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29 novembre 2012 4 29 /11 /novembre /2012 22:53

 

Affiche-Colloque Def

 

Santé et précarité des jeunes

au cœur du risque social

 

Comme nous l'avons fait pour les quatre colloques précédents, nous publierons les textes dès leur réception l.

 

Comme pour les précédentes éditions, nous avons eu un auditoire nombreux et attentif . Les interventions dans la salle n'ont pas été, comme c'est le cas habituellement, uniquement d'institutionnels ou de responsables associatifs ou professionnels, mais aussi de gens "ordinaires", des témoignages de terrain, de quotidien. Ceci a réellement enrichi le débat. Ce ne fut pas facile pour certains et les organisateurs tiennent à remercier l'ensemble des intervenants, et ceux-ci en particulier.

Le débat a été particulièrement intéressant

 

Le discours d'accueil de Monsieur Herrero, Maire de Vaux le Pénil a fixé de fait les grands enjeux sociaux et humains de l'accès aux soins pour tous.

Il a illustré son propos en reliant la problématique posée par le colloque et l'action menée par la Municipalité de Vaux le Pénil pour la défense et le développement de l'hôpital public pour tous.

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Après l'intervention de Jean Pierre Bontoux, vice président du Conseil Général et le message de  la CAF 77 adressé par Josiane Bosc, administratrice, au nom du président  , s'en sont suivis l'intervention de Jean Marie Bonnemayre, président du CNAFAL et l'exposé de Christian Delecourt , sociologue.  

Les contributions du Docteur Catherine Cerfontaine (Réseau Ville Hôpital 77 Sud) et des militants d'ATD quart Monde ont permis elles aussi d'alimenter un débat riche et varié.

Nous remercions la Direction départementale de la Cohésion Sociale et l'UDAF 77 pour leur soutien et la ville de Vaux le Pénil.

Nous avons apprécié la présence et la participation de nos partenaires associatifs  

comme l'AFP et la CSF, associations familiales amies et du Secours Populaire français .

 

TRIBUNE

 

Nous publions aujourd'hui, le rapport de Monsieur Delecourt et l'intervention émouvante d'un jeune, Fabien.

 

Jean-François CHALOT - Patrice THEVENY 

 

 

Colloque Familles Laïques du 24 Novembre 2012

Intervention de Christian Delecourt - Sociologue

 

 

En Février de cette année, un collectif composé de 8 Organismes intervenant auprès des jeunes a présenté un état des lieux sur la situation de la santé des jeunes en France (source web : Pour une politique en faveur de la santé des jeunes)

 

Ces Organismes sont

Société Française pour la Santé de l'Adolescent,

Fédération des Espaces Santé Jeunes,

Association Nationale des Points Accueil-Ecoute Jeunes,

Association Française de Pédiatrie Ambulatoire,

Commission Adolescent de la Société Française de Pédiatrie,

Société Française de Santé Publique,

Association des Psychiatres de secteur Infanto juvénile,

Société Française de Psychiatrie de l'Enfant et de l'Adolescent et Disciplines Associées.

 

Je vous propose de regarder ensemble cet état des lieux qui constitue une synthèse de différentes études.

 

     POPULATION

 

7 788 281 jeunes de 15 à 24 ans en France en 2011 soit 12% de la population totale

 

Pour information : il y a 15.647 jeunes de cette tranche d’âge dans la Communauté de Communes de Melun Val de Seine soit 14,63 % de la population

 

Les déterminants sociaux de la santé sont à la baisse :

 

- 130 000 jeunes sortent chaque année du système scolaire sans aucun diplôme.

 

- Chômage des jeunes : 23.7 % des 15-24 ans sont sans emploi en 2010 (+5% depuis 2007)

 

- 34 % des 15-29 ans occupent un emploi précaire

 

 

On retrouve des pourcentages similaires pour la Communauté de Communes de Melun Val de Seine    

 

Eléments sanitaires :

 

- 1 étudiant sur 3 renonce à des soins faute de moyens, plus de 19% ne sont pas couverts par une mutuelle, en raison de son coût jugé trop élevé (UNEF 2011).

 

- 15% des adolescents présentent des signes tangibles de souffrance psychique ou une pathologie mentale (Enquête INSERM).

 

- Les jeunes en insertion ont 2 fois plus de signes de souffrance psychique (CETAF),et font 2 fois plus de tentatives de suicide.

