J’ai écrit ce texte en 2012, Jean est mort, Geneviève, Madeleine et Hélène continuent.
D’autres vieux militants poursuivent la voie tracée, fuyant les honneurs.
José, avait quelques années de moins mais, retraité depuis longtemps, malade il aurait pu abandonner et se reposer….Il ne le pouvait pas.
Il y a quelques semaines j’avais échangé quelques mots avec lui, il m’avait déclaré :
« je suis malade mais qu’importe, tant qu’on aura besoin de moi je serai là »
Chapeau José !
A la suite de ce texte vous trouverez des images que nous a adressées la CSF
Ils s'appellent Jean, Geneviève, Madeleine et Hélène
Ils ont tous dépassé largement les 75 ans et restent pourtant mobilisés pour agir...
Ce ne sont pas les honneurs qu'ils recherchent....
Ils veulent poursuivre leur chemin d'acteurs associatifs.
Ils sont retraités depuis plusieurs années et toujours sur la brèche.
Pourquoi ne décrochent-ils pas ?
C'est une question que se posent de nombreuses personnes, y compris des responsables associatifs...
Je commence à avoir quelques éléments de réponses fiables.
Ce ne sont ni des carriéristes, ni des bureaucrates qui se battent pour rester aux commandes, mais pour la plupart, des militants qui veulent continuer à agir avec les autres dans la défense d'une cause.
Ils sont prêts à laisser leur place dans les instances décisionnelles, dès qu'un plus jeune se présente mais il n'est pas question pour eux d'abandonner l'action de terrain.
A Melun, j'en côtoie régulièrement dans les permanences surendettement et même sous la pluie ou en plein vent dans les cercles de silence... Certains ont plus de 70 ans et une vient de souffler ses 85 bougies.
Je tiens à leur tirer mon chapeau et à leur rendre hommage.
Au lieu de jouer aux cartes ou de passer leurs journées devant le poste de télévision, ils préfèrent rester des acteurs sociaux....
Certains parmi eux découvrent l'outil informatique et l'utilisent régulièrement avec dextérité.
Une anecdote m'a bien fait sourire :
Madeleine âgée de 84 ans, a voulu se mettre à l'informatique...
Les premières réactions de ses enfants ont été négatives : « Maman ! Tu n'y arriveras pas, le maniement du portable est trop compliqué » !
Aujourd'hui elle saisit directement, sur le vif les résumés d'intervention et manie le iphone comme un professionnel, aucune fonction ne lui échappe.
L'autre jour, un de ses petits enfants l'a interpellé ainsi : « Oh Mamie, montre moi ! »
C'est un texte que je n'aurais pas écrit il y a dix ans ou même vingt ans car comme d'autres je pensais qu'ils étaient comme ces sénateurs …. à rester pour les honneurs.
Non ! Ils sont bénévoles, ne se font même pas rembourser leurs frais et refusent d'abandonner le combat de leur vie pour le maintien et le renforcement du lien social.
Il est important que le fil ne se rompe pas, que les nouvelles générations se nourrissent des expériences des anciens et que ceux ci puissent continuer, s'ils le désirent, à agir.
Jean-François Chalot