Une nouvelle fois, l’APAM (Association de Prévention de l’Agglomération Melunaise) connaît d’importantes difficultés qui l’oblige à tout remettre en question.
Nous avions déjà perdu 4 éducateurs et un poste restait sur la sellette aujourd’hui le Département à tranché et le chef de service est licencié lui aussi, supprimant la coordination des actions sur le territoire.
Petit rappel, pour couvrir l’ensemble du territoire seine et marnais ne subsistent que 4 associations de prévention seulement (subventions diminuées de 2 millions sur 6 !!)
La mise en place du CPOME 2017-2019 (Contrat Pluriannuel d’Objectifs et de Moyens fixé par le Département à l’APAM) outre le fait d’avoir considérablement réduit les effectifs, exige des chiffres quand en face nous avons de l’Humain et omets les jeunes de 18-21 ans pour lesquels il n’existe aucune mesure d’accompagnement éducative, puisqu’il fixe la priorité sur les 11-17 ans et à raison de 50 accompagnements par éducateur ! Des chiffres, toujours des chiffres sans plus jamais tenir compte de l’humain et des réalités.
En ce qui concerne Vaux le Pénil, l’observatoire départemental ayant positionné la ville 178ème sur 330 (à l’instar des villes comme Le Mée 9ème, Dammarie 10ème et Melun 12ème) sans le combat du Directeur (que je remercie ici) ayant expliquer à quel point le territoire peut être poreux par la proximité géographique de certains quartiers de Melun dit « à problèmes » nous aurions perdu nos éducateurs spécialisés.
Il conviendra d’ailleurs de défendre à nouveau notre ville chaque année !
Or, jusqu’à présent les actions menées sur Vaux le Pénil par les éducateurs ont été nombreuses :
· une permanence fréquentée essentiellement par des jeunes du collège, lieu d’échanges sur des thématiques diverses est aussi devenue un lieu pour concrétiser un projet individuel ou collectif
· un point écoute hebdomadaire au sein du lycée Simone Signoret et un autre au sein du collège La Mare aux Champs avec lequel un partenariat très fort d’échange avec les surveillants et CPE permet de mettre en place des réponses internes pour accompagner des situations problématiques. C’est aussi accompagner les jeunes vers une remobilisation dans leurs parcours (diminuer ou éviter le décrochage scolaire). Les professionnels peuvent alerter les éducateurs sur des jeunes bien précis repérés en difficultés (scolaires ou personnelles) être entendu dans son mal être suffit à désamorcer bien des drames (fugue, suicide, radicalisation, cyber harcèlement…). Ils vont à la rencontre de jeunes non scolarisés au lycée, pourtant présents en extérieur de celui-ci, pour vendre (entre autres) du cannabis.
· les éducateurs participent également aux forums des établissements sur des différents thèmes : mise en garde sur la consommation de substances illicites, la contraception..etc. associent les parents de mineurs à l’élaboration et au suivi des projets éducatifs concernant leur(s) enfant(s) en veillant à rechercher leur implication active
· un partenariat intelligent avec le service jeunesse de la ville a permis la mise en place de chantiers éducatifs (l’initiation à la musculation ; peinture en bâtiment avec la participation d’un bailleur et de travail entraide ; jardin d’été, séjours au ski…) ils passent régulièrement sur des actions communales comme le foot en salle pour créer le contact avec des jeunes que les éducateurs ne croisent pas forcément dans les rues et qui pourtant font partie du panel de jeunes à accompagner
· c’est aussi une veille territoriale (baromètre) et une prévention sur toutes les dérives sectaires ou de radicalisation en l’intégrant plus précocement auprès des jeunes mais aussi des familles
Cette année encore les violences apparaissent comme un élément principal dans le motif d’exclusion car elle se banalise au sein des établissements mais aussi des familles. Dans certains cas de carence éducative, les jeunes sont incapables de gérer leur frustration face à la règle et c’est ce qui engendre bien souvent le comportement violent. Un travail de repositionnement du jeune à l’égard de la société et de respect est alors mis en place.
Alors, oui, le métier d’éducateur spécialisé dit « de rue » est difficilement palpable car le meilleur allié est le temps ! Mais il permet de désamorcer non seulement de nombreux conflits ou dégradations mais aussi de rassurer les adultes présents sur un territoire devenu anxiogène. Et si malheureusement
(ou heureusement d'ailleurs) le non passage à l'acte des jeunes grâce aux interventions des éducateurs n'est pas quantifiable, il n'en demeure pas moins réel.
Ces nouvelles mesures oblige l’APAM à restructurer ses équipes 1 équipe de 5 éducateurs au Nord, 1 équipe de 5 éducateurs au Sud pour une surface à couvrir de 130 000 habitants !
Le département s’est trompé dans ses calculs car si il pense avoir réalisé une économie sur ses lignes budgétaires, il en verra bien d’autres augmenter très vite (destruction de mobilier urbain et privés, vols, agression, mis au pénal, prison…et plus tard, attentat) tout ce qui aurait pu être évité en amont par une bonne prévention !
Marie-christophe GRIMA-KAUSS - Conseillère Municipal de la ville de Vaux Le Pénil