Le combat du pot de terre
Il n'est pas bon pour une famille durant l'été d'avoir besoin d'un accompagnement social, beaucoup de services sont en vacances....Les personnes qui restent , assurent bien souvent une permanence.
« Attendez on vous écrira ! »
Un exemple parmi d'autres :
C'est une femme expulsée de son logement début avril qui se retrouve logée à l'hôtel avec ses trois enfants.
Elle avait des dettes de loyer et ce bailleur sans la moindre hésitation les a expulsés , elle et ses enfants.
Il existe des bailleurs sociaux qui, eux, accompagnent les familles et interviennent dès le premier retard de loyer en proposant un échelonnement....Le résultat est probant : de nombreuses familles rétablissent leur situation.
La juge des enfants, sans état d'âme, semble t-il (?) a placé les trois enfants dans des familles d'accueil. Les parents- le couple s'est reformé- voient ses enfants une ou deux fois par mois dans des conditions particulières et peu propices au maintien de lien : ils se rencontrent dans une salle de la Maison de la Solidarité pour quelques petites heures.
Deux associations fort différentes, le Secours catholique et le Conseil Départemental des Associations Familiales Laïques se sont saisi du dossier pour accompagner cette mère et ce père, désespérés de continuer à passer d'une chambre d'hôtel à l'autre.
Pour ces deux associations, il fallait aider cette famille à se retrouver et à se reconstruire.
Le pot de terre s'est mis en marche , sachant qu' il fallait ne pas faire attendre car ce couple risquait se sombrer dans le desespoir.
Premier obstacle la domiciliation pour avoir droit aux prestations de la CAF :
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le 115 qui avait hébergé cette famille dit ne pas pouvoir assurer la domiciliation ;
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la CAF explique que le Secours Catholique n'a pas d'agrément
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le CCAS de la ville où logeait cette famille ayant téléphoné à la direction de la cohésion sociale annonce qu'il n'est pas habilité à domicilier ce couple. Ce CCAS de bonne foi n'est pas en cause.
Il a fallu, durant montrer, début août, texte à l'appui que tout CCAS pouvait domicilier une famille ayant eu des liens avec la commune....Mais pour aller plus vite c'est le Secours Populaire qui, agréé assure cette domiciliation....Ouf !
Deuxième obstacle : trouver un logement social
Les services de la Préfecture ayant été prévenus de l'urgence, un logement est proposé chez un bailleur.
Tout début juillet, le couple et les bénévoles commencent à respirer...provisoirement malheureusement :
La commission d'attribution se réunit début août et donne un avis défavorable.
C'est alors pour le couple le découragement d'autant plus qu'il lui avait fallu fournir plusieurs fois les mêmes papiers (!)
Le pot de terre s'énerve et s'apprête à médiatiser « l'affaire ».
Le bailleur émet une autre proposition de logement mais en indiquant que seul un bail glissant serait accepté à coup sûr.
Un bail glissant : c'est la médiation d'une association habilitée qui signe le bail à la place de la famille .
C'est à dire qu'elle paie les loyers et charges que lui rembourse chaque mois la famille.
Après un an de fonctionnement, si aucun incident n'est survenu, le bail est fait au nom de la famille.
Les bénévoles ne se découragent pas, ils contactent la grande association agréée par le Conseil Général .
Voici la réponse surprenante qui leur est faite : Nous rentrons dans ce dispostif, certes mais il faut que ce soit la Maison de la Solidarité qui instruise le dossier .
Il faut donc aller voir les services sociaux départementaux, les convaincre très vite avant le 15 août ou trouver une autre association éligible.
Nous ne désarmons pas, nous irons jusqu'au bout.
Jean-François Chalot
EPILOGUE
Le Secours Populaire a accepté de domicilier le couple, merci à lui
Le Secours Catholique signe le bail glissant, merci à lui
Nous avons reçu de nombreux soutiens dont celui du Vice président du Conseil Général Jean Pierre Bontoux
Le 20 août 2013, la commission d'attribution du bailleur sollicité par la Préfecture a tranché :
ce couple est relogé
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