 

- Idées suicidaires et tentatives de suicides (UNEF)

15% des étudiants déclarent avoir eu des idées suicidaires dans les 12 mois précédents, contre 8 % chez les 15-19 ans. (Baromètre Santé INPES)

5% ont déclaré avoir fait une tentative de suicide

56% des tentatives de suicide ne font pas l’objet d’une hospitalisation ou d’un suivi par un médecin.

 

- Suicides 15-24 ans : environ 600 par an, chiffre sous-évalué (beaucoup d’accidents peuvent en fait être des suicides),mais à la baisse depuis 30 ans.

 

- Accidents de la voie publique : 1000 jeunes décédés par an, âgés entre 15 et 24 ans, 24000 blessés. Les jeunes de 18-24 ans ne représentent que 9 % de la population, mais ils représentent 21 % des décès et 22 % des blessés des accidents de la voie publique.

 

- Obésité : chiffres en augmentation depuis 30 ans (tous âges confondus).

15 % des adolescents sont en surpoids, 4,5% sont obèses.

Il y a de fortes inégalités selon le milieu social.

 

- IVG : 15 000 par an chez les mineures, en augmentation chez les 15 - 24 ans, malgré la diffusion de la contraception d'urgence (43 % des jeunes femmes de 15 à 24 ans en ont bénéficié en 2010).

 

Consommations a 17 ans (Observatoire Français des Drogues et Toxicomanies ):

 

- Tabac quotidien : après des années de baisse, ré-augmentation de 2008 à 2011 :

Garçons de 29,9 à 32,7 %, Filles de 27,9 à 30,2 %

 

- Cannabis régulier (au delà de 10 usages par mois) :

10% chez les garçons, 4 % chez les filles (en baisse)

 

- Alcool : baisse des consommations régulières (10 usages par mois) :

13% chez les garçons, 4% chez les filles

Nette augmentation des ivresses répétées :

- plus de 3 par an : chez les garçons 32% à 34% ; chez les filles 18,9 % à 21,3%

- plus de 10 par an : chez les garçons 15 % à 18 ans, 26 % à 22 ans ; chez les filles 6 % à 18/22 ans.

 

- Cocaïne (expérimentateur): en hausse >3 %

- Poppers (expérimentateur): forte hausse = de 2 % en 2000 à 9% en 2011

 

 

A partir de ces éléments j’ai interrogé des médecins, des pédopsychiatres, des travailleurs sociaux, et tous m’on donné une réponse convergente à savoir que ce qui est au cœur de la question santé des jeunes c’est avant tout la question des comportements à risque et c’est sur ce point que je souhaite insister.

 

Lorsqu’on parle de risque social, ce n’est pas pour faire ressurgir le spectre de la jeunesse dangereuse, mais bien au contraire de mettre en avant le risque lié à la jeunesse en danger.

 

Ce risque est tout simplement celui de la cohésion sociale, de la perte de confiance des jeunes vis-à-vis des adultes, de la violence certes, mais surtout de la violence sur soi qu’exerce ces jeunes jusqu’à l’auto destruction.

 

Ceux qui ont été fragilisés par la vie dans leur enfance et/ou leur adolescence se retrouvent souvent une situation de précarité et parfois dans une situation d’errance qui altère leur avenir.

 

Une enquête de l’Observatoire Régional de la Santé d’IDF en 2005 mettait en évidence trois aspects :

 

D’abord que les conduites à risque sont plus fréquentes lorsque la cohésion familiale est affaiblie, lorsque les jeunes se sentent dévalorisés par leurs parents, lorsque des évènements malheureux ont marqué la jeunesse.

 

Ainsi, lorsque les jeunes ont vécu au moins un événement familial marquant durant leur jeunesse, tel que des maladies, handicaps, accidents voire décès du père et/ou de la mère, des mésententes ou de graves conflits entre les parents, la séparation ou le divorce des parents, le risque d’avoir eu des conduites à risque est plus élevé : les jeunes ont un risque plus élevé d’avoir eu des pensées suicidaires, d’avoir fait une tentative de suicide au cours de la vie, d’avoir eu au moins un comportement alimentaire perturbé, d’avoir frappé ou blessé physiquement quelqu’un, d’avoir été frappé ou blessé physiquement par quelqu’un, d’avoir subi des rapports sexuels forcés au cours de la vie ou encore d’avoir eu, au cours des douze derniers mois, un accident ayant entraîné une consultation chez un médecin ou dans un hôpital.

