Luc Chatel avait annoncé le 18 mai dernier dans un communiqué de presse que l’opération « Les essentiels de la rentrée » ne serait pas reconduite en 2011.
Les familles qui ont commencé à faire leurs achats pour la rentrée ont constaté que l'évolution des prix a dépassé l'augmentation générale des prix à la consommation, soit + 6,8 % alors que l'allocation de rentrée scolaire, versée sous condition de ressources n'augmente que de 1,5 %.
Le 17 août une conférence de presse organisée par l'association Familles de France a rendu compte du résultat de ses études sur l'évolution du coût, le voici, + 6,8% en un an en moyenne, plus ou moins selon la catégorie d'achats : papeterie, vêtements, articles plus durables.
Le Ministre de l’Education nationale peut toujours appeler d’ores et déjà les établissements scolaires « à limiter les demandes de fournitures scolaires au strict nécessaire », (comme si les enseignants déjà ne se limitaient pas), il n'empêchera pas le maintien, voire l'extension d'une pratique nouvelle : depuis de nombreuses années les enseignants des écoles primaires donnent à leurs élèves comme le font depuis longtemps leurs collègues du secondaire des listes de matériel à acheter : mode pour imiter les « grands », ou nécessité par manque de crédits, ou par leur utilisation mal choisie ? Il semble révolu le temps où les instituteurs distribuaient gratuitement aux écoliers des cahiers, des stylos, des règles et des crayons...
Cela permettait aux familles de ne pas courir les magasins et aussi de pouvoir compter sur un minimum garanti pour chaque écolier.
Les familles modestes vont connaître des difficultés financières pour affronter la rentrée scolaire car en plus de l'augmentation des prix des fournitures, elles devront subir des augmentations importantes de la restauration scolaire et des accueils péri scolaires.
Nous savons que de nombreuses associations familiales organisent des bourses aux vêtements, c 'est une ressource pour habiller à frais un peu moindres les enfants qui grandissent.
Les collectivités territoriales doivent affronter deux difficultés : la hausse des prix de l'énergie en 2011 et des denrées alimentaires, ce qui contraint beaucoup d'entre elles à répercuter sur les usagers une partie des surcoûts.
Mais on peut s'interroger aussi sur l'utilité pédagogique de matériels fort coûteux comme les tableaux blancs interactifs (guère plus qu'un vidéoprojecteur, en somme ...) qui ont grevé inutilement les finances des collectivités locales, ce qui pèse nécessairement sur les familles, par l'impôt : sur internet on trouve aujourd'hui le tarif de 2000 euros, mais nous avons entendu parler de prix bien plus élevés … qui empoche la différence ? Et nos enfants savent-ils plus de choses, après ?
Les accueils et la restauration scolaire ne sont pas des superflus : beaucoup de familles sont contraintes d'utiliser ces services parce que les parents travaillent ou sont à la recherche d'un emploi.
Aujourd'hui tous les acteurs et observateurs ont constaté que le nombre d'usagers continue d'augmenter, y compris parce que pour certaines familles particulièrement démunies, le repas à la cantine est le seul de la journée.
Les associations familiales et de parents d'élèves doivent exiger ensemble :
- Le respect du principe de la gratuité des fournitures scolaires essentielles en ce qui concerne l'âge de la scolarisation obligatoire;
- L'extension de l'allocation scolaire pour les enfants scolarisés en maternelle,
et une allocation différenciée pour les élèves de l'enseignement professionnel.
Cela nous semble un minimum....
Jean-François Chalot et Isabelle Voltaire
CDAFAL 77
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