir d’achat de celles-ci.

    Et ce qui se profile pour 2011 ne va certainement pas arranger les choses : de quelque côté que l’on se tourne, santé, éducation, logement, la politique est à la rigueur. Toutes les services sociaux, toutes les associations caritatives constatent l’augmentation de la précarité.

 

    Notre association locale, qui n’intervient pas directement dans ce champ d’action, tentent d’alerter l’opinion public. Malgré ce contexte, l’optimisme des bénévoles de Familles Laïques reste intact, et permet de poursuivre les actions engagées.

 

-oOo-

 

    Qu’il me soit permis à cette occasion des vœux, de lancer un appel au bénévolat, pour l’une d’elle : l’informatique. Les demandes affluent et sont très diversifiées : victime de ce succès, cette activité risque de péricliter ou de disparaître. Faute de bénévoles en nombre suffisant et aussi de locaux et de matériels, nous n’arrivons pas à ouvrir des créneaux horaires supplémentaires. Une convention avec la ville pour utiliser l’espace informatique de l’Arcature est en projet, mais sans bénévoles supplémentaires, ce dernier est voué à l’échec.

    Aussi, si l’échange de « savoir faire » vous tente,

n’hésitez-pas à nous contacter.

 

A tous et à toutes, Bonne et Heureuse Année 2011.

 

Patrice THEVENY, Président de Familles Laïques Vaux le Pénil

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26 décembre 2010 7 26 /12 /décembre /2010 07:20

Bonjour à tous,

Sûrement un nouveau conseil avisé de Jean-François, lecteur boulimique à la limite de l'addiction.

Patrice THEVENY

 

« Je suis arabe

… et je m'en sors ! »

livre de Kenza Braiza - Editions de l'Hèbe - novembre 2010 - 158 pages

 

                                               Derrière l'étiquette....

 

Voici un livre plaisant à lire, intéressant qui permet de combattre efficacement toutes

les stupidités qui circulent ça et là sur la communauté « arabo-musulmane ».

Au moment où les « fous de dieu » et les xénophobes identitaires et leurs alliés se déchaînent contre l'autre, au nom d'une idéologie de rejet, il est bon qu'en termes simples tous les clichés soient démontés.

L'existence du fondamentalisme est indéniable mais il reste marginal, malgré la volonté et l'activisme de ses adeptes et les images d'épinal véhiculées.

L'auteure, fille d'un père irakien et d'une mère algérienne montre et démontre même que l'arabité peut constituer un atout pour la personne issue de cette culture et pour le pays dans lequel elle vit.

J'ai d'ailleurs fort apprécié d'encadrer des stages BAFA à Orly et dans le Val de Marne, j'y ai formé de très nombreux jeunes d'origine arabe et kabyle fort dynamiques et ayant des capacités indéniables..

Je n'idéalise pas et il m'est arrivé assez souvent d'insister sur un certain nombre de principes comme celui instaurant l'égalité des droits entre les filles et les garçons....D'ailleurs sur ce terrain, les « beurettes » m'apportaient souvent une aide efficace.

Je ne partage pas la totalité des points de vue de l'auteure notamment quand elle salue la création du CFCM ( Conseil français du culte musulman) mais je reste en accord avec elle sur l'essentiel.

Elle aborde toutes les questions, y compris celle de la sexualité des femmes musulmanes.

Ce « n'est pas une chose simple et débridée par essence. Elle est toujours le fruit d'une bataille, d'une conquête: contre les hommes en général, contre les hommes de la famille en particulier qui n'ont de cesse de protéger la virginité des jeunes femmes, contre les non-dits et les interdits, contre leur propre culpabilité à écouter leurs désirs et à jouir... »

Elle fait la peau aux idées reçues et elle fait mouche à tous les coups en démontant la mécanique infernale du racisme qui s'appuie sur des préjugés négatifs.

 

Jean-François Chalot

 

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11 décembre 2010 6 11 /12 /décembre /2010 11:32

5550

  

« Le soupir »
conte de Marjane Satrapi
Editions Bréal

12 €
55 pages
octobre 2010

   

 La quête du souffle de la vie

 

Qui a prétendu que la curiosité était toujours un vilain défaut ?
Rose, grâce à son esprit d'initiatives va ainsi pouvoir redonner de l'espoir à des personnes tristes ou même désespérées...
Il suffit de regarder et d'intervenir au bon moment …
Le monstre n'est pas toujours un être abjecte, il peut parfois cacher un profond désespoir !
Le comportement de certains enfants est compréhensible à ceux qui prennent la peine de réfléchir
et d'observer.
Rose va t-elle trouver le bonheur et la plume permettant au prince-charmant bien entendu- de recouvrer la vie ?
Marjane Saprati, cette graphiste iranienne qui a fui l'islamisme et nous a offert Persépolis nous propose là un conte superbe.
Ce livre aéré, bien écrit et accessible à partir du cours moyen est parsemé de dessins.
Le lecteur retrouve tout l'art de la représentation par le trait de l'auteure qui y rajoute pour l'occasion  les couleurs indispensables à toute histoire merveilleuse

 

Jean-François Chalot

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8 décembre 2010 3 08 /12 /décembre /2010 12:05

KROTOCUS.jpgGoupille et ses poules

 

 

« Krotokus Ier

Roi des animaux »

livre-fable écrit par Caryl Férey

éditions Pocket Jeunesse

219 pages

14,90 €

novembre 2010

 

Conte fantastique ( le double sens étant de mise)

 

Le « héros » de cette fable est un lion, le bien nommé : sa « saignerie » par son perfide valet : l'incontournable singe.

Qu'il est difficile de garder le pouvoir quand tout un peuple nous déteste !

Certains y arrivent encore !

Ce souverain n'est pas petit, il est grand, fort mais pour éviter de perdre sa place à la suite d'élections démocratiques, il lui faut un subterfuge....

L'idée géniale lui vient du singe qui lui conseille de marier son fils à la princesse des Danaïdes :

un magnifique papillon....

Comme l'héritier ne recherche pas le pouvoir et préfère l'oisiveté, il suffira à son père d'organiser une grande cérémonie pour présenter le futur roi avant la treizième lune...tout en gardant tout le pouvoir.

Le lecteur nage ici dans le merveilleux...Vouloir marier un fauve à un insecte !

Très vite, l'histoire nous captive et nous entraîne à la recherche de cette fiancée enlevée par des hyènes-pirates.

Le navire royal commandé par un renard végétarien qui aime la chaleur du corps des poules va dériver sur des iles où de curieuses surprises et déconvenues attendent les voyageurs....

Même la vache Pâquerette, valet aimé du papillon est du voyage.

