Dis Maman on dort où ce soir?
Au cours de la manifestation pour le droit au logement du 11 septembre, plusieurs personnes sont venues me voir pour commenter la pancarte que je portais : « le dessin est beau, émouvant mais triste ».
Oui il ne respire pas la gaieté, ce dessin réalisé par Sapiens reflète la dure réalité vécue par des vraies familles que nous rencontrons régulièrement dans nos permanences sociales.
Le père et la mère sont dans la rue, ils sortent d'un hôtel où ils ont été placés par le 115, ils espèrent un autre hébergement d'urgence et en attendant il se sont réfugiés dans un abri précaire.
Ils s'interrogent comme d'autres et sont inquiets
Ils ne savent pas ce que demain leur réservera.
L'enfant qui serre son jouet sous la table sent l'inquiétude de ses parents.
Les parents eux n'ignorent pas qu'on peut leur retirer la garde de leur tout petit pour le placer dans une famille d'accueil.
Aujourd'hui en 2013, alors que certains s'enrichissent, d'autres nombreux vivent sous le seuil de pauvreté, ils n'arrivent pas à payer leur loyer, ils sont expulsés sans autre forme de procès.
De plus en plus les services sociaux et les juges pour enfant ne font pas de détails, même quand le Conseil Général est de gauche...
Quelle est la faute de ces parents?
D'être au chômage ou de ne pas disposer d'assez de revenus?
D'aucuns commentateurs prétendent que beaucoup d'expulsés sont responsables de leur situation...
Ces censeurs ignorent réellement la réalité sociale de ce pays.
Ils n'ont jamais rencontré ce Rmiste de 50 ans qui ne retrouve plus de travail malgré ses tentatives ou ce cadre au chômage et en fin de droit qui endetté vend son pavillon à perte et se retrouve à rechercher en vain un logement.
C'est cela la réalité sociale.
Retirer des enfants à des parents non maltraitants c'est briser une famille et provoquer des séquelles psychologiques graves alors qu'il est possible de faire autrement :
permettre que chaque famille ait un toit par exemple.
J'ai assisté impuissant à une scène chez un juge pour enfants :
la mère expulsée d'un logement et hébergée dans un hôtel a été convoquée un lundi chez le juge des enfants.
Ses enfants ont été placés quasi immédiatement dans des familles d'accueil et le lien aux parents se résume à une rencontre dans un lieu neutre durant deux heures tous les quinze jours.
C'est une indignité de la part des autorités.
Il faut mettre fin aux placements d'enfants de précaires et de sans abri.
Ces hommes et ces femmes ne sont pas responsables de la misère qu'ils subissent !
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