Il a fait beau, très beau durant ces deux mois d'été 2013 .
Les familles qui ont pu partir à la mer, à la montagne ou à la campagne ont été à la fête...
Les autres, toutes les autres, celles qui, plus nombreuses chaque année, restent sur place, ont souffert de la température, de la flambée des prix alimentaires et de leur impossibilité financière de partir elles aussi trouver les joies des vraies vacances.
Le 2 avril, malgré l'appel de nombreuses associations, comme Droit au logement et les associations familiales et de solidarité, les expulsions locatives sans relogement ont été autorisées.
Ainsi, des femmes, des hommes et des enfants se sont retrouvés, du jour au lendemain, dans la rue ou hébergés dans des hôtels par un 115, limité en moyens financiers et débordé par le nombre croissant de personnes à secourir.
Il faudra un jour établir le bilan humain, social et financier de cette logique implacable qui veut que des familles en difficultés soient précipitées dans l'insécurité voire dans la misère.
Certains tirent des avantages de cette situation : ce sont les chaînes d'hôtels qui , hors des lieux touristiques donc quelque peu désertés par les vacanciers, trouvent là une manne non négligeable.
Que penser de ce gérant qui propose à une famille plus couverte par le 115 de rester dans le mê
me hôtel avec en contrepartie le versement d'un sur « loyer » ?
Il faut mettre fin à tout ce système qui coûte très cher à la collectivité en prévenant et en interdisant les expulsions sans relogement et en créant des centres d'hébergement fonctionnant comme les foyers de jeu
nes travailleurs.
Autrefois, des mères avaient peur de la DAS pouvant leur retirer leurs enfants. Ce temps est révolu, semble t-il ? Pas tout à fait malheureusement...
J'ai encore cette image forte et pénible inscrite dans ma mémoire de cette mère qui du jour au lendemain a vu ses trois enfants placés dans des familles d'accueil.
Elle n'était pas maltraitante-bien au contraire- mais contrainte à survivre dans un hôtel à 20 kms de son ex domicile.
Quel gâchis ?
Durant l'été, notre association familiale, le CNAFAL ( Conseil National des Associations Familiales Laïques), comme d'autres mouvement a accompagné et défendu des familles expulsées ou menacées d'expulsions.
Au bout de deux mois de démarches, d'actions de terrain, d'interpellation, nous avons réussi à trouver une solution positive pour les familles suivies....
Mais pour quelques familles relogées ou reconstruites, combien se retrouvent seules, sans issue !?
Ne pensez pas que ces hommes et ces femmes sont des mauvais payeurs et qu'ils récoltent ce qu'ils ont semé ?
La plupart du temps, il s'agit là d'une descente aux enfers, liée à un accident de la vie : perte
d'un emploi, divorce, longue maladie....
Les associations caritatives et de solidarité sont présentes, sur le terrain, même en été.
Elles essayent de faire de leur mieux et souvent agissent ensemble de concert.
Durant l'été 2013 , les familles laïques ont ainsi agi à Melun avec le soutien du Secours catholique et du Secours populaire et du DAL ( Doit au Logement), d'autres associations non sollicitées directement ont par ailleurs apporté leur soutien et proposé leur aide comme les AFP et la CSF....
De ces expériences concrètes, ont germé des propositions comme celle ci :
Pourquoi ne pas constituer une coordination permanente locale des associations de solidarité ?
C'est une idée à développer....
Il faudra aussi réfléchir sur la mise en œuvre d'un lien fort entre ces associations et les services sociaux, chacun gardant sa spécificité et son indépendance !
Voici là des pistes de réflexion et d'action à la rentrée avec nécessairement le maintien et le renforcement de l'axe politique ( au sens large du terme)....
Nous aidons et accompagnons les familles et n'oublions pas que notre action nécessaire est parcellaire si elle n'est pas complétée par une mobilisation sociale dans la rue .
Jean-François Chalot
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