 

Ce livre s'adresse à un lectorat jeune de 9 à 99 ans, ce qui n'empêche pas l'auteur de faire des clins d'œil à l'actualité.

Krotokus premier et son équipage vont être expulsés assez brutalement par un tyrannosaure qui n'y va pas par quatre chemins :

« Nous de nous mélangeons pas, nous! Contra le lézard comme si c'était un motif de fierté. Nous restons entre nous, purs, afin de perpétuer la seule race qui vaille: la nôtre! Nous ne voulons pas de vous, de vos différences, de votre culture,de vos coutumes.... »

 

J'ai passé un très agréable moment avec cette histoire fantastique...N'hésitez pas à être du voyage !

 

Jean-François Chalot

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5 décembre 2010 7 05 /12 /décembre /2010 18:41

dett2.jpg 

Depuis plusieurs années, de nombreuses familles inquiètes devant leur situation sociale et financière préoccupante s'adressent aux associations familiales et de consommateurs pour obtenir de l'aide et des renseignements.

Beaucoup d'entre elles, surendettées ont exprimé leur détresse...

Si certaines ont été des proies pour les maisons de crédits révolving, d'autres subissent de plein fouet les conséquences des « accidents » de la vie : réduction de salaire, chômage, séparation du couple....

En 2005, plusieurs associations familiales seine et marnaises de différentes obédiences ont décidé de mutualiser leurs moyens afin d'agir ensemble avec le soutien de l'UDAF 77.

Un collectif info-dettes regroupant trois associations familiales et le Secours populaire s'est constitué sur l'agglomération melunaise.

Des permanences tournantes sont assurées afin que chaque semaine des familles en difficultés puissent trouver sur l'une des villes de l'agglomération un lieu d'écoute et un ou plusieurs bénévoles capables de les aider.

Il s'agit d'établir avec les demandeurs un diagnostic personnel de la situation et de les aider, à élaborer, si cela s'avère nécessaire un dossier de surendettement .

Les bénévoles ne font pas à la place des familles.

Ils assurent un accompagnement individuel .

Aucune remarque, ni critique n'est de mise, « l'écoutant » se doit à la fois de n'émettre aucun jugement de valeur sur le bienfondé de telle décision de crédits et à la fois de ne rien communiquer à une tierce personne de l'état de tel dossier.

Comme il ne suffit pas d'être de bonne volonté pour être efficient ou du moins efficace, le collectif et l'UDAF ont décidé d'organiser une formation en direction des bénévoles afin qu'ils connaissent toute la démarche allant du dépôt du dossier à l'élaboration du plan de redressement proposé par la Commission de surendettement ....

Les bénévoles se cultivent et grandissent en connaissance, ce qui constitue une valorisation de leur action et peuvent ainsi mieux répondre aux questions que peuvent se poser les familles.

Aujourd'hui en 2010, la Confédération Syndicale des Familles, le CDFAL (Conseil départemental des Associations Familiales Laïques), l'Association des Familles protestantes et le Secours Populaire Français ont étendu leur action au de là de l'agglomération de Melun....

Ces associations portent des valeurs proches.

Elles essayent de développer des actions de solidarité en direction de toutes les familles et notamment les plus vulnérables en n'hésitant pas de dénoncer les attaques que subissent les ménages : hausses du prix du gaz et de l'électricité, quasi gel des prestations familiales; augmentation du nombre de médicaments non remboursés....

Nous continuons à assurer des permanences tout en mettant en place des « animations » afin de prévenir le surendettement actif et de combattre les requins que sont les marchands de crédits.

Il va sans dire que nous ne demandons aucune contribution, ni cotisation aux personnes qui viennent dans nos permanences, notre « gratification », c'est le soulagement exprimé par les demandeurs et aussi la volonté que beaucoup expriment de ne plus retomber dans les griffes des marchands de rêves.

Le nombre de dossiers déposés à la Banque de France ne cesse d'augmenter dans notre département comme dans d'autres.

Si 3582 dossiers ont été traités en Seine et Marne, ce sont 3680 dossiers qui ont été déposés fin septembre 2010...L'augmentation est exponentielle et aucune éclaircie n'apparaît dans le ciel.

 

Jean-François Chalot

 

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3 décembre 2010 5 03 /12 /décembre /2010 14:33

Des dépenses jugées mal venues par notre association familiale qui estime qu'il est d'autres priorités pour la communauté d'agglomération melunaise.

Trop de familles vivent mal, trop de travailleurs galèrent pour s'en sortir, pour se rendre à leur travail à cause de transports en communs mal adaptés.

                  Et la liste n'est pas terminée ...

à vous de la complèter en ajoutant des commentaires.

                 A vous de réagir aussi, dans notre sens ou non d'ailleurs.

Lançons le débat !

 

Ci-dessous un communiqué de presse que nous envoyons ce jour même.

 

 

 

UN MUSEE NATIONAL DE LA GENDARMERIE A MELUN

LES FAMILLES LAIQUES CONTRE SON FINANCEMENT PAR LA CAM

 

L’Association Familles Laïques de Vaux le Pénil tient à s’exprimer à ce sujet.

S’il n’est pas question pour elle d’être pour ou contre ce projet ou d’en juger l’opportunité ou pas, elle ne peut rester silencieuse quant au financement de celui-ci.

 

En effet, il incombe à la Communauté d’Agglomération de Melun une participation à hauteur de 50% du projet environ, et ses élus viennent de voter ce budget. Il s’agit d'un peu plus de  10 millions d’euros au total, dont 4 devraient provenir du mécénat d’entreprise et autre, mais si ce chiffre n’est pas atteint, la CAM devra mettre la main à poche pour le reliquat.

 

Pour Familles Laïques, à l’heure où tant de jeunes et de moins jeunes peinent se loger, où des familles vivent en dessous du seuil de la pauvreté, où des coupes sombres sont faites dans les domaines aussi importants que les transports, la culture, il y a de quoi s’indigner.

 

Notre association tient à attirer l’attention de l’opinion publique, de toutes les familles, car tout un chacun sera touché, sur ce plan de financement.

 

L’association se réserve le droit de mener des actions en direction des élus afin de les placer devant la responsabilité de ce qui découlera de ses dépenses dont la CAM pourrait utiliser à d’autres actions notamment sociales.

 

Patrice THEVENY – Président de Familles Laïques de Vaux le Pénil 

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2 décembre 2010 4 02 /12 /décembre /2010 07:25

 bONNEMAYRE.jpg

 

Samedi 20 novembre 2010

Vaux Le Pénil Conférence publique organisée par le CDAFAL 77

Thème : «  L’accueil éducatif des tous petits »

Conclusion par le Président du CNAFAL

Jean-Marie BONNEMAYRE

 

 

Tout d’abord, je voudrais indiquer mon parfait accord avec les différents intervenants qui m’ont précédé à la tribune de ce colloque mais le contraire eût étonné. Je voudrais ajouter qu’il est impossible de conclure sur une telle thématique et donc je m’efforcerai de compléter, ou d’élargir le champ de la réflexion.

