De très nombreuses personnes habitant en France depuis quelques années et même depuis beaucoup plus ne parlent pas la langue française... Elles ne parlent que leur langue d'origine et ne connaissent parfois que quelques rudiments de la langue de Voltaire, ce qui leur pose de gros problèmes :
- des faiblesses dans la communication orale avec les commerçants et leurs voisins ;
- des difficultés à suivre le travail scolaire de leurs enfants, y compris durant les premières années de primaire ;
- un handicap sérieux pour les enfants qui ne profitent pas tout petits d'un bain linguistique
- leur permettant d'aborder l'entrée en maternelles dans des bonnes conditions ;
- une intégration républicaine inexistante ou faible avec un enfermement communautaire pour certains....
Des associations familiales et de solidarité organisent des ateliers dits « socio-linguistiques » ou des cours de français. C'est d'ailleurs un des projets que met en œuvre l'association familiale laïque où je milite.
Nous sommes une douzaine de bénévoles pour une cinquantaine de personnes et 31 nationalités représentées....
Les résultats sont positifs : les « apprenants » sont très motivés, ils progressent et les bénévoles sont satisfaits.
Quant à l'intégration républicaine elle avance... Nous présentons, simplement les institutions et les principes républicains.
La laïcité n'est pas comprise comme une exception française mais comme une des conditions du « vivre ensemble »
Certains lecteurs de cet article vont certainement sursauter car il y est question de droits et non de devoirs.
Je leur répondrai que les deux sont liés.
Les personnes reçues dans ces « cours » de français comprennent bien qu'elles n'ont pas simplement le droit de parler français mais aussi le devoir afin de s'insérer dans la ville.
Notre action est complémentaire à celle menée par des professionnels.
Lorsque des places se libèrent dans les cours préparant aux diplômes officiels, labellisés, nous y orientons les « élèves ».
Malheureusement et c'est le hic, il n'y a pas assez d'offres, faute de moyens financiers permettant de payer les intervenants - pas les nôtres ils sont bénévoles et n'assurent que les premiers pas décisifs, mais les premiers pas - des centres sociaux par exemple.
Le samedi 23 novembre 2013 de 9H à 13heures à Vaux le Pénil, le CNAFAL, familles laïques avec le soutien de la Ville, de la CAF et du Conseil Général de Seine et Marne organisent un colloque ouvert aux bénévoles, aux élus et aux différents acteurs.
Il s'agira d'organiser un vrai débat sur ces questions...
Nous sommes prêts à recevoir et à publier des contributions écrites.
Comme pour la thématique de la lutte contre l'illettrisme, une question se pose :
Ne faudrait-il pas que les cours de français soient donnés le soir dans les écoles avec du personnels qualifiés au lieu qu'ils soient délivrés par des associations ?
Poser la question c'est y répondre, certes mais quel est votre avis ?
Jean-François Chalot
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