Dans tous les départements, les association caritatives établissent le même constat : le déficit en logements est abyssal.
les constructions nécessaires et même indispensables ne suivent pas, faute de moyens dégagés, certes, mais aussi parce que la loi SRU n'est pas appliquée. Des municipalités préfèrent payer les amendes quasi symboliques pour non respect du quota de 20% de logements sociaux plutôt que de permettre que sortent de terre des immeubles et des maisons.
Ah la mixité sociale...Elle est comme la citoyenneté dans tous les banquets républicains avant de se retrouver au mieux en peau de chagrin dans les programmes réalisés.
Le rapport de la Fondation Abbé Pierre est accablant pour le gouvernement et accablant pour les politiques en général.
Depuis des années et des années, on nous parle d'un plan marshall des logements et des banlieues qui ne vient pas.
Des Municipalités comme celle dirigées par Jean François Copé mettent fin à une politique de réhabilitation des tours et caravelles. Elles préfèrent détruire ces bâtiments pour construire des unités plus petites, en nombre plus réduit, chassant par là même les populations les plus pauvres cherchant désespérément un relogement.
Des municipalités vont loin dans l'abject : ayant « récupéré » une ville de tradition ouvrière disposant de plus de 30% ou 40% de logements sociaux, elles trouvent des moyens techniques pour se débarrasser des populations pauvres : la typologie des quartiers change....
Avec les difficultés sociales et économiques que connaissent les familles des milieux populaires, beaucoup ont du mal à accéder à un logement...Comment faire pour faire face à un loyer avec un RMI?
Des associations familiales comme le CNAFAL(Conférence Nationale des Associations familiales laïques) poussent elles aussi un cri d'alarme et émettent des propositions.
Il y a urgence !
S'il faut descendre dans la rue, nous le ferons, le droit au logement pour tous et toutes doit être effectif, le plus vite passible!
« Pour la présentation de son 16ème rapport la Fondation Abbé Pierre a choisi de présenter un véritable livre noir du logement en France décrivant une situation réellement dramatique pour 3,6 millions de personnes dont 600 000 enfants et une inertie politique de plusieurs décennies. La crise économique a incontestablement aggravé la crise du logement. Elle a fragilisé davantage les ménages pauvres et précaires en les renvoyant vers des solutions toujours plus indignes. Elle a fait basculer dans la précarité les ménages modestes, notamment les travailleurs pauvres, les jeunes, les mères isolées ou les nouveaux retraités à faibles revenus du fait de parcours professionnels jalonnés de ruptures.
Le rapport souligne depuis 2008 le passage au rouge de plusieurs indicateurs : selon les départements le recours au Fonds Social Logement (dispositif permettant d’accéder ou de se maintenir dans un logement) a augmenté de 12 à 65%, le recours aux associations caritatives de 2 à 25%. On note une hausse de 15% dans le dépôt des dossiers de surendettement, l’Union HLM mentionne une hausse de 13% des impayés de loyer. Le taux d’effort des ménages modestes pour se loger peut atteindre 48% du total des revenus en particulier dans les centres urbains. Enfin le nombre d’expulsions locatives pour défaut de paiement du loyer ne cessent de croitre, de même que le nombre des personnes qui dorment dans la rue ou vivent dans des logements de fortune.
Aujourd’hui il manque 900 000 logements en France, cette situation perdure depuis des décennies et l’ensemble des acteurs du logement la dénoncent depuis longtemps. Les pouvoirs publics ne semblent toujours pas en mesurer l’ampleur et les conséquences, or comme nous l’annoncions déjà l’an passé cette crise devient une véritable crise de société, portant manifestement atteinte à la dignité des personnes. La Fondation Abbé Pierre comme l’ensemble des acteurs du logement outre la demande expresse de production massive et sans délais de logements fait des propositions concrètes :
¨ Imposer sur tout le territoire et dans tout programme immobilier de plus de dix logements un quota minimum de 30% de logement à loyers accessibles aux plus modestes.
¨ Rendre le coût du logement abordable en encadrant les loyers, en augmentant les aides personnelles au logement et en lutant contre la précarité énergétique.
¨ Tarir toutes les sources d’exclusion sociale par des politiques volontaristes de prévention des expulsions, de lutte contre l’habitat indigne et le renforcement des moyens dans le secteur de l’hébergement d’urgence et d’insertion.
En 2010 le rapport était consacré à la situation dramatique dont sont victimes en France les 600 000 enfants en situation de mal logement, il n’a cependant pas permis à notre gouvernement d’ouvrir les yeux. Voyons cette année si le carton rouge adressé par les 2000 personnes présentes à la restitution du rapport aura quelque impact. »
Si ce rapport n'est pas suivi d'effets, il nous faudra créer un rapport de force, localement et nationalement pour que le mal et non logement, fléau national disparaisse !
Nous assurons des permanences sociales pour aider les plus démunis. C'est une action à poursuivre et à amplifier mais elle ne suffit pas...
Ensemble nous combattons et combattrons cette politique de paupérisation et ensemble nous préparerons la riposte à la hauteur des enjeux.
Jean-François Chalot
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