Tout d’abord, le «  bien-être  » d’un enfant est conditionné par le bien-être de sa famille par ses conditions de vie. Or, il faut le dire car on le passe sous silence mais depuis 20 ans les conditions de travail des salariés se sont considérablement détériorées. En premier lieu la multiplication des horaires fractionnés, désynchronisés de la vie familiale se sont déployés au-delà de la production dans les services pour répondre au zéro stock et au juste à temps. C’est particulièrement vrai dans la grande distribution qui emploie une majorité de femmes sur des contrats partiels, qui sont sus-exploitées, mal payés. Mais pas seulement dans ce secteur. On estime à 4 millions ce type d’emplois. Combien de sociétés de nettoyage emploient exclusivement des femmes. La précarité est leur lot et souvent les enfants «  se gardent eux-mêmes » ou sont tributaires du voisinage immédiat ou de la famille.

Le dernier rapport Versini dénonce cette insécurité liée à la précarité. Car il y a aussi toutes les familles dont les membres n’ont pas d’emploi, qui galèrent tous les jours et où l’insécurité est permanente. L’AFSA (l’Agence Française pour la Sécurité Alimentaire) considère que 1,1 millions de personnes sont en insécurité alimentaire, c’est à dire ne mangent pas à leur faim, 2 millions de personnes sont considérés en précarité énergétiques. Selon le CREDOC, 30% des gens surendettés empruntent pour rembourser une dette précédente qui n’était pas liées à un achat de consommation.

En France, 2 millions d’enfants sont considérés comme pauvres. Imagine- t’on ce qu’est la vie d’un enfant qui voit ses parents ou sa mère (lorsque les deux ne cohabitent plus ensemble) tous les jours anxieuse de son devenir, se demandant comment elle fait face à ses factures , comment elle nourrit sa famille ; que dire des familles qui subissent des expulsions locatives pour cause de pauvreté chronique et qui sont « trimballées » d’hébergement provisoire en hébergement provisoire. De nombreuses études montrent la scolarité « chaotique » de ces enfants grandissant dans une famille à statut précaire. Les parents eux même dépriment, ne sortent plus, ont peur et effectivement « désertent » les lieux institutionnels parce qu’il n’y a plus d’écoute, d’humanité même auprès des services sociaux, ce que dénonçait Jean-Paul DELEVOYE médiateur de la République dans son rapport en 2009 mais aussi dans sa lettre du mois d’octobre dernier.

Nous assistons à un véritable « effondrement du social »  face à la massification de la paupérisation mais aussi la raréfaction des moyens que ce soient ceux de l’Etat ou des collectivités territoriales. Cet effondrement du social accompagne aussi « l’effondrement de l’Etat républicain » qui n’est plus en capacité de faire respecter l’accès aux droits, qui est désorganisé par la multiplication de la suppression des postes de fonctionnaires. Ce sont les plus faibles qui en pâtissent et je rappelle que les familles les plus pauvres (toutes les études convergent depuis plusieurs années) ce sont les familles monoparentales et les familles nombreuses. J’ai été sensible au discours de la représentante de la FCPE qui disait que les familles font ce qu’elles peuvent et qu’il faut se mettre à leur portée. Cependant sur les horaires décalés et la désynchronisation des temps familiaux et du temps de travail, il faut faire attention aux expérimentations ; l’enfer peut être pavé de bonnes intentions. En 2003 à Belfort des gens bien intentionnés avaient proposé à la CAF de former des femmes RMIstes pour aller au domicile de femmes travaillant à temps partiel et fractionné dans les grandes surface ou dans les bureaux et embauchant à 5heures du matin. Elles auraient levé les enfants, fait leur toilette, les auraient fait déjeuner et accompagner à l’école et éventuellement assuré le repas de midi. Autrement dit on aurait « exploité » en bout de chaîne d’autres femmes pour permettre à des « supermarchés » une meilleure exploitation de leurs salariés en offrant un service pour lequel aucune contribution ne leur était réclamée !

Nous avons fait capoter le projet à la CAF du Territoire de Belfort et avec l’aide des organisations ouvrières qui ne pouvaient cautionner un tel système.

En revanche, je pense que la « crèche d’entreprise » peut être une solution acceptable là où il y a « densité » d’entreprise, là où il y a une grosse entreprise en nombre de salariés. A Belfort ( c’est ma « casquette » de Président de CAF) nous avons travaillé en concertation mais surtout la société d’économie mixte et d’aménagement du Territoire a pensé à implanter autour de la crèche de menus services utiles aux parents qui sont pressés de rentrer chez eux : dépôt de pain, produits de base, distributeur de monnaie qui évitent aux parents plusieurs détours avant ou après avoir repris leurs enfants à la crèche. Car, dans les conditions de travail, il y a aussi le temps consacré aux trajets domicile-lieu de travail. En région parisienne, on connait cela mais en province aussi. En Territoire de Belfort, le Nord Franche Comté est la première région industrielle de France (Alstom, Peugeot, Bull, General Electric, Faurécia) les grandes entreprises sont représentées et la plupart des salariés effectuent en moyenne 40 kms par jour. Cela fait aussi partie de la condition de travail qui se détériore pour les salariés sans compter la baisse des salaires depuis 25 ans dénoncée par le CERC dans une note de 2005 que le CNAFAL a largement diffusée.

Car l’enfant a un coût – l’UNAF a chiffré le coût d’un enfant au mois pour sa famille. Il est évalué à 330 euros par mois et on sait bien que le quotient familial au niveau fiscal est loin de prendre en compte le coût réel. C’est la raison pour laquelle le CNAFAL depuis plus de 30 ans revendique la mise en place « d’un salaire social à l’enfant dès sa naissance » quel que soit son rang de naissance éventuellement fiscalisable en fonction des revenus des parents.

Je remercie mon collègue de la CAF de Seine et Marne d’être intervenu sur le rôle de la CAF, partenaire irremplaçable des politiques familiales et de la petite enfance et de signaler le site monenfant.fr sur le site de la CAF qui permet d’avoir accès à toutes les solutions disponibles en matière d’offres de mode d’accueil pour la petite enfance.

L’action sociale familiale des CAF est aussi un outil important de redistribution sociale et de protection. N’oublions pas qu’à la création de la sécurité sociale, la branche famille prend en compte le « risque famille » en ce sens que l’enfant est un bien précieux pour la famille et la Nation et qu’il a droit aux meilleures conditions de vie et de bien-être.

