Frédéric Lefebvre, secrétaire d’État au commerce et à la consommation sort un gadget médiatique qu'il nomme le« panier des essentiels ».
L'Institut national de la Consommation présente clairement et sans faux semblants l'opération :
« ll s’agit d’une sélection de dix articles dont au moins un dans chacune des six catégories suivantes : fruits, légumes, viandes, poissons, fromages ou produits laitiers, boissons. Le tout pour moins de 20 €. Charge aux enseignes de distribution partenaires de l’opération (Carrefour, Géant-Casino, Auchan, Match, Monoprix, E. Leclerc, Cora, Système U et Intermarché) de le garnir à leur guise et de le faire évoluer semaine après semaine. »
« Pour le secrétaire d’État, pas question que ce panier soit une démarche « conjoncturelle » – et encore moins un « panier du pauvre ». Frédéric Lefebvre a l’ambition de faire découvrir des produits de qualité à un prix attractif. Carrefour a ouvert la danse avec un panier à 18,98 € permettant de confectionner trois repas pour quatre personnes. Casino a embrayé le pas avec une sélection à 18,84 €. Les autres enseignes doivent suivre d’ici à la fin du mois. Une chose est sûre : on n’y trouvera pas les mêmes produits, et les prix varieront au gré des enseignes… et des saisons. »
Les enseignes n'étant pas obligées de regrouper dans un même espace les produits venant du panier de l'essentiel, il faudra que le consommateur se repère en cherchant la bonne étiquette.
« l’Union fédérale des consommateurs (UFC-Que choisir) affiche son « amère déception ». Et qualifie l’opération de « gadget », assénant : « Ce panier est essentiel…lement au service de la grande distribution et de la communication gouvernementale. »
C'est effectivement un gadget grossier qui est présenté comme une mesure révolutionnaire et applaudie par quelques agents publicitaires agissant pour les grands distributeurs.
La valse des étiquettes se poursuit avec une augmentation de 15 à 20% des pâtes, jusqu'à 20% pour le café et près de 8% pour le beurre.
Les produits de base, essentiels pourtant ne sont pas compris dans le panier de l'essentiel.
De qui se moque le gouvernement, si ce n'est des familles qui n'arrivent pas à joindre les deux bouts et qui sont les victimes d'une politique incapable de bloquer les prix des denrées alimentaires les plus courantes et les plus indispensables.
Cette opération publicitaire est une arnaque car le pouvoir n'agit que de quelques produits dont la qualité n'est même pas garantie.
« Le site de 60 Millions de consommateurs note ainsi la présence dans le panier d’Intermarché de douze bâtonnets de surimi en guise de poisson. Cela n’enfreint pourtant pas les directives gouvernementales. Car le cahier des charges est minimaliste : des fruits ou légumes de saison et des produits d’origine contrôlée pour les aliments transformés. »
Les associations de consommateurs et les associations familiales ont raison de critiquer l'opération, voire même de dénoncer son caractère de poudre aux yeux.
Il faut que le blocage des prix soit effectif sur au moins une centaine de produits alimentaires divers dont la liste devrait être établie dans le cadre d'une concertation avec les associations elles mêmes.
Les grands distributeurs font assez de bénéfices et une telle mesure ne remettrait absolument pas en danger l'économie, bien au contraire
Jean-François Chalot
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