INTERVENTION DE CHRISTIAN DELECOURT, SOCIOLOGUE
ASSOCIATIONS & ACCESSIBILITE
Assises de la vie associative – Vaux le Pénil – 13/02/2016
Comment faciliter l’accès des personnes et des familles aux Associations ?
Principales sources
http://www.associations.gouv.fr/
http://www.recherches-solidarites.org
Le secteur associatif Etat des lieux
En France :
1.300.000 associations
16 millions de bénévoles
Près de 1,9 millions de salaries
Culture et Loisirs : 46,1 %
Solidarité, santé, éducation : 24,1 %
Sport : 17,8 %
Divers : 12 %
A NOTER : Aujourd’hui, quatre millions de Français de plus de 60 ans sont engagés bénévolement dans une association, voire dans plusieurs. Si l’on élargit l’observation à tous les secteurs dans lesquels se développe le bénévolat (dans les écoles, les mairies, les églises, les syndicats ou les partis politiques, ou encore autour de soi, au-delà de la sphère familiale...), on compte environ 6,7 millions de Français de plus de 60 ans : soit près d’un sur deux !
D’autre part 1/3 des 18-24 ans sont engagés dans la vie associative.
Le secteur associatif - Etat des lieux
En Seine et Marne :
environ 21.000 associations
220.000 bénévoles
Culture et Loisirs : 47,7 %
Solidarité, santé, éducation : 22,1 %
Sport : 18,3 %
Divers : 11,9 %
A Vaux le Pénil :
100 associations
environ 700 bénévoles
Culture et Loisirs : 45
Solidarité, santé, éducation : 30
Sport : 20
Divers : 5
Le monde associatif : un acteur majeur de la cohésion sociale
Une étude de 2015 réalisée par « Recherches & Solidarités » et intitulé « La France bénévole, les mille et une façons d’agir » est riche d’enseignements sur l’engagement associatif en France.
La principale préoccupation des personnes qui s’engagent porte sur la cohésion sociale : 85 % des personnes interrogées estiment que la cohésion sociale est aujourd’hui menacée en France. C’est la traduction d’un profond malaise de la société française.
De ce fait l’engagement associatif permet de se sentir utile, de pouvoir agir Les bénévoles témoignent clairement, dans leurs motivations, de cette envie de tenter de changer les choses. Ils mettent plus en avant le souhait de jouer un rôle dans la société, d’être utile aux autres. Ils souhaitent aussi réagir aux injustices, et utiliser leurs compétences pour l’intérêt général. Ils ne négligent pas pour autant, et c’est très important pour l’équilibre de leur démarche, leurs motivations personnelles à rencontrer d’autres personnes, à être partie prenante d’un projet et aussi à développer des compétences et des savoir-faire.
Bref ce qui est au cœur de l’engagement associatif c’est le lien social, c'est-à-dire le fait de répondre à deux besoins fondamentaux de tout être humain, le besoin de protection et le besoin de reconnaissance (cf les travaux du sociologue Serge Paugam)
Cette étude montre également que l’engagement associatif a des effets positifs sur la santé et sur le bien être personnel, que pour les plus jeunes c’est une façon d’acquérir et de valoriser des compétences et que pour les plus âgés c’est une manière d’intégrer une équipe
Le monde associatif : le poids des mots
Il y a des mots qui parlent à tout le monde, d’autres qui laissent plus indifférents, d’autres encore qui ont plus d’impact auprès de certains. Ainsi, à la différence des termes philanthrope et militant, un peu en retrait, ceux de bénévole, responsable, solidaire et citoyen font la quasi-unanimité des répondants à l’enquête. Les nuances sont minimes entre les plus âgés, plus présents dans les associations, qui préfèrent celui de bénévole, et les plus jeunes qui mettent davantage en avant celui de solidaire. En revanche, les hommes sont plus sensibles aux notions de citoyenneté et de militance, les femmes préfèrent les notions de générosité et d’altruisme. Le choix des mots est donc loin d’être indifférent pour convaincre les uns et les autres de se mobiliser sur une action ou au sein d’une association.
Le monde associatif : les freins à l’engagement
Parmi les freins invoqués sans être insurmontables on trouve :
La mobilité géographique,
Le manque d’informations,
Le manque d’opportunité,
Le manque de temps
La peur que l’association en demande trop
Les raisons avancées qu’il est plus difficile de contourner ne rassemblent finalement qu’environ 20% des répondants. Ce sont ceux qui déclarent je ne vois pas ce que ça pourrait m’apporter ; je ne me sentirais pas à l’aise dans une association ; je ne crois pas en avoir les moyens financiers ; j’ai peur que, dans une association, on m’impose des choses. Ils s’appuient parfois sur une regrettable mauvaise expérience associative ou sur l’image que renvoient certaines associations, en décalage avec les comportements et les attentes des bénévoles d’aujourd’hui.
La notion d’accessibilité L’approche du Conseil de l’Europe
Une définition du Conseil de l’Europe (12 décembre 2007).
La « conception universelle » est une stratégie qui vise à concevoir et à élaborer différents environnements, produits, communications, technologies de l’information et services qui soient, autant que faire se peut et de la manière la plus indépendante et naturelle possible, accessibles, compréhensibles et utilisables par tous, de préférence sans devoir recourir à des solutions nécessitant une adaptation ou une conception spéciale.
1° principe : Egalité d’accès (pas de discriminations). A vérifier au niveau des statuts de l’association
2° principe : Souplesse de l’engagement. Voir quelles contraintes sont générées par l’engagement associatif
3° principe : Une communication adaptée. Voir si l’association et son action sont visibles et compréhensibles.
La notion d’accessibilité L’approche de la
Caisse d’Allocations Familiales
Les CAF demandent aux Centres Sociaux qu’elles financent :
d’une part l’importance du tissu associatif local
d’autre part la place du Centre Social dans ce tissu associatif
La circulaire CNAF de Juin 2012 a en quelque sorte théorisée la question de l’accessibilité en mettant en avant 5 niveaux d’accessibilité à un Centre Social que l’on peut appliquer à toute association.
Du point de vue des usagers et des habitants, les modalités de participation correspondent à différents niveaux d’engagement :
- la présence, consommation de services ou d’activités;
- l’implication dans une instance d’information et de consultation ;
- la contribution momentanée à une activité ou à un projet collectif ;
- la collaboration « permanente » et la prise de responsabilité ;
- la contribution au processus de décision.
Les facteurs qui favorisent ou défavorisent l’accès
aux associations
Les aspects financiers : le montant des adhésions, les remboursements de frais, les éventuelles rémunérations des dirigeants, les subventions et le mécénat, le financement des formations.
La protection sociale : la reconnaissance du bénévolat, la responsabilité des dirigeants, les assurances
La gestion du temps : Les congés pour s’engager, pour représenter son association, pour se former. La disponibilité effective des adhérents.
La communication : importance du choix des mots, de l’accueil et d’une stratégie de communication pour se faire connaître et rendre attractive l’association (valoriser le sens de l’engagement associatif). L’utilisation du numérique.
Le partenariat : la coopération inter associative sur les territoires permet de développer l’engagement des personnes (cf Vaux le Pénil)
Le soutien des politiques publiques