Vous m’excuserez de citer à nouveau la CAF de Belfort mais le fait d’être en région industrielle fait que nous subissons la crise chez nous depuis 2004 (désindustrialisation) Nous avons constaté et cela nous a été signalé par le personnel des crèches que des familles ne pouvaient plus « fournir » le lot de couches-bébés pour leur petit. Certains arrivent régulièrement sales à la crèche. Le Conseil d’Administration de la CAF a réagi en accordant des dotations aux crèches à charge pour elles de les répartir en fonction des ressources des familles. Imaginez pour les enfants prématurés qui doivent s’alimenter avec des laits spéciaux « maternisés », dont le prix est entre 22 et 30 euros la boîte, les difficultés qui commencent dès ce moment là et dès le plus jeune âge pour les familles démunies.

Nous avons fait un constat similaire pour les CLSH lorsque nous avons vu des familles désinscrire leurs enfants le mercredi ou pour les petites vacances, ne pouvant s’acquitter de leur contribution même symbolique à 1 euro par jour. Nous avons alors abaissé encore les quotients familiaux pour tenir compte de cette situation.

Ensuite je voudrais revenir sur quelques principes laïques puisque la question a été posée de savoir à qui appartient l’enfant. Un laïque répond que l’enfant appartient d’abord à lui-même ; il n’est la « propriété de personne », la chose de personne ; il est un être en devenir qui a droit au respect et que l’on doit préparer à l’autonomie. Le CNAFAL a une deuxième formule qu’il faut expliciter. L’enfant a droit à une éducation laïque : Nathalie Rocailleux l’a dit, il y a dans toute éducation une part de conditionnement, un apprentissage de règles, de lois.

Ce « conditionnement » est certes inévitable mais il ne dispense pas d’expliciter », de justifier les interdits, les règlements. Eduquer c’est à la fois conditionner et déconditionner. C’est un cheminement et non une modélisation. Sartre disait « l’important n’est pas ce qu’on a fait de moi, mais ce que je fais à partir de ce qu’on a fait de moi ». Une éducation ne peut pas étouffer ; l’enfant a droit à l’erreur, à l’expérimentation, aux essais. C’est pourquoi la notion de coéducation est ici importante, je n’y reviens pas.

Je voudrais ajouter aussi qu’il faut savoir respecter les rythmes de l’enfant. Le temps de l’enfant n’est pas celui de l’adulte qui est de plus en plus contraint par les horaires, la vitesse, la compétition dans une société où seule la productivité est devenue le critère essentiel en même temps que le profit !

L’enfant est aussi un être social, c’est-à-dire que l’éducation doit lui apporter la sociabilité, l’esprit collectif, l’esprit solidaire car on n’existe qu’à travers les autres, par les autres, pour les autres. Libéralisme et individualisme sont intrinsèquement liés dans une culture de l’affrontement perpétuel pour être le « meilleur ». La culture laïque, c’est la culture de la mise en débat, de la « délibération », de la médiation, car nul ne détient la vérité.

Enfin, pour conclure, je voudrais mettre en valeur la politique familiale, spécificité française grâce à la branche famille de la sécurité sociale mais qui est de plus en plus menacée : en effet, il y a toujours la tentation de réserver la protection sociale dans son ensemble aux familles les plus démunies, ce qui veut dire qu’elles seraient sans conditions de ressources ; Ensuite, un 2ème étage, en quelque sorte, serait confié aux mutuelles et un 3ème étage aux assurances privées, banques, etc… Je rappelle que le rapport confié au député Yves BUR concernant le financement de la branche famille n’a pas encore été « rendu » mais on sait que sous prétexte « d’abaisser » encore le coût du travail, il prévoyait de supprimer les 5,4 % de cotisations patronales qui reviennent vers les salaires sous forme de prestations… !

De même, le projet de loi de financement de la sécurité sociale « détourne » une fraction de la CSG dévolue en recettes à la branche famille pour réalimenter la CADES (Caisse d’Amortissement de la Dette Sociale), chargée de gérer les déficits précédents de la Sécurité Sociale. Ce qu’on ne vous dit pas c’est que la CADES a perdu 8 milliards d’euros dans la tourmente financière de l’automne 2008. Autrement dit, votre argent a été joué sur les marchés financiers et aujourd’hui on vous « culpabilise » parce que nous laissons de la dette aux jeunes générations.

Oui, la petite enfance est un « investissement pour l’avenir », à condition qu’on ne dévoie les politiques familiales. Je rappelle souvent qu’en 1947, dans une France ruinée, exsangue, les fondateurs de la Sécurité Sociale avaient octroyé pour une famille de trois enfants, un montant d’allocations familiales qui était l’équivalent du salaire d’une ouvrière de l’époque. Le dynamisme démographique qui en est résulté a permis la croissance et les grandes réalisations de la 4ème République.

Si nous avons traversé la crise actuelle moins mal que les autres (mais je considère qu’elle est toujours devant nous), c’est parce que à travers la politique familiale, tout comme avec les autres protections sociales, la redistribution sociale s’effectue et permet aux familles, soit de consommer certains biens, soit de bénéficier de services collectifs. Il est probable aussi que nous le devons à un fort secteur constitué de l’Economie sociale et solidaire (associations, coopératives, mutuelles) et à l’existence, certes précarisée, de quelques services publics. Naturellement, cet ensemble est directement menacé. Chaque pièce du puzzle compte et nous devons les défendre toutes pour l’avenir de nos enfants.

 

Jean-Marie Bonnemayre

 

 

DEBAT DANS LA SALLE

INTERVENTION DE LA FSU 77

 

 

Intervention de la FSU77 lors du colloque « L'accueil Éducatif des tout petit » de Vaux le Pénil


D'abord un rappel qui semble important: si les parents ne scolarisent plus les enfants des moins de trois ans, ce n'est pas par « défiance »vis-à-vis de la maternelle. Ce n'est pas par envie de pouvoir trouver mieux et de pouvoir payer pour cela. C'est simplement parce qu'il n'est plus possible d'inscrire les enfants, l'institution n'ayant pas assez de postes d'enseignant! C'est la pénurie orchestrée depuis des années par les gouvernements successifs qui, au niveau national, a fait passer le taux de scolarisation des « tout petits » comme on dit, de 35,4% en 2000 à 20% aujourd'hui... un taux qui fait presque rêver dans une Seine et Marne qui elle flirte avec les 5% seulement. Et pourtant notre département aurait bien besoin de ces sections de tout petits... car au regard de sa natalité débordante, les besoins en structures d'accueil de qualité vont continuer a se faire sentir sur un territoire équivalent à la moitié de l'Ile de France. Et c'est un point qui me semble trop peu abordé dans les échanges que nous avons ce matin : quelle autre structure que l'École, que l'École Maternelle offre un maillage aussi « opérationnel » sur tout notre territoire. L'École reste le seul service public dans bien des communes... un service public ayant déjà des bâtiments, des salles et potentiellement des professionnels aguerri si seulement l'État voulait en former.

