De plus en plus de surendettés sont « passifs », c'est à dire qu'ils n'ont pas du tout participé activement à leur situation en contractant des crédits de consommation ou révolving.
C'est un brusque changement de situation familiale ou professionnelle qui les conduit à se retrouver « la tête sous l'eau ».
Certaines situations sont particulièrement préoccupantes et douloureuses et parfois les bénévoles sont désemparés.
Exemple
C'est un homme de 45 ans qui se présente à une permanence « surendettement »dans une petite ville de province.
Il tient sous son bras un gros dossier comprenant des justificatifs de domicile, d'identité et aussi des notes à payer.
Les bénévoles commencent d'abord par écouter le demandeur afin de bien comprendre sa situation et de l'orienter vers le dépôt d'un dossier de surendettement ou vers une solution moins lourde comme l'échelonnement de dettes.
Cadre dans une entreprise, père de 4 enfants, il a divorcé il y a trois ans.
Son ex a la garde des enfants et lui doit verser une pension alimentaire.
Ayant l'envie de recevoir ses enfants dans de bonnes conditions, il achète un petit appartement à crédit en empruntant 50 000 € à la banque.
Au début tout allait à peu près bien même si l'éloignement de ses enfants et la solitude lui pesait
Son état de santé s'est dégradé peu à peu, n'acceptant pas la séparation, il tombe en dépression et est licencié par son employeur.
A certains moment, la chute est inévitable et le fossé béant est là qui attire même les plus courageux et les plus énergiques.
Comment pouvez vous vivre et régler vos traites de maison, vos charges de propriétaires, votre gaz, votre eau , votre électricité et une pension alimentaire quand vous touchez comme indemnité de chômage moins de 600 € par mois?
Personne ne le pourrait?
Les bénévoles présents à la permanence ont aidé l'homme à remplir son dossier surendettement et l'ont rassuré :
« Comme votre appartement a été acheté il y a trois ans et qu'il vous reste 12 ans de traites à payer, la commission vous demandera peut être de vendre votre bien »...
Pas de problème, ou si peu : il reste les dettes d'imposition, d'électricité , de charges....
La commission de surendettement saisi établira un plan qui s'étalera sur huit ans avec une période durant laquelle le débiteur pourra respirer et s'organiser.
Dès que le dossier sera jugé recevable, les poursuites s'arrêteront et quand le juge d'exécution aura entériné le plan proposé , cet homme pourra se reconstruire.
Mais voilà, il « s'écroule » annonce qu'il n'a plus de téléphone, plus de gaz, plus de courant et qu'il a envisagé de se suicider.
Que faire?
Les bénévoles que j'ai eus au téléphone -nous appartenons à un réseau associatif- sont désemparés...
Il manque à cet homme un suivi social personnalisé mais que voulez vous les assistantes sociales sont surchargées et de moins en moins se déplacent !
Au-delà de ce cas précis et ce suivi qui sera effectué par les bénévoles qui surmonteront tant bien que mal leur baisse de moral, se pose le problème de l'inexistence de réseaux de solidarité permanents entre les associations de consommateurs, les associations caritatives et les professionnels du social.
Jean-François Chalot
L'AUTEURE DE CE LIVRE SERA PRESENTE
AU SALON DU LIVRE
DIMANCHE 14 OCTOBRE 2012 A LA FERME DES JEUX DE VAUX LE PENIL
Elle co-animera un débat ce même jour à 14 heures au Petit Théâtre de la Ferme
Venez débattre avec nous
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