La trêve hivernale a pris fin, les expulsions vont malheureusement reprendre...
Le tableau que dresse le CNAFAL dans un communiqué est inquiétant :
« Plus de 100 000 expulsions locatives par an !
Sans doute le double, ou le triple de départs à la « cloche de bois », sous la pression des huissiers, des bailleurs, et des propriétaires… Le nomadisme social de familles ou de personnes qui vont d’hébergement provisoire en hébergement provisoire, chez de la famille, chez des amis, chez des voisins, en structures d’accueil officielles, en squats. Voilà un fait de société devenu un pur scandale. L’indignation ne suffit plus ! »
Les familles en grande difficulté financière ne connaissent pas tous les rouages « administratifs » et juridiques et se retrouvent très vite démunies et isolées lors d'une saisie annoncée ou même d'une expulsion programmée.
Que faire?
Peuvent -ils m'expulser comme cela du jour au lendemain ?
L'huissier qui frappe à ma porte a t-il le droit de venir faire l'inventaire de mes biens?
Dois-je verser les 100 ou 200 euros qu'il me demande comme acompte afin que je dispose d'un délais avant poursuite?
Ce sont ces questions et beaucoup d'autres que se posent les personnes qui se trouvent pris dans les tenailles de l'huissier ou de la société de recouvrement.
Les associations familiales et de solidarité essayent avec leurs faibles moyens de mettre en place un dispositif d'information-intervention.
Elles disposent d'un levier,le portail de la consommation de l'Institut National de la Consommation.
Celui ci vient de publier un guide en ligne fort utile et très intéressant
Plus de trente associations et organisations viennent de créer un « 115 juridique » :
Elles
« Décident :
De mettre en place ensemble un site ressource appelé « 115 juridique.org », et tout autre moyen approprié pour multiplier les actions en référé-liberté et obtenir l’hébergement en urgence de ceux et celles qui sont à la rue, ou le seront à la fin de la trêve hivernale des expulsions, et à la fin du plan grand froid.
Déclarent qu’une telle action, dont l’issue ultime devrait être l’éradication totale du mal-logement, s’inscrit dans la lutte qu’elles mènent pour que notre société se mette en branle, resserre les filets de la protection sociale et fasse du droit au logement une liberté fondamentale.
AC !, ACDL, ADVOCACY, ATTAC, BAGAGERUE, CAL, CFDT CREDIT FONCIER IDF, CGT, CGT de l’IEDOM, CNAFAL, COPAF, DAL, FASTI, France Terre d’Asile, Fondation Copernic, FSU, LDH, MRAP, RESF, SNP-FO Caisses d’épargne, SNUCLIAS-FSU, SPUCE CFDT, Syndicat des Avocats de France, Union Syndicale Solidaires, SUD Education, SUD santé-sociaux, Syndicat de la magistrature, Union Syndicale de la Psychiatrie »
Il faut que dans tous les départements et toutes les localités les associations signataires de cet appel
mutualisent leurs moyens en faisant vivre un réseau de solidarité qui s'appuie sur l'information, l'interpellation et l'intervention sur le terrain.
Il n'y a pas de trêve électorale qui tienne, les familles ne peuvent pas attendre les élections.
C'est tout de suite qu'il faut intervenir!
Jean-François Chalot