Pourquoi ne pas profiter de ce qui existe? Mais dans des conditions d'accueil améliorées, avec des effectifs pédagogiques adaptés à l'âge des enfants... et j'en profite pour vous rappeler qu'en Seine et Marne, elles ne sont pas rares les classe de « petite section » ayant des effectif à 30 et plus, avec des intégrations d'enfant en situation de handicap.Je le rappelle simplement parce qu'il difficile de faire comme si cela n'avait pas d'impact sur le débat d'aujourd'hui. Il faut aussi réfléchir sur les continuités de l'enfance et revendiquer des allégements de classe pour le bien des enfants.

Mais là encore l'état ne souhaite qu'une chose... c'est se désengager, transférer les charges de plus en plus vers les collectivités territoriales ou bien vers les citoyens. C'est bien pour cela que nous ne regardons pas la mise en place de « jardin d'éveil » avec bienveillance... c'est peu de le dire... et que nous sommes très réticent à voir la CAF se lancer dans cette expérience qui reportera vers les familles, qui le pourront, vers les collectivités, qui le pourront, une part des coûts qui jusque là étaient supportés par l'État. Un État garant d'équité et de redistribution. Au final le coût supporté par les ménages sera supérieur... soit par leur contribution direct... soit par les impôts indirects qui ne seront plus levés pour l'État mais pour que la commune pallie les manque de ce dernier. C'est ce que nous dénonçons... et c'est pourquoi nous souhaitons la mise en place au niveau national, d'une réflexion pour construire un Service Public d'accueil de la petite enfance... un service public gage d'équité territorial... un service public qui pourrait profiter des structure déjà existantes comme les écoles maternelles.

 

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1 décembre 2010 3 01 /12 /décembre /2010 09:14

NON ASSISTANCE A PERSONNE EN DANGER

 

Le zèle de certains hauts fonctionnaires (trois préfectures concernées) les conduit à nier le droit humanitaire.

Les personnes présentes sur le sol français, qui n’ont pas de papier ne peuvent pas bénéficier des hébergements de nuit ! Cela peut paraître impossible. Eh bien non c’est possible, c’est même écrit ! Sans papier, point de chauffage, de toit, de lit.

France où vas-tu ? Décidemment certains n’ont rien médité de la période de Vichy où des fonctionnaires, là aussi très zélés, ont pris les devants par rapport à des directives racistes et se sont précisément « réfugiés » derrière les ordres du gouvernement sans se poser de problème de conscience !

Curieux ! Pourtant un préfet a été remercié parce qu’il n’était pas performant dans la lutte contre la délinquance. On aurait aimé que les trois préfets concernés par ces directives scélérates soient révoqués…

Mais il est vrai que la xénophobie gangrène le plus haut niveau de l’Etat.

Le CNAFAL rappelle que la législation impose d’accueillir toutes les personnes sans abri et en détresse. Ce principe, le Président de la République le rappelait en 2007 « Je demande que le droit de chaque homme à un minimum de considération soit reconnu… Dans le monde des  centres d’urgence on doit accueillir tout le monde, justement parce que ce sont des centres d’urgence ». Mais c’était en 2007 ! Il  s’en est passé des choses depuis. Notre pays aurait-il oublié le devoir d’assistance aux populations en danger ?

Ce qui se passe aujourd’hui est le résultat d’un climat instauré par des propos des plus hautes autorités de l’Etat. Aux armes citoyens, dit la Marseillaise !

Les citoyens que nous sommes ne peuvent plus admettre l’inadmissible.

 

 

Hassna BERTRAND                                                                                 Jean-Marie BONNEMAYRE

Secteur immigration                                                                                   Président du CNAFAL

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30 novembre 2010 2 30 /11 /novembre /2010 15:25

 

 Intervention de  
 Nicole Frapaize, directrice

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de la maison petite enfance de Saint Fargeau Ponthierry (Seine et Marne



Témoignage

 

La Maison de la Petite Enfance implantée sur le territoire d’une intercommunalité date de 2006. Elle regroupe plusieurs services à l’intention des enfants de la naissance à 6 ans. Deux multi accueils collectifs (60 et 32 places), un accueil de loisirs maternel, un relais assistants maternels, un centre de consultation PMI, une ludothèque, un lieu d’accueil enfants parents, des ateliers d’éveil et des temps d’échanges parents enfants, un groupe de paroles parents, un restaurant. Ce lieu est du à une volonté et une implication politiques fortes où les élus portent la conviction de l’apport et de l’intérêt pour les habitants de disposer d’un service cohérent par son approche globale.

Il nous est proposé ici de témoigner de l’accueil éducatif du tout petit, il ? est de la génération à venir, nous sommes de celle qui l’accueille ?, nous sommes ceux qui allons l’entourer, le respecter, le protéger. Nous sommes la génération professionnelle qui est passée des modes de garde aux modes d’accueil considérés comme un lieu de vie. Le terme ? éducatif ? est à saisir dans le sens de l’accompagnement au développement global de l’enfant.

L’arrivée d’un enfant dans un mode d’accueil, ? dont la première mission est de veiller à la santé, à la sécurité, au bien-être et au développement de l’enfant (décret août 2000) et depuis le décret de juin 2010 de contribuer à leur éducation ?, correspond à une période intense de construction où il élabore son unité à partir de son propre développement sensori-moteur ; en effet, l’activité spontanée du petit est une fonction constructive et élaborative majeure. Il construit peu à peu une relation fiable, stable et continue avec ses parents d’abord, puis avec une personne ayant la capacité à lui donner des soins et à le satisfaire, une personne qui va l’accompagner et lui permettre d’anticiper peu à peu ce qui va arriver. Il est rappelé qu’un enfant qui attend beaucoup la satisfaction de son besoin peut perdre le sentiment de sécurité qui lui est indispensable pour grandir. Or, la vie en collectivité peut être source de discontinuité, car le temps de présence des enfants est souvent supérieur au temps de présence des adultes. Il s’agit alors d’harmoniser les pratiques des adultes auprès des enfants, d’organiser l’espace pour permettre à l’enfant de conduire son activité jusqu’à son terme et où il pourra agir seul, de prévenir l’enfant plongé dans son activité de l’interruption à venir, de définir des règles peu nombreuses, d’assurer une qualité des soins corporels qui participe de la construction psychique du tout petit, car ? c’est par la similitude des soins, le retour à l’identique des besoins et de leur satisfaction, garantis par la permanence et la constance du maternage que l’enfant peut petit à petit accepter la réalité ?. Dans un lieu d’accueil de la petite enfance, l’objectif premier est d’assurer cette continuité et cette permanence, c’est le c?ur du projet.