 

Ensuite que l’association des conduites à risque entre elles est révélatrice d’une souffrance psychique :

 

Les consommations de produits psychoactifs sont rarement isolées et les jeunes consommateurs sont plus nombreux que les autres à déclarer des conduites à risque dont certaines témoignent d’une souffrance psychique importante : pensées et tentatives de suicide, comportements de violence agie ou subie, consommation de médicaments psychotropes, comportements alimentaires perturbés.

 

De plus, chez les consommateurs de substances psychoactives, ceux qui déclarent des comportements alimentaires perturbés ont une moins bonne perception de leur santé, en particulier pour les aspects psychiques. Par ailleurs, les jeunes en excès de poids se perçoivent aussi en moins bonne santé ;

 

Enfin que les comportements sont différenciés entre sexes. :

 

Les garçons adoptent des conduites de provocation, caractérisées par des actes de violence, accidents, consommations excessives d’alcool, répétées de cannabis et polyconsommation.

 

Les filles, plus souvent dans des comportements d’effacement, de retrait, inscrivent leur souffrance dans des pensées et tentatives de suicide, des comportements alimentaires perturbés ou la consommation de médicaments psychotropes. Elles se perçoivent toujours en moins bonne santé que les garçons et, en particulier, ont une moins bonne estime d’elles-mêmes.

 

Les filles sont ainsi plus soucieuses de la prévention. Aussi les stratégies de prévention à l’égard des adolescents préconisent-elles de prendre en compte la nécessité d’une revalorisation de l’estime de soi chez les filles et l’existence de mécanismes de déni chez les garçons.

 

 

Ce qui me semble important de retenir, c’est que la question de la santé des jeunes est autant une affaire de médecine qu’une affaire d’accompagnement psychologique et social. On retrouve là toute la dimension du « prendre soin ».

 

Du côté de la dimension sanitaire, le PRAPS (Programmes Régional d’Accès à la Prévention et aux Soins) réalisé par l’Agence Régionale de Santé met bien en évidence la nécessité de collaborer avec des instances extérieures non médicales

 

Et du côté social, le Loi du 5 mars 2007 relative à la protection de l’enfance (et pouvant aller jusqu’à l’âge de 21 ans) élargit son champ d’intervention en mettant en avant la notion de danger et de risque de danger pour l’enfant, y compris dans le secteur de la santé.

 

La coopération, la coordination entre le secteur sanitaire et le secteur social, déjà largement établi, est donc une clef fondamentale pour prévenir les problèmes de santé des jeunes et plus particulièrement pour la prévention des conduites à risque.

 

INTERVENTION DE FABIEN

 

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Compte rendu intervention « la précarité chez les jeunes ».

 

Bonjour je m’appelle Fabien, j’ai 23 ans et je voudrais simplement apporter mon témoignage.

Je suis issu d’une famille aux revenus moyens et sans problème notable et pourtant je me considère aujourd’hui en situation de précarité.

Pourquoi ?

Tout simplement car lorsque j’étais étudiant on m’a dit de suivre une formation générale, que les filières professionnelles étaient pour les « nuls ».

J’ai donc passé un BAC STT puis un BTS de Commerce International avec des résultats plus que satisfaisants.

Une fois mon BTS en poche j’ai décidé de chercher du travail et là … rien pas une seule réponse, je me suis donc dit qu’il me manquait de l’expérience et j’ai décidé de partir 2ans travailler en Chine.

Lorsque je suis revenu fort de mes études et de mon expérience je n’ai malheureusement pas trouvé de travail non plus.

Du côté de Pôle Emploi il m’a fallu attendre 5 mois pour avoir mon premier rendez vous durant lequel on m’a proposé un revenu de substitution mais pas une seule offre d’emploi.

Aujourd’hui je n’ai toujours pas d’emploi et si je n’avais pas mes parents je serais sûrement à la rue.

Je pense donc correspondre aux critères de précarité et ceci aggrave d’avantage la situation car ce ne sont plus des personnes ayant des problèmes familiaux ou de santé qui sont touchés mais également des personnes avec des situations stables.

 

Je finirai en disant que l’Etat préfère guérir plutôt que de prévenir et la situation commence à être hors de contrôle.

 

Pour complèter ce témoignage, je le confirmerai par cet autre.

Je travaille dans une grande entreprise publique et dans l'établissement où je suis, ce sont chaque jour entre 40 et 60 intérimaires qui sont employés pour des missions plus ou moins longues. Des intérimaires de tous âges, mais surtout des jeunes. Parmis eux, certains savent à peine lire et écrire le français, et d'autres, comme Fabien qui sont à Bac +X.

Tous sont en situation de précarité.

Patrice T

 

 


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