Une date à retenir :
le samedi 23 novembre
9 H- 13 H
COLLOQUE à la ferme des jeux de Vaux le Pénil
Le droit à la langue française :
UN DROIT A ACQUERIR ET A GARANTIR !
Les personnes arrivées en France entre les années 50 et 70 ont pour la plupart renoncé à leur projet initial de retour au pays.
Beaucoup ont du mal à accéder aux droits sociaux et même à reconstituer leur dossier retraite.
Il y a là tout un travail d’éducation, d’accompagnement qui reste à faire, certaines de ces personnes ne parlent pas suffisamment bien le français et surtout ne se retrouvent pas dans les méandres administratifs.
La France a été et est une terre d’immigration avec une image de plus en plus multicolore.
Le nombre de mariages ou d’unions mixtes augmente notamment dans les zones urbaines , faisant démentir ceux et celles qui dénoncent le repli de certaines communautés.
Le communautarisme existe encore certes mais le brassage de l’école républicaine, de l’école maternelle au lycée fait son œuvre d’une manière efficace.
Le vivre ensemble ne se décrète pas, il se construit jour après jour en redonnant toute sa place aux services publics dans les cités même, en menant des politiques enfance jeunesse hardies s’appuyant sur des équipements de proximité innovants et des personnels formés.
On ne peut pas à la fois dénoncer l’enfermement de certaines personnes issues de l’immigration et à la fois continuer à laisser au fil de l’eau l’intégration en pensant naïvement qu’elle se fera d’elle-même.
Il n’y a pas de génération spontanée.
Si rien n’est ni fait ni organisé pour permettre aux personnes habitant sur le territoire de la République de maîtriser la langue française, la ségrégation linguistique règnera en maître.
Si les principes républicains ne sont pas expliqués aux adultes et familles arrivant en France, il subsistera une juxtaposition de personnes se regroupant en fonction de leur appartenance affinitaire.
Que la route est longue et dure pour tous ceux et toutes celles qui veulent apprendre le français, ses codes afin de se repérer dans l’espace public, de communiquer avec tout un chacun !
Les listes d’attente dans les centres sociaux sont souvent longues, faute de moyens pérennes financiers et humains :
il y a les demandeurs d’emplois qui doivent très vite maîtriser la langue, pour eux il faut des cours complets de plusieurs semaines
il y a ceux et celles qui ont besoin de pouvoir être compris par leur environnement et qui ne peuvent se libérer que quelques heures par semaine….
Des associations familiales laïques proposent dans de nombreuses localités des cours de français ou des ateliers socio-linguistiques.
Ces actions reposent quasi exclusivement sur le bénévolat ….
Il y a un manque criant de financement pour les centres sociaux qui ont besoin d’engager des professionnels formés et pour les associations qui ont besoin de matériels pédagogiques, de leux adaptés accessibles et de formation.
L'Agence nationale pour la cohésion sociale et l'égalité des chances (Acsé) , l’établissement public national à caractère administratif« contribue à des actions en faveur des personnes rencontrant des difficultés d'insertion sociale ou professionnelle ».
Voici pour la carte de visite…La réalité est moins reluisante : les fonds sont limités et les « opérateurs » doivent quémander pour obtenir quelques euros.
Il faut arrêter de faire du bricolage, l’intégration républicaine présente des enjeux humains et sociaux considérables.
Des pistes de transformation existent, il faut les recenser, les évaluer et leur permettre de se développer :
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Des cours de français délivrés dans les établissements scolaires, ce qui permettrait entre autres de réduire l’échec scolaire, des parents maîtrisant le français pouvant d’autant mieux suivre le travail scolaire de leurs enfants ;
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Des accueils sociaux adaptés aux personnes ne parlant pas le français ;
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Un soutien pérenne aux acteurs éducatifs professionnels et bénévoles assurant l’animation des ateliers socio linguistiques.
Toutes ces questions seront abordées dans le cadre du colloque organisé par le CNAFAL et Familles laïques le 23 novembre 2013 à Vaux le Pénil.
Jean-François Chalot