Une équipe pluridisciplinaire de 55 personnes (infirmière, animateurs, CESF, éducatrices de jeunes enfants, éducatrice spécialisée, auxiliaire de puériculture, agents éducatifs, psychologue, psychomotricienne, musicienne, agents d’accueil et agents techniques) anime cet équipement et bénéficie d’actions de formation et de qualification (formation continue, VAE, contrats d’apprentissage, concours). Les deux multi accueils combinant accueil régulier et occasionnel tentent de favoriser la conciliation des différents temps sociaux et la place des familles. Des valeurs comme la confidentialité, la sécurité, le respect, l’écoute, la coopération, la reconnaissance étayent le projet éducatif.

Au sein des services, une attention est portée pour impulser un accueil physique et psychique qui favorisera l’insertion des parents et donc de l’enfant.

L’aménagement de l’espace, le choix du mobilier et son organisation, la pluridisciplinarité des professionnels, le projet pédagogique, la disponibilité de l’équipe de direction, les réunions, les temps d’échange, les intervenants spécialisés, des ateliers d’éveil corporel, musical, la formation participent et fondent cette préoccupation d’inscrire le tout petit comme personne à part entière.

Nous disposons sur les services d’intervenants spécialisés : médecin, psychomotricienne, psychologue, musicienne qui apportent leurs compétences propres aux parents, aux enfants et aux équipes.

De quoi pouvons-nous alors témoigner ? Du côté des parents : d’un souci constant d’accueil, d’accompagnement, d’écoute, de chercher à comprendre, de conforter, voire de réconforter, d’échanger, de laisser du temps au temps, d’apaiser, de relativiser, de proposer, voire d’orienter en organisant des rencontres parents, des cafés des parents et des temps conviviaux. Ainsi nous sommes dans l’accueil tout en recherchant les modalités de la coéducation par l’articulation des différents espaces (maison/service) dans le respect des places et des fonctions de chacun, autant que possible.

Du côté des enfants : L’accueil consiste en l’accent porté sur la connaissance des besoins psychoaffectifs, moteurs et sociaux de l’enfant et le travail sur l’articulation entre vie de groupe et besoins individuels : bienveillance, écoute, analyse, soutien et échange autant que possible et le plus possible… En ce sens, il faut dire et redire que la disponibilité et la présence des professionnelles sont le ressort essentiel de la capacité d’autonomie de chaque enfant. En effet le tout petit s’appuie, se construit, grandit et se développe en interaction avec l’adulte qui le nomme et le reconnaît, d’où l’importance des ratios d’encadrement et de leur respect. La relation de chaque enfant avec un adulte référent est un incontournable pour donner à l’enfant ce ? sentiment continu d’exister ? (Cf. Winnicot), pierre angulaire de l’estime de soi et de la confiance en soi, ce qui nécessite du temps et du savoir faire. Plus l’adulte satisfera par sa disponibilité aux besoins proches et immédiats du tout petit, plus l’enfant développera sa capacité d’autonomie, avec des soins substitutifs de qualité suffisante. L’amour porté aux parents et l’attachement porté à la référente et aux co-référentes ne sont pas de même nature quel que soit le mode d’accueil, tous les parents sont outillés et à même de faire pour leur enfant ce qu’il est bon de faire. Les professionnelles vont quant à elles s’interroger, se questionner, interpeller sur les actions et les actes engagés pour chaque enfant qu’elles accompagnent.

L’accueil va reposer essentiellement sur le langage et la mise en mots des situations et des échanges, (en ce sens nous avons inscrit la communication gestuelle pré-verbale comme outil d’échanges avec les enfants), c’est pour cela que le temps est un facteur clé, que l’adaptation qui est le temps d’accueil consacré à la rencontre entre un bébé, des parents et l’auxiliaire est une étape capitale pour que l’enfant accepte cette nouvelle personne, initiée par sa mère ou son père qui autorisent celle-ci à s’occuper de lui.

Il est donc essentiel que les personnels reconnus comme compétents à s’inscrire dans une relation et une communication soient perçus comme un ? supplément ? qui renforcera les parents dans leurs capacités et leur fonction.

Le projet pédagogique et éducatif, les réunions de pratiques professionnelles, les apports d’intervenants spécialisés, les salles aménagées : cuisine pédagogique, salle de jeux d’eau, salle de motricité, salle des livres, ludothèque, le partenariat engagé avec la bibliothèque, l’association Lire et Faire Lire, le Centre culturel pour des offres de sensibilisation, d’initiation et de découverte sont l’ensemble des moyens mis à disposition des professionnelles de l’enfance. Ces professionnelles de formation EJE, auxiliaires de puériculture, CAP Petite Enfance bénéficient de journées pédagogiques, de journées de formation avec différents organismes, de temps de réunion avec la psychologue ou la psychomotricienne sur l’analyse des pratiques et le suivi des enfants, de temps de réunion sur les caractéristiques de leur métier et exercent leur savoir faire avec implication et conscience des enjeux du métier.

C’est cette dynamique qui porte cette représentation de l’accueil au service des enfants et des familles. Le terme ? éducatif ? accolé à accueil n’est pas le centre de la démarche pédagogique et n’est pas l’objet premier de notre préoccupation, en effet un mode d’accueil participe d’un processus éducatif et n’a pas à revendiquer ce vocable pour être légitimé dans sa pertinence et son existence. Ce terme s’incarne plus à partir des valeurs transverses au projet éducatif : initiation, découverte, sensibilisation, plaisir de faire par soi-même, toute l’énergie sera de permettre à l’enfant de se centrer sur son activité propre et le déploiement de ses stratégies personnelles au bénéfice de la découverte de lui-même. Pas de programme, pas d’évaluation, pas d’enjeu d’acquis, pas de normes … Une grande attention est à porter sur ce glissement sémantique qui ferait que nous serions tirés peu à peu du côté du préscolaire (type le jardin d’éveil). Reste pour nous professionnelles à travailler encore et encore des pratiques de concertation et de décision collective et d’ouverture sur des pratiques réfléchies, renouvelées, inventives participant au développement des enfants.

