Merci à Colette Llech d’avoir introduit le colloque. Je vous salue tous. Votre affluence fait chaud au cœur. A croire qu’il y a un microcosme pénivauxois, où la solidarité est une réalité. Il est toujours difficile de conclure les travaux d’un séminaire. Longtemps dans ma vie, j’ai écrit pour d’autres, j’écrivais des textes de conclusion et chaque fois je me disais : je ne sais pas ce qui s’est passé, ce qui s’est dit, alors que vais je écrire ? C’est la même chose ce soir. D’autant que lorsque Jean-François Chalot et Patrice Théveny nous ont informés et associés à ce projet, j’avoue qu’au début, je n’ai pas compris le titre de la journée. Jean-François et Patrice m’ont alors fait partager le sens qu’ils y donnaient.
J’ai le sentiment que le réseau existe, car les jalons en ont été posés de longue date. Votre présence en atteste. Le véritable défi aujourd’hui et ici, c’est de faire vivre ce réseau, et la question qui est posée aux élus, c’est de savoir la place que nous pouvons prendre, si nous avons les moyens de vous accompagner, et si nous sommes capables de trouver notre place.
L’enjeu, comme certains l’ont dit il y a quelques instants, c’est d’être utiles et efficaces. A Vaux-le-Pénil, le réseau de solidarité existe. Parfois, la Ville en a été l’initiatrice de projets. D’autres fois, elle en a été le partenaire. L’objet de la journée me réjouit et m’attriste à la fois. Cela me réjouit parce que des centaines de personnes consacrent leur énergie à se préoccuper de leur prochain. Cela m’attriste aussi car votre initiative confirme que la situation sociale se dégrade.
Les pouvoirs publics, l’Etat comme les collectivités locales, ont failli. Ils ont failli pour plusieurs raisons. Il serait aisé d’invoquer l’insuffisance de moyens. C’est une réalité, mais elle n’est pas suffisante pour expliquer la situation. Il se trouve que dans le quotidien de l’action publique, trop souvent, nous sommes happés par l’accessoire ou par ce qui est visible. Et peut-être pas suffisamment par ce qui fait la réalité du lien social. Ou ses manques…
La question qui est posée aujourd’hui n’est pas comment faire plus, mais comment faire mieux ?
A Vaux le Pénil, on fait des petites et des grandes choses. Les grandes choses, c’est en grande partie le tissu associatif qui les réalise. Familles laïques est un acteur majeur de la solidarité, mais je peux vous en citer d’autres : le Secours populaire, le Secours Catholique. Mais je pourrais citer les associations sportives. Il s’y passe beaucoup de choses. Des solidarités y émergent.
Les petites choses ce sont celles que nous tentons de faire. La première, c’est l’espace « intergénérationnel » à l’Arcature. Ce projet structurera la politique municipale dans les année à venir et, j’espère, nous survivra. Ce lieu a une vocation essentielle : créer les conditions du lien social et de la rencontre entre le plus grand nombre : actifs et retraités, jeunes et vieux, enfants et adolescents, personnes intégrées et personnes isolées. Je souhaite vivement que vous prendrez possession de ce lieu à l’heure où nous parlons de faire vivre un réseau local.
La deuxième perspective, c’est la réunion qu’auront les élus demain pour évoquer le projet de création d’un centre social, qui est préfiguré et dont nous espérons qu’il pourra émerger. Ce centre social, que nous pourrions requalifier Centre familial accompagnera les familles. Cela supposera que nous y consacrions des moyens, que nous détachions des personnels, puisque ce sera un centre social associatif.
Enfin, troisième élément, parce que ses bénévoles sont présentes, il y a un réseau que je connais un peu mieux, c’est celui du Secours populaire et de ses représentants ; mes « drôles de dames » comme parfois je les appelle avec affection et respect. Je veux leur dire que la décision a été prise en Bureau municipal : vous disposerez, au plus tard en 2016, de nouveaux locaux qui permettront d’accueillir les familles, mais aussi d’un espace de stockage et de distribution. J’ai eu l’occasion de le dire publiquement, mais je le dis une nouvelle fois : vous êtes utiles et nécessaires.
Je le dis d’autant plus, chers amis, que le nombre de personnes en grande difficulté sociale que je reçois s’est accru. Hier, il y avait comme une typologie de celles et ceux qui venaient frapper en dernier recours à la porte de la Mairie. Des solutions pouvaient être parfois apportées. C’est plus difficile aujourd’hui. Surtout pour les femmes, lorsqu’il y a rupture de couple.
Il faudra du courage au plan politique. Parce que le premier sujet, c’est souvent l’accès au logement. Encore aujourd’hui à Vaux le Pénil, il y a environ 175 personnes/familles mal logées ou en attente d’un logement. Tous nous partageons le constat. Tous savons que nous avons besoin de logements supplémentaires. Mais une grande majorité préfère que ces logements se fassent ailleurs…
Nous allons sortir de terre 89 logements, mais nous restons loin du compte. Il faudra avoir le courage de dire à nos concitoyens que nous continuerons à construire régulièrement.
Je me suis parfois mis en colère en entendant des propos sur l’origine possible ou probable des futurs locataires. Aussi longtemps que nous ferons de la politique ensemble, je n’accepterai pas que l’on dise que si les gens viennent de Dammarie, de Melun ou du Mée, c’est un problème.
Cher Jean-François, cher Patrice, continuez sur cette voie. Il y a a de moins en moins de temps intelligents et fraternels. Je crois que ça été le cas aujourd’hui et la Ville sera à vos côtés avec ses moyens pour justement, faire vivre ce réseau de solidarités au pluriel.
Je vous remercie.
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