Un responsable associatif ayant demandé des renseignements à notre collectif info-dettes, voici les réponses apportées. Ces éléments peuvent donner envie à des collectifs ou à des associations de mener une action comme la nôtre....Tant mieux, il y a tant à faire....
1- Serait-il utile de créer une permanence sur le surendettement ? Est-ce que cela répondrai à un besoin que les personnes/familes ont ?
Dans notre département, l’intérêt d’une permanence a été souligné par un membre de la commission de surendettement départementale qui constatait un temps très long d’instruction des dossiers à cause de la rédaction « approximative » des imprimés et de l’absence des documents justifiant la situation des intéressés. C’est pourquoi, au départ de l’association (en 2006), notre ambition se limitait à aider les personnes ou les familles à remplir un dossier qui serait traité rapidement car complet, par la commission. La situation matérielle des personnes qui nous consultent est souvent très dégradée et, consécutivement, les soumet à des relances et menaces de toutes sortes d’huissier, cabinet de contentieux, retenue sur salaire voire d’expulsion de leur logement.
2- Quel type de public est le plus touché par le surendettement ?
Dans l’ensemble des 9 lieux de permanence du département 77, nous ne dégageons pas de population particulière. Nous accueillons des personnes de tous âges et de toutes situations familiales. En revanche, le nombre de dossiers concernant des familles monoparentales et des personnes âgées est en constante augmentation. Dans notre département, situé sur la seconde couronne de la banlieue parisienne, nous voyons beaucoup de dossiers d’accédants à la propriété qui ne peuvent plus régler les charges de remboursement de leurs prêts immobiliers. Récemment, la loi qui régit la procédure de surendettement a évolué pour faire en sorte que ces personnes puissent si possible, rester dans les lieux plutôt que de les contraindre à vendre le bien et devoir redevenir locataires.
3- (Dans le cadre de mise en œuvre de la prévention sur l'endettement et le surendettement) Pensez-vous que les personnes sont assez informées sur les risques budgétaires ?
L’information est souvent insuffisante. Elle est parfois à l’origine des difficultés financières que les particuliers rencontrent. Nous sommes engagés avec quelques bénévoles de l’association sur un groupe de travail pour sensibiliser les familles au tri des papiers et à la gestion d’un budget puisque nous constatons que ces tâches sont des préalables indispensables à la maîtrise des finances d’une famille surendettée ou non.
4- Avez-vous de la documentation sur l'endettement et le surendettement ?
Que ce soit de la documentation numérique ou papier. Cela m'intéresse d'avoir des documents que l'on pourrait mettre à disposition des usagers lors des permanences ou qui pourrait m'aider dans la mise en place de cette permanence.
Effectivement, beaucoup de documentation est disponible sur la toile, mais elle n’est pas toujours adaptée aux situations rencontrées. Pour aider les personnes qui accueillerons du public, je vous oriente vers le site « banque de France » rubrique surendettement , lequel dispose de nombreux fichiers utiles et propres à chaque département. Vous trouverez, par exemple la composition de la commission de surendettement de votre département, son règlement intérieur, ainsi que des statistiques nationales intéressantes. Le site « les clés de la banque » est également très utile et vous permet de commander des brochures gratuites à distribuer aux personnes concernées pour les familiariser avec la procédure et leur apprendre comment vivre sans chéquier, avec une carte de paiement simplifiée, bénéficier du droit au compte…etc…
5-J'aimerai également savoir comment vous avez monté vos permanences sur le surendettement.
Comme indiqué plus haut, c’est un représentant de notre association qui a vécu, dans le cadre de la commission départementale, les difficultés à traiter un dossier incomplet, et nous a proposé de démarrer une action spécifique.
Pour cela, nous avons bénéficié d’une formation sur le détail de la procédure, formation assurée par des intervenants de la banque de France et surtout d’un cabinet professionnel qui, en deux stages de trois jours a transformé les béotiens que nous étions en « amateurs éclairés » capables d’accueillir du public et de les supporter pour rédiger un dossier ou suivre avec eux les méandres de la procédure.
Nous avons démarré à 15 personnes pour assurer 5 permanences mensuelles dans des lieux différents que les communes ou les centres sociaux ont mis à notre disposition. Les travailleurs sociaux qui sont confrontés au surendettement des familles n’ont pas le temps ni de formation spécifique et nous adressent les particuliers pour engager la procédure.
Depuis, notre effectif de bénévoles a doublé et nous assurons une formation en interne des personnes qui nous rejoignent en utilisant les nombreux cas concrets dont nous disposons et que nous adaptons aux besoins d’une formation.
En espérant avoir répondu à vos interrogations, je suis prêt à répondre à vos questions complémentaires éventuelles. D’ici là, bonne lecture et bon stage pour le bien des particuliers du 68, de la part des bénévoles du 77.
Avec mes cordiales salutations
Daniel Bijardel