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27 novembre 2010 6 27 /11 /novembre /2010 12:11

 Intervention de Nathalie Rocailleux, psychologue-clinicienne

Nathalie Rocailleux 

 

Accueillir et le jeune enfant et Accompagner la parentalité :

 

La pause parents Toulon.

 

Association Familiale Laïque "TRANSITION" de TOULON (VAR) 

 

La pause parents est une action portée par l’Association Familiale Laïque TRANSITION. La première Pause parents a ouvert ses portes en 2002 à Toulon. Depuis, deux autres Pause parents – Ollioules et Brignoles – ont ouvert en 2006.

 

Le projet a été écrit initialement par des psychologues. Il s’est formé au départ sur le projet de la « Maison Verte » de Françoise Dolto en l’adaptant le mieux possible aux besoins des populations visées, les jeunes parents évoluant dans le contexte social et familial actuels. Nous y avons ajouté une approche plus globale et pluridisciplinaire dans l’accueil des parents et des jeunes enfants et avons adapté la manière de symboliser les règles et les interdits qui valent pour tous. Les Pause parents proposent systématiquement dans un même lieu :

 

  • Un espace d’accompagnement en périnatalité avec l’utilisation d’un outil du lien parent -enfant : le baby massage de type « Shantala ». C’est un massage d’éveil tonique du nourrisson effectué par les parents qui permet l’émergence d’interactions précoces et stimule la pulsion de vie du tout petit.

  • Un espace repas (on a travaillé sur ce projet avec l’association « les pâtes au beurre » à Paris) dans lequel on a ajouté une approche multiculturelle pour pouvoir parler de l’exil à travers la confection d’un repas « culturel » qui laissera la trace vécue et écrite d’une recette transmise aux autres parents mais aussi aux professionnels et aux enfants. Ce repas se confectionne avec les autres parents et avec les enfants et permet également à cette démarche de bientraîtance d’exister lorsque certaines difficultés émergent lors de la prise des repas.

  • Un espace de jeu, d’éveil et de créativité, un espace de vivre ensemble existe dans la pièce centrale, comme à la maison verte.

  • Enfin, un espace de consultations familiales et individuelles avec le psychologue pour que l’intime puisse se parler, se questionner et se travailler, pour qu’émerge l’élaboration psychique.

 

On ne peut pas accueillir un enfant sans avoir comme objectif de l’éduquer. « Educare » signifie « conduite hors ». C’est en premier conduire en dehors de l’inconscience vers la conscience d’être et ensuite conduire vers le libre arbitre avec tout ce que cela signifie d’introjection (fonction de prendre en soi) de la loi à travers le « vivre ensemble »…

Après que le geste ou l’acte éducatif a opéré sur les ateliers ou de manière simultanée, le parent peut trouver l’opportunité d’en dégager une pensée éducative, de pouvoir se dégager de ses souffrances ou de dépasser ses propres traumatismes d’enfance pour en libérer le mieux possible son enfant.

 

Les Pause parents sont des lieux ressource pour les familles. Ce sont des lieux de prévention précoce. Tous les parents y sont accueillis, qu’ils viennent pour socialiser l’enfant, pour s’initier simplement aux baby massages ou qu’ils viennent pour dénouer des problématiques plus importantes parfois sérieuses ou dramatiques. Dans tous les cas, l’histoire va se dire, des constructions psychiques vont se délier, se relier, se travailler. L’objectif étant que le parent puisse venir y élaborer quelque chose, et parfois simplement décaler le regard qu’il porte sur l’enfant pour arriver à se rapprocher le plus possible du parent acceptable. Le groupe social des autres parents est très important pour soutenir cela en plus des professionnels. Pourquoi des puéricultrices et des psychologues ?

 

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Entendre l’enfant c’est avant tout l’entendre dans son corps. « Infans » cela signifie celui qui ne parle pas. S’il ne parle pas, il n’est pourtant pas exempt de langage. L’objectif c’est d’accueillir l’enfant avec tout ce qu’on lui doit comme réponses à ses besoins fondamentaux tout en accompagnant les parents pour qu’ils passent du « donner des soins »  à la conscience ou au désir de « prendre soin de lui ». C’est toute la construction de la dignité de l’Homme qui s’inscrit dans cette démarche. C’est une élaboration psychique de la bientraitance de l’enfant. Et nous le savons bien, si tout ne se joue pas avant 6 ans c’est lors de ce temps de la petite enfance que se réalise, par le milieu familial particulièrement, l’essentiel de l’humanisation et de la civilisation en l’enfant. Pour le parent, cette démarche ne se décrète pas, elle ne va pas de soit.

 

Elle est ce qu’on appelle en psychanalyse la « parentalité »: ce processus intime conscient et inconscient vient du mot « maternalité » mis en évidence dans les travaux de Racamier. Il est le produit de ce que l’on est et cela procède de notre histoire, de l’ensemble de nos constructions structurantes et aussi de nos traumatismes. Si Traumatisme il y a, cela ne signifie pas souffrance. C’est pourquoi il fallait que la Pause parents soit suffisamment attrayante, offre des espaces très diversifiés pour répondre aux besoins des familles afin d’accueillir aussi ceux qui ne souffrent pas consciemment mais sont en risque de reproduire pour leurs enfants les traumatismes de leur enfance. L’inconscient traumatique du parent et surtout de la mère parle à l’inconscient du nourrisson à travers son corps. Voilà pourquoi il est très important que des puéricultrices interviennent en même temps que des psychologues pour décrypter ce qui se joue inconsciemment entre le parent et l’enfant.

 

Et tous les parents que nous avons rencontrés ont exprimé unanimement leur désir d’être de bon parent. On entend l’enfant par ce qu’il exprime en premier dans et à travers son corps : sa posture, sa tonicité, ses émotions... Le baby massage est un outil très enrichissant pour le parent et pour l’enfant. Le professionnel peut observer des transformations relationnelles intenses lors des séances de baby massages. Le portage est également parlant aux professionnels : le portage physique est souvent le reflet de la manière dont l’enfant est « porté » psychiquement. Nous observons des paradoxes et des ambivalences qui s’opèrent entre le désir énoncé par les parents (de fermeté, de contenance, de sécurité…) et les gestes qu’ils ont vers leur enfant. Nous voyons des mères qui arrivent avec des enfants « coulants » de leurs bras, des nourrissons qui « pendent dans le vide » et ne sont pas absolument pas « contenus ». On voit qu’il y a eu souvent des carences maternelles chez ces mères. Ces messages paradoxaux sont fortement « entendus » par le corps de l’enfant. C’est souvent au contact des autres mères que ces mères vont ajuster leurs postures aux besoins de leur enfant, dans une identification à l’image d’un maternage satisfaisant apporté par le groupe. C’est aussi cela que l’on peut trouver à la Pause parents. Ce qui émerge n’est donc pas forcément d’emblée l’expression d’une souffrance de la part du parent. Lorsque la souffrance arrive à se dire, on est déjà dans une possibilité de travail sur soi par la parole mais cela ne signifie pas que les choses vont changer rapidement pour autant dans la relation à l’enfant.

