Chers amis visiteurs et visiteuses, bonjour !
Beaucoup de sujets sensibles agitent la population, provoquent des débats, exacerbent certaines idées préconçues.
L'actualité sur ce plan est bien riche : mariage pour tous, intervention militaire au Mali, réforme de la semaine scolaire, ..et tant d'autres parfois d'un désintérêt total tel que le devenir de certains peoples ....
L'ancien militant parents d'élèves que je suis, sur le long terme et à tous les niveaux, dans toutes les instances ne peut cependant rester insensible à ce qui se profile pour l'avenir de nos enfants et petits-enfants au sein de l'Education Nationale.
Si un sujet mérite bien un vrai débat et échange d'idées pour arriver à un vrai consensus et surtout un vrai et beau projet mettant au centre la réussite scolaire est bien celui la.
Si notre blog peut être un outil, un moyen de partager des expériences, lisez ce premier article et laissez un commentaire en utilisant le lien situé en bas de page.
Si vous avez un texte plus conséquent, envoyez le nous par mail. Le groupe de pilotage prendra ou non la décision de le faire figurer.
A très bientôt donc je l'espère de vous lire.
Patrice THEVENY, président de Familles Laïques de Vaux le Pénil
Le rythme accéléré d'une réforme....
C'est vraiment dommage qu'un aménagement des rythmes de l'enfant demandé par beaucoup de professionnels, de chrono biologistes, de parents et même d'enseignants ait eu comme réponse, un projet mal ficelé imposé à tous ….
Aujourd'hui ce sont les élus à leur tour qui expriment leurs inquiétudes, voici la question posée par un sénateur
« Question d’actualité 24 janvier 2013
Rythmes scolaires-Gérard Le Cam
Monsieur le président,
Monsieur le ministre,
Mes chers collègues,
La réforme des rythmes scolaires fait l’objet d’oppositions massives : grève des enseignants du primaire, rejet des instances consultatives et opposition de nombreux maires.
Les rythmes peuvent être un élément permettant la réussite des élèves, mais seuls, ils ne peuvent lutter contre l’échec scolaire.
La réforme, telle qu’elle est prévue ne fera que déstabiliser l’école : elle manque de clarté sur ses visées et ses modalités d’application. Quant aux délais de mise en œuvre par les communes le mois supplémentaire accordé hier ne change rien : ils sont trop courts.
Ce débat a perdu de vue sa visée éducative pour se trouver arbitré et enfermé à l’aune des capacités financières des communes qui ont la charge de sa mise en œuvre.
Le rôle du scolaire et du péri-scolaire n’est pas précisé. Des activités pédagogiques pourront être mises en place, mais le gouvernement ne dit pas au service de quel projet éducatif. Sa faible durée, 30 à 45 mn, en réduit la portée et pose la question du personnel encadrant. Et ce n’est certainement pas en assouplissant les normes d’encadrements, piste actuellement privilégiée, qu’un projet de qualité pourra être porté. Au contraire, cela nuit à la sécurité des enfants.
Sans périmètre précis, cette réforme va aggraver les inégalités territoriales face au service public de l’éducation nationale, que la droite a amplifié depuis 10 ans.
Car si le coût de la réforme n’est pas précisément évalué, on sait qu’il sera trop important pour que les communes les plus pauvres puissent y faire face.
Comment pourront-elles prendre en charge ces nouvelles activités pédagogiques périscolaires? Comment pourront-elles faire face à l’augmentation de la demande de transport scolaire, de cantine et de centre de loisirs découlant de la scolarité du mercredi matin?
Vous répondez, Monsieur le ministre, par une dotation exceptionnelle de 250 millions d’euros dont le montant, largement insuffisant, sert davantage de moyen de pression pour une mise en œuvre rapide que de compensation des coûts. Cette aide n’est d’ailleurs attribuée qu’aux seules communes mettant en œuvre la réforme dès 2013, comme si l’augmentation des dépenses étaient liées à la seule mise en place de la réforme et n’étaient pas pérennes.
