Le transport solidaire pénivauxois mis à l'honneur.
La revue professionnelle de Travailleurs Sociaux à diffusion nationale "le journal de l'action sociale" consacre deux pages de son numéro d'octobre à l'initiative mise en place à Vaux le Pénil conjointement par la ville et un collectif associatif.
Certes, c'est Familles Laïques qui coordonne cette action solidaire, mais rien n'aurait été possible sans les nombreux bénévoles qui s'investissent : qu'ils soient une fois de plus remerciés et félicités.
Prenez connaissance de cet article où témoignent des responsables, des bénévoles, une utilisatrice du service.
Merci à eux d'avoir bien voulu collaborer et répondre à Marie JANICOT, la journaliste qui avait pris contact avec nous.
Patrice THEVENY
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Quand le taxi bénévole avance, l'isolement recule
Pas toujours évident de se déplacer pour les personnes dont la mobilité est réduite et qui vivent en territoire rural. Pour éviter d'aggraver leur isolement, une idée a émergé à Vaux-le-Pénil (Seine-et-Marne) : celle d'un taxi solidaire animé par une trentaine de bénévoles. Un double avantage pour les Pénivauxois : un service issu de la solidarité et destiné à la renforcer dans un territoire étendu et vallonné.
Par MARIEJANICOT
« Tiens, la voilà!", s'exclame Marcelle depuis sa fenêtre. Saisissant sa liste de courses, elle rejoint Suzanne qui l'attend en bas. Le moteur démarre et les deux amies discutent joyeusement. ... Comme beaucoup de personnes âgées de Vauxle-pénil, Madame Lardon habite la résidence du Château. Ce n'est pas tout près du centre-ville. "En principe, c'est Suzanne qui vient me chercher mais parfois c'est Jean-François ou Alexandrine", raconte Marcelle.
Tous sont bénévoles au service du taxi solidaire mis en place par la Mairie.
"Mais on préfère ne pas parler de taxi", précise Colette Llech, Maire adjointe aux solidarités et à l'insertion des personnes handicapées. Ici, pas de condition de ressources ni de degré de dépendance, tous les habitants en difficulté de Vaux-le-pénil peuvent faire appel au service. Et c'est gratuit. Le principe est simple: des chauffeurs bénévoles se relaient au volant du véhicule municipal pour
accompagner les personnes en perte d'autonomie ou dans l'incapacité momentanée de conduire. Un service à la carte du lundi au samedi.
PAS DE CONCURRENCE AVEC LES TAXIS
Pour faire appel au service, rien de plus simple, assure Madame Lardon qui utilise ce service tous les vendredis depuis trois ans pour aller faire ses courses. Il suffit d'appeler l'association et de s'inscrire. l'accueil téléphonique est ouvert en semaine de 9h à 1lh et de 14h à 17h, et on peut laisser ses coordonnées sur le répondeur. Le jour fixé, un bénévole vient chercher la personne à son domicile. Les demandes des personnes sont très divers: faire une course, rendre visite à un proche ou aller chez le médecin ... "Des besoins pour lesquels les intéressés auraient eu du mal à trouver un taxi ou un véhicule sanitaire", explique la maire adjointe. "Et on veille à ne pas de faire concurrence aux transports collectifs s'adressant aux personnes titulaires d'une carte d'invalidité ou de stationnement, comme le PAM 77 du Conseil général'; ajout et-elle.
"Ainsi, les trajets ne doivent pas excéder un rayon de 20 kilomètres et nous poussons les personnes à se réunir pour se déplacer ensemble'; explique Patrice Théveny, président de l'Association Famille Laïques (AFL) à l'origine du projet.
PEU DE MOYENS, BEAUCOUP D'HUMAIN
Tout a commencé en 2007 avec la création du "Collectif Intergénération" rassemblant plusieurs associations autour de Familles Laïques -le Secours Catholique et le Secours Populaire, rejoint par France Bénévolat -. "Grâce à une enquête nous avons pu vérifier que certaines personnes âgées ne sortaient jamais de chez elles", précise Patrice Théveny. C'est ainsi qu'émerge l'idée du taxi solidaire. Le projet a reçu aussitôt l'aval de la mairie qui met à disposition le véhicule dont l'association a besoin et prend en charge les frais d'entretien et d'essence. Au final près de 300 allers-retours par an sont effectués, ce qui contribue à maintenir les personnes âgées chez elles, mais aussi à nouer des relations entre elles", analyse Suzanne Caron, l'une des trente bénévoles de l'association, qui consacre une demie-journée par semaine à ce service. "Pour certaines personnes très isolées, c'est le seul moment de la semaine où elles peuvent parler à quelqu'un", insiste Patrice Theveny.
"Localement, le Centre local d'information et de coordination gérontologique (Clic) et le CCAS remplis- sent volontiers le rôle de médiateur': précise-t-il. Les associations d'aide et de soins à domicile, les facteurs et les bailleurs sont aussi de très bons relais de l'information. "Les demandes sont donc de plus en plus nombreuses': se réjouit la bénévole. "C'est pourquoi il faut s'inscrire au moins 48 heures à l'avance, et qu'il nous est apparu indispensable d'embaucher une secrétaire pour tenir l'agenda et fixer les rendez-vous'; explique Patrice. Une coordinatrice qui fait le lien avec les associations locales, et gére à la fois les demandes d'accompagnement et le vivier de bénévoles. Cela est rendu possible grâce au financement d'un emploi tremplin par le conseil régional. Et pour répondre â la demande, l'hypothèse d'un second véhicule est aussi posée. "Mais ce qui fait la force du service par-dessus tout, c'est la fidélité des bénévoles qui sont là par conviction", soutient le président. Et les personnes le sentent. C'est aussi l'engagement du collectif qui envisage déjà d'élargir ce concept à des sorties ou des voyages avec le minibus de la Mairie. Pas étonnant que ce projet soit plébiscité parmi les meilleures idées solidaires adoptées par les Maires via le Manifeste des municipales du journal 20 Minutes et de RMC!
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