On travaille autant le maternage que la place du père même s’il est plus difficile d’accueillir les pères dans nos structures. On est dans un accompagnement global psycho éducatif affectif et social.

 

Entendre l’enfant c’est aussi accompagner le parent à l’entendre. C’est à dire à être dans un ajustement précoce satisfaisant à l’enfant au niveau affectif mais aussi au niveau de son développement cognitif. C’est donner la possibilité aux parents et à l’enfant d’expérimenter un accordage affectif moins dissonant.

 

Nous avons reçu récemment une maman en difficulté avec son enfant qui est porteur de troubles du développement. Elle dit de lui que cet enfant ne comprend rien et le vit comme un enfant sans compétences ni capacités. Il se trouve que la pause parents est structurée comme un appartement, le moins institué possible, où l’on peut venir jouer quelque chose de soi qui peut y être expérimenté et qui peut être ramené dans la sphère intime du domicile. Une pièce particulière de la structure, le bureau, renvoie symboliquement à la chambre des parents. Sur le sol, nous avons tracé une ligne rouge qui marque l’interdit qui vaut pour tous les enfants d’y entrer sans autorisation. La ligne rouge vient signifier que l’enfant ne doit pas rentrer dans cette pièce sans y être engagé ou autorisé par un adulte. C’est une manière d’amener l’enfant à se confronter à l’interdit mais aussi d'inviter l’adulte à jouer et interroger son autorité et ses moyens vis à vis de cet interdit simple et fondamental.

 

Cette mère vient avec son enfant, nous lui faisons visiter les lieux. Nous procédons toujours pour cela en nous adressant à l’enfant et au parent. Nous remettons ainsi l’enfant dans un statut de sujet et d’interlocuteur valable. Lorsque nous arrivons devant la ligne et en expliquons la règle à l’enfant, la mère nous dit « de toutes façons il n’a rien compris ». Au retour, de la visite de la salle de soin, nous repassons devant la pièce, l’enfant passe devant la ligne et s’arrête. Il ne la franchira pas. Nous, professionnels, sommes à ce moment là, tout à fait incapables de dire si l’enfant en a réellement saisi quelque chose. Il se trouve que la mère, surprise positivement s’est approprié quelque chose du comportement de son enfant et interprète immédiatement : « il a compris ! ». Elle reconnaît enfin son enfant capable de compétences, elle fait l’expérience de cette reconnaissance. Sa représentation de son enfant se décale vers un autre devenir possible. Si cette mère a été capable de regarder son enfant autrement, elle devient capable de s'attribuer des compétences de mère, de se projeter et de projeter son enfant dans l’avenir.

 

Précisons que les professionnels initient les parents aux baby massages et ne les réalisent jamais eux même. Il est important d’utiliser cet outil comme tous les autres comme autant de possibilités de permettre à l’enfant, quel que soit sa taille, sa maturité, son âge, de devenir sujet.

 

Une mère arrive un jour et dit « je n’arrive pas l’aimer ». Cela devenait envahissant et très culpabilisant pour cette mère. C’était son second enfant. Lors des baby massages, cet enfant exprime enfin quelque chose à travers son corps, il se met en réponse tonique dans la relation à sa mère. La mère peut alors parler des émotions et des sentiments qu’elle a ressenti lors de cette seconde naissance. Elle n’a « pas reconnu » son enfant et s’attendais visiblement à ressentir les mêmes émotions et les mêmes sentiments très envahissants qu’elle avait vécus lors de la naissance de son premier enfant. L’intervention de la psychologue a été très importante dans ce moment ou elle disait avec ses mots et où l’enfant répondait avec son corps. Cette mère a pu différencier les émotions qui émergeaient de son nouveau statut de parents lors de la première naissance, touts mêlés aux émotions de découvrir ce nouvel enfant - ces émotions et ces sentiments extrêmement forts qui marquaient sa confirmation par son « devenir mère » dans son statut d’adulte- des émotions plus apaisées et plus tôt élaborées en sentiments qu’elle n’avait pas « reconnues » lors de cette seconde naissance et qui ne parlaient que de sa relation à cet enfant là –son statut de mère étant déjà là-. Deux jours plus tard, cette mère arrivait à la pause parents, souriante, exprimant de nombreuses interactions avec un bébé détendu et souriant. Elle a pu accepter que ce qu’elle ressentait et construisait avec son premier enfant fût différent de ce qu’elle nourrissait pour le second parce que ses enfants sont des sujets et des personnes.

 

Accompagner la parentalité dans sa globalité avec toute la diversité des situations rencontrées à la Pause parents, la diversité culturelle, la diversité sociale, la diversité des typologies de familles est au centre des préoccupations des professionnels.

Les parents comme les professionnels ont la mission d’humaniser et de civiliser, c’est ce qui les met aujourd’hui sous les feux des jugements de la société civile mais aussi des politiques. Les autoriser à tâtonner, à expérimenter dans un cadre bienveillant et sécure est acte de bientraitance. Cela permet de restaurer une estime de soi parentale amoindrie.

 

La ligne rouge : l’interdit est encore mieux introjecté avec la parole.

 

Lorsque des parents voient que leur enfant est capable d’introjecter (prendre en soi) les règles sans que l’adulte ne passe par des actes, avec une parole contenante, ils sont surpris de se voir eux même expérimenter la parole éducative comme un outil qui engage et qui est valable.

Il n’y a pas de caractère obligatoire à venir sur les « Pause parents ». Pourtant de nombreuses mères qui bénéficient de mesures de protection pour leurs enfants (placements AEMO…) viennent spontanément avec la demande explicite d’ « être mère autrement ».

 

En jouant sur le groupe et sur la relation individuelle, l’enfant dit quelque chose de sa relation à ses parents.

Très souvent les parents viennent se parler depuis leur place d’enfant. Ils viennent s’approprier quelque chose d’eux même pour régler ce qui va se jouer dans leur relation à l’enfant. Lorsque c’est trop difficile certains parents s’en vont et ne reviennent pas, d’autres vont en parler à leur rythme intime. Une mère a mis 5 ans pour être en confiance. 5 ans de fréquentation quasi quotidienne, sans son enfant. Souvent on vient aussi avec l’enfant symptôme. Pour parler de lui. Parler avec lui, est parfois beaucoup trop difficile.

 

Nathalie Rocailleux.

 

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