Il n’y a aucune urgence et il faut prendre le temps de faire une réforme au service de la réussite de tous les élèves, sur tout le territoire. C’est pourquoi je vous demande Monsieur le ministre : allez vous enfin réaffirmer le rôle de l’État dans l’éducation nationale en accordant une compensation financière de la totalité des coûts aux communes ? »
Ce sont là des questions pertinentes que pose ce parlementaire...Il exprime l'inquiétude de nombreux élus....L'aménagement des temps et l'application du décret aujourd'hui paru n'a pas que des incidences comptables, certes, mais il en a beaucoup.
Dans de nombreuses localités, les élus, proches du terrain-oui cela existe- vont refuser de plaquer une traduction du décret. Ils vont débattre avec les parents, avec les enseignants et avec les animateurs pour construire avec eux un projet d'aménagement où soient conjugués l'intérêt de l'enfant et l'attente des publics.
Les enseignants ne sont pas des corporatistes, leur inquiétude est légitime et je tiens à rapporter le propos d'une enseignante que j'ai rencontrée samedi :
« J'espère que les élus nous écouteront, nous sommes pour raccourcir la journée de classe mais nous demandons que cela s'effectue dans la concertation et que l'on donne du temps au temps pour obtenir l'accord de tous »....
Si effectivement beaucoup demandent à juste titre un moratoire de la réforme et le lancement d'un vrai débat, ils cherchent sur le terrain, si le décret paru s'applique que tout se fasse dans une réelle démarche participative.
Des rythmes gâchés
Comme beaucoup de militants enfance-jeunesse, je suis plus que déçu par les tournures que prend la réforme des rythmes de l'enfant....
Certains font une analyse à la serpe en tenant les instituteurs pour des corporatistes.
Non! Les enseignants ne sont pas corporatistes, ils sont inquiets : ballottés d'une réforme à l'autre, remplissant une mission éducative de plus en plus difficile, de moins en moins reconnue, parfois inquiets face à la réaction brutale de certains parents, ils en ont assez.
Nous avions réussi à en convaincre beaucoup de construire avec des animateurs des complémentarités entre les temps scolaires et les temps péri scolaires.
Aujourd'hui les professeurs des écoles sont désorientés et en colère.
J'ai toujours été favorable à une articulation entre l'école et le temps libre et pour les CLAE, centres de loisirs associés à l'école et non accolés simplement à l'école.
L'articulation a pris du plomb dans l'aile dans beaucoup de têtes
Les dernières informations en ma possession sont inquiétantes
La lecture de locatlis info, quotidien en ligne pour les collectivités territoriales et leurs partenaires est instructive
Le lecteur attentif trouve en bas de page de l'article, ces informations qui reflètent la réalité
« Selon la Fédération des villes moyennes qui a eu un échange à ce sujet avec le cabinet de Valérie Fourneyron, le texte en cours de rédaction prévoirait 1 animateur pour 14 enfants de moins de 6 ans (au lieu de 1 pour 10) et 1 animateur pour 18 enfants de plus de 6 ans (au lieu de 1 pour 14). Le statut des personnels encadrant serait également revu : 50% de personnes qualifiées, 20% de non diplômés, et possibilité d'intégrer dans le calcul les intervenants occasionnels, quel que soit leur statut juridique. »
Alors que pendant des années et des années, les animateurs et les associations d'éducation populaire ont agi pour que le temps péri et post scolaire ne soit pas pris pour un temps résiduel;
Alors que les professionnels de l'enfance se sont battus pour obtenir une formation reconnue;
Alors que les taux d'encadrement permettaient un travail de qualité;
le Ministère s'apprête à déréglementer l'animation....
On va se retrouver dix ans en arrière, au temps des grands frères!?
Les villes vont recruter à la va vite des jeunes de la cité sans formation pour faire
de l' occupationnel, voire de la garderie avec les risques éducatifs en plus....
Dans les villages ce sera le sauve qui peut, on fera appel aux bonnes volontés ou alors à des associations existantes sans aucune garantie .
Je suis partisan d'un aménagement du temps de l'enfant avec un raccourcissement du temps scolaire mais je suis opposé au bricolage.
La politique enfance jeunesse hors temps scolaire doit être une responsabilité de la commune ou du regroupement de communes avec les moyens afférents attribués par l’État.
Le Ministre doit reprendre sa copie et lancer une vraie réflexion....
La réussite éducatif et le bien être des enfants méritent autre chose qu'une réforme ressemblant à un gâchis !
Jean François Chalot
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