Nous avons rencontré une autre écrivaine seine et marnaise Nicole Babinqui venait juste de sortir son deuxième roman
La couverture n'étant pas encore en ligne, voici une photo de la romancière
« Le nom de la chance »
Roman de Nicole Babin
Editions : La Botellerie
Octobre 2014
264 pages
Un conte
Isabelle possède un beau patronyme : Beauchemin, tout un programme.
Son histoire a très mal commencé puisque la voici dans un orphelinat, très tôt.
Comme beaucoup d’autres, elle n’est pas née avec une cuiller d’argent dans la bouche et il lui faut grandir et survivre, d’autant plus que le père de ses deux filles, orphelin lui aussi est parti très tôt à la recherche de ses racines.
La vie est dure, très dure : Isabelle ne trouve pas de travail, sauf un mi- temps comme secrétaire médicale.
Sans famille, sans amis et sans soutien, il lui faut nourrir les siens et sans cesse chercher des petits boulots.
Elle n’est pas seule à « végéter entre travail précaire, chômage et misère », quant aux services sociaux, ils sont souvent débordés et parfois l’accueil ne donne pas envie d’y revenir.
Il y a de très bons professionnels, des assistantes sociales, à l’écoute, prêtes à aider au maximum des familles mono- parentales mais parfois il faut un déclic ou un coup de téléphone pour qu’un « semblant » d’indifférence se transforme en attention soutenue.
La réalité sociale est éprouvante avec ces petits boulots qui ne durent pas longtemps et cette quête permanente d’un vrai travail.
« Sans la moindre notion de politique ou d’économie, elle comprend qu’elle fait partie intégrante d’une cohorte de gens ni malades, ni handicapés, ni paresseux, de personnes « normales », donc qui vivent anormalement dans une sorte d’univers parallèle à celui que tout un chacun connaît. »
Son énergie et son envie de s’en sortir sont forts, même si parfois elle a des moments de découragement.
Elle ne mange pas tous les jours à sa faim mais l’important c’est que ses filles ne manquent pas de l’essentiel. La télévision ne fait pas partie de ces produits indispensables.
Ne pas avoir c’est ne pas être comme les autres mais de connaître des joies que d’autres n’ont jamais connu : la lecture, les discussions, les soirées familiales.
Va-t-elle retrouver son amour de jeunesse, père de ses filles ?
A-t-elle un avenir ?
La chance qu’elle n’attend pas semble finir par frapper à sa porte.
Ce conte moderne, émouvant et écrit dans un style dynamique apporte un peu de lumière dans cet
Univers morose pour les sans rien.
Ah si toutes les histoires sociales se terminaient ainsi !
